A la Une

La France, premier pays à inscrire le droit à l’IVG dans sa Constitution

« La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse [IVG] », extrait de l’article 34 de la Constitution française. En inscrivant la liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans le marbre de la Constitution, la loi réaffirme son caractère fondamental en France. Il s’agit d’interdire à l’avenir toute remise en cause de cette liberté par la loi. Cela n’est pas anodin, à l’heure où le droit d’avorter régresse dans plusieurs pays étrangers, comme aux États-Unis ou même en Europe. Le 4 mars 2024, la France s’est distinguée en devenant le premier pays au monde à inscrire dans sa Constitution la liberté pour une femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette décision historique a été prise lors d’un congrès réuni au château de Versailles, où 852 parlementaires ont largement approuvé la mesure avec 780 votes favorables contre 72, surpassant ainsi le seuil requis de 512 voix. « Un message envoyé à toutes les femmes du monde », a déclaré Gabriel Attal. Dans son discours préalable au vote, le Premier ministre a rendu hommage à toutes celles qui se sont battues pour le droit des femmes, d’Olympe de Gouges à Gisèle Halimi, de Simone de Beauvoir à Simone Veil, et bien d’autres. Il a rappelé le rôle des associations qui ont oeuvré en ce sens et continuent de le faire. Il a cité les alliés masculins, il a rappelé les souffrances immémoriales des femmes condamnées à avorter clandestinement. « L’homme que je suis ne peut imaginer vraiment la détresse qu’ont pu connaître ces femmes, privées de la liberté de disposer de leur corps des décennies durant. L’homme que je suis ne peut imaginer vraiment la souffrance physique d’alors, quand […]

Point juridique

Protection des données de santé : une vigilance accrue s’impose

Données personnelles et données de santé Ces informations reçues ou émises à l’occasion de l’activité professionnelle sont considérées comme des données personnelles, placées sous la protection du Règlement général de protection des données.Toutes les données concernant les patients doivent être protégées, qu’il s’agisse de données personnelles (nom, adresse, e-mail, numéro de téléphone…) ou de données de santé, ces dernières bénéficiant d’une protection renforcée par les textes (RGPD, loi Informatique et Libertés, Code de la santé publique, etc.) en raison de leur sensibilité et afin de garantir le respect de la vie privée des personnes.Les données à caractère personnel concernant la santé sont les « données relatives à la santé physique ou mentale, passée, présente ou future, d’une personne physique qui révèlent des informations sur l’état de santé de cette personne ».Ces données sont amenées à être exploitées par le professionnel de santé qui les recueille, mais peuvent aussi être partagées entre professionnels de santé et dématérialisées à cet effet pour être stockées et accessibles (MonEspaceSanté, réseau d’établissements de santé…).Les données personnelles du patient doivent être disponibles pour pouvoir être mises à jour, être partagées en respectant le secret professionnel, et être conservées en sécurité tout en restant accessibles. Durée de conservation des données Les données doivent être conservées en tenant compte des délais de prescription des éventuelles actions en responsabilité et/ou de toutes dispositions particulières.En l’absence de dispositions spécifiques portant sur la durée de conservation des dossiers des professionnels...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
Chiffres

Les cas d’IST en hausse en Europe

Les jeunes femmes particulièrement touchées Après un pic en 2019, puis une baisse pendant la pandémie de Covid 19, des taux de notifications records à Chlamydia ont été observés en 2022, notamment chez les jeunes femmes de 20 à 24 ans (+ 18 % par rapport à 2021). Chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), les cas de Chlamydia reportés ont augmenté de 72 % entre 2018 et 2022.En 2022, les cas de syphilis confirmés ont augmenté de 34 % par rapport à 2021 et 41 % par rapport à 2018. Ils étaient huit fois supérieurs chez les hommes que chez les femmes et touchent plus spécialement les HSH (74 % des cas de syphilis pour lesquels des informations sur la catégorie de transmission ont été signalés). En 2022, les cas de gonorrhée ont augmenté de 48 % par rapport à 2021 et de 59 % par rapport à 2018. Si les HSH représentaient plus de la moitié des cas signalés (60 %) en 2022, les femmes âgées de 20 à 24 ans ont connu la plus forte augmentation du taux de notification en 2022 : + 63 % par rapport à 2021. Des risques importants pour la santé Or, si ces maladies peuvent être soignées, elles peuvent entraîner de graves complications si elles sont diagnostiquées trop tard : maladies inflammatoires, douleurs chroniques, infertilité, problèmes neurologiques et cardiovasculaires, conséquences pour le foetus… À la lumière de ces chiffres, « les individus doivent prendre des mesures proactives pour se protéger et protéger leurs partenaires », conclut l’ECDC. « Étant donné que certaines de ces infections peuvent être asymptomatiques et se transmettre sans qu’on le sache, il est important que les partenaires sexuels se fassent tester avant d’avoir des relations sexuelles sans préservatif. »...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
Recherche

Différences de salaires entre les métiers : le cas des sages-femmes

Le contenu du travail des sages-femmes est « au moins aussi important que celui des ingénieurs hospitaliers », soulignent Rachel Silvera et Séverine Lemiere. Par conséquent, ces deux professions devraient être rémunérées au même niveau. Alors pourquoi, après 20 ans d’ancienneté, les ingénieurs hospitaliers touchent-ils au moins 400 euros de plus par mois que les sages-femmes ?Selon la loi Roudy de 1983 du Code du travail, « sont considérés comme ayant une valeur égale, les travaux qui exigent un ensemble comparable de connaissances professionnelles consacrées par un titre, un diplôme ou une pratique professionnelle, de capacités découlant de l’expérience acquise, de responsabilités et de charge physique ou nerveuse ». Se basant sur les critères énoncés dans cette loi, les deux économistes comparent le contenu des deux professions et concluent que les travaux des sagesfemmes et des ingénieurs hospitaliers ont une valeur comparable et que l’écart de rémunération ne se justifie donc pas. Des métiers « tout-en-un » La complexité est l’un des traits caractéristiques des métiers du soin : réaliser une multitude de tâches en un temps limité, assurer le bien-être et la sécurité des personnes, supporter les difficultés physiques (postures, bruit, port et manipulation des personnes…) et émotionnelles (souffrance des autres, peur, nécessité de dissimuler ses émotions, etc.). À cela s’ajoutent souvent des fonctions hiérarchiques detype coordination d’une équipe, encadrement d’étudiantes, de stagiaires… Bref, les métiers du soin sont des métiers complexes, qui articulent connaissances théoriques et savoir-faire techniques, sous-tendent de plus en plus de procédures administratives et gestionnaires. On a trop longtemps considéré qu’ils reposaient sur des qualités « innées », « naturelles » et propres aux femmes. Un paradoxe tenace La pandémie de Covid 19 a mis en lumière l’utilité sociale et vitale des professions du « care », du soin et du lien aux autres. Mais...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
Portrait

Valérie Dupouey, avec toute la bienveillance possible

Comment avez-vous choisi de devenir sage-femme ? Était-ce par vocation ? Non, pas réellement. En sortant du bac, j’hésitais sur la voie à prendre. Je savais juste que je travaillerais dans la santé. C’est ma soeur qui m’a guidée ! J’ai fait une garde d’initiation à l’hôpital Foch de Suresnes, où j’ai fait mes études par la suite. Cet aperçu du métier de sage-femme m’a emballée et j’ai continué.Diplômée en 1989, j’ai exercé dans plusieurs maternités d’Île-de-France. On m’a ensuite proposé un poste à Jean-Verdier, comme sage-femme en salle de naissance. J’y suis restée une quinzaine d’années. En 2008, j’ai pris une disponibilité d’un an pour partir en mission humanitaire avec Médecins sans frontières (MSF), dans le sud de la Chine, au Guangxi, région limitrophe avec le Viêt-Nam. Le voyage en Chine L’objectif de la mission était de former les accoucheuses traditionnelles dans les villages, afin qu’elles puissent procéder aux accouchements elles-mêmes et sur place. Elles avaient reçu la formation théorique par une sage-femme australienne. Je venais dans un second temps, pour assurer leur formation pratique. Ces villageoises étaient de minorités Miao et Dong. Quand nous arrivions dans les hôpitaux de la région, le racisme à leur égard était tel que nous n’avons même pas pu aller au bout de la mission. Les autres minorités et la majorité Han s’opposaient farouchement à ce qu’elles deviennent autonomes. Ce fut une grosse déception pour moi, mais aussi une expérience fondatrice. Notamment en ce qui concerne l’interruption volontaire de grossesse (IVG).L’accès à l’IVG était libre, en Chine, les patientes venaient à l’hôpital sans rendez-vous. J’ai pu observer le travail d’un gynécologue dans la ville voisine. Quelques minutes à peine après l’entretien, l’IVG était réalisée dans une salle attenante, par aspiration utérine, sans plus de cérémonie ni accompagnement d’aucune sorte. Il n’y avait ni...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici