Lenacapavir : une avancée majeure dans la prévention du VIH, entre promesse scientifique et enjeux politiques

Le lenacapavir pourrait transformer la prévention du VIH. Cet antirétroviral injectable, administré deux fois par an, agit sur une cible inédite : la capside du virus, une structure protéique longtemps jugée imprenable par les chercheurs. En bloquant plusieurs étapes du cycle viral, le lenacapavir empêche le VIH de se répliquer. Lors d’un essai conduit en Afrique du Sud et en Ouganda auprès de plus de 2 000 jeunes femmes, aucune participante ayant reçu le traitement n’a contracté le virus. Chez les hommes, les personnes transgenres et non binaires, la protection avoisine 96 %. Ces résultats, salués par la communauté scientifique, ont conduit à l’arrêt anticipé de l’étude pour bénéfice manifeste.

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Lenacapavir : une avancée majeure dans la prévention du VIH, entre promesse scientifique et enjeux politiques Le lenacapavir pourrait transformer la prévention du VIH. Cet antirétroviral injectable, administré deux fois par an, agit sur une cible inédite : la capside du virus, une structure protéique longtemps jugée imprenable par les chercheurs. En bloquant plusieurs étapes du cycle viral, le lenacapavir empêche le VIH de se répliquer. Lors d’un essai conduit en Afrique du Sud et en Ouganda auprès de plus de 2 000 jeunes femmes, aucune participante ayant reçu le traitement n’a contracté le virus. Chez les hommes, les personnes transgenres et non binaires, la protection avoisine 96 %. Ces résultats, salués par la communauté scientifique, ont conduit à l’arrêt anticipé de l’étude pour bénéfice manifeste. Depuis son introduction en 2012, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) orale a démontré une efficacité remarquable dans la prévention de l’infection par le VIH. Elle repose sur la prise quotidienne d’un antirétroviral, garantissant une protection quasi complète en cas d’exposition. Cependant, les contraintes d’observance et les inégalités d’accès limitent son impact à l’échelle mondiale : seules six millions de personnes bénéficient actuellement d’une PrEP, alors que 1,3 million de nouvelles infections surviennent chaque année (Onusida, 2023).Dans de nombreux pays à revenu faible, les difficultés d’approvisionnement et la stigmatisation sociale compliquent encore son usage régulier. Approuvé en 2024 par la FDA, l’Organisation mondiale de la santé et l’Union européenne, le lenacapavir se distingue par sa simplicité d’usage et sa discrétion. Dans les régions où les injections contraceptives sont déjà courantes, notamment en Afrique subsaharienne, cette forme d’administration pourrait favoriser son adoption. Pour la professeure Megan Ranney, doyenne de l’École de santé publique de Yale, « c’est ce que nous avons de plus proche d’un vaccin ». Mais la réussite scientifique ne garantit pas un succès de santé publique. Le programme américain Pepfar, moteur historique de…

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