Photo de Céline Rumi
Portrait

Céline Rumi, de la danse à la maïeutique

Quand je serai grande, je serai… … Danseuse. C’est ça que je voulais faire. Je dansais plus de vingt heures par semaine en sport-études au lycée et j’aurais aimé en faire mon métier. Mais mes parents souhaitaient pour moi une carrière plus stable, plus concrète. Passionnée par le corps en mouvement, je me suis naturellement tournée vers le domaine médical et me suis inscrite en première année à la faculté de médecine de Lyon, avec l’objectif initial de devenir kinésithérapeute. Rapidement, j’ai réalisé que l’anatomie seule ne me suffisait pas. J’aimais comprendre le corps humain, mais je voulais aussi une profession plus complète, qui allie expertise scientifique, gestes techniques et contact humain. C’est au cours de cette première année que j’ai découvert la maïeutique : une révélation. Le métier de sage-femme coche toutes les cases : une profession médicale à part entière, avec une grande autonomie et un droit de prescription élargi. Une prise en charge globale des patientes, bien au-delà de l’accouchement : suivi gynécologique, contraception, accompagnement de la grossesse, accouchement, post-partum… Chaque étape de la vie d’une femme peut être suivie par une sage-femme. Ce qui me séduisait particulièrement, c’était cette approche complète et ce rôle essentiel dans la santé des femmes, tout en conservant une dimension humaine et bienveillante. Lorsque j’ai annoncé mon choix à mes parents, ma mère m’a rappelé qu’enfant, entre sept et dix ans, je répétais sans cesse : « Quand je serai grande, je ferai naître des bébés.  » Une anecdote qui m’a marquée, car je n’en avais aucun souvenir. Finalement, après un long détour, je revenais à mon premier choix, celui qui s’était imposé à moi sans même que j’en sois consciente. Bourg-en-Bresse : une formation au plus près de la physiologie J’ai été admise à l’école de sages-femmes de Bourg-en-Bresse, où j’ai étudié pendant quatre ans avec […]

Recherche

Lien avéré entre microplastiques et naissances prématurées 

L’étude, portant sur 175 naissances, a révélé que les placentas des femmes ayant accouché prématurément contenaient 50 % de microplastiques en plus que ceux des femmes ayant mené leur grossesse à terme. Intuitivement, c’est l’inverse qui était attendu : une grossesse plus longue permettant à plus de plastique de s’accumuler dans le corps.  Les chercheurs supposent que ces particules, parce qu’elles provoquent une inflammation des cellules, sont un facteur déclencheur du début du travail. Les mécanismes en jeu restent toutefois à confirmer par de futures études. Source : Micro/Nanoplastic Exposure on Placental Health and Adverse Pregnancy, PubMedCentral, 30 juillet 2024...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
Point juridique

Les limites imposées aux sages-femmes dans leurs activités « commerciales »

Le Code de déontologie des sages-femmes encadre ce principe par d’autres interdictions ou limitations : Restrictions de pratiques : Article R.4127-311 du Code de la santé publique : Il est interdit aux sages-femmes de distribuer à des fins lucratives des remèdes, appareils ou tous autres produits présentés comme ayant un intérêt pour la santé. Il leur est interdit de délivrer des médicaments non autorisés. Restrictions d’activités : Article R.4127-322 du même Code : Toute sage-femme doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa profession, de tout acte de nature à déconsidérer celle-ci. Une sage-femme ne peut exercer une autre activité que si un tel cumul est compatible avec la dignité professionnelle ou n’est pas interdit par la réglementation en vigueur. Il est interdit à la sage-femme d’exercer une autre profession qui lui permette de retirer un profit de ses prescriptions ou de conseils ayant un caractère professionnel. Restrictions pour les honoraires. Article R.4127-341 du Code de la santé publique : Les honoraires des sages femmes doivent être déterminés en tenant compte de la réglementation en vigueur, de la nature des soins donnés et, éventuellement, des circonstances particulières. Ils doivent être fixés, après entente entre la sage-femme et sa patiente, avec tact et mesure. Ils ne peuvent être réclamés qu’à l’occasion d’actes réellement effectués. Restrictions concernant les locaux : Article L.4113-4 du code de la Santé publique : Les médecins, les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes ne peuvent donner des consultations dans les locaux ou les dépendances des locaux commerciaux où sont vendus les appareils qu’ils prescrivent ou qu’ils utilisent. Les restrictions de pratiques et d’activités Le Code de déontologie interdit aux sages-femmes la distribution « à des fins lucratives » de remèdes, appareils ou tous autres produits présentés comme ayant un intérêt pour la santé.  Une sage-femme qui aurait inventé ou découvert un remède, un appareil, une méthode qu’elle souhaiterait...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
Offre de soin

Pathologies bucco-dentaires chez la femme enceinte

Il existe plusieurs types de pathologies bucco-dentaires en population générale qui peuvent être aggravées chez la femme enceinte Pathologies de la dent : destruction de l’émail et de la dentine L’érosion dentaire : c’est l’usure de la surface de l’émail dentaire, qui est un processus pouvant être très rapide et irrémédiable, car l’émail ne peut pas repousser. Cela peut provoquer un changement de couleur de la dent et une hypersensibilité dentaire. L’érosion est liée à l’acidité de la cavité buccale (consommation d’aliments acides, modification salivaire, reflux gastrique…). La carie dentaire : c’est la destruction de la dent (émail puis dentine), formant une cavité, due à des bactéries. C’est donc une maladie infectieuse d’évolution lente (la carie atteint la pulpe en deux ans environ, et peut évoluer ensuite selon divers facteurs), et réversible au premier stade : une carie peut être reminéralisée. Pathologies parodontales (péri=autour, odonto=dent) : concernent les tissus de soutien autour de la dent (gencive, os de soutien de la dent)  La gingivite : c’est l’inflammation de la gencive. Ses symptômes : œdème, rougeur, saignements, sensibilité. Elle est due à l’accumulation de plaque bactérienne autour de la dent et peut être réversible. On estime que deux femmes enceintes sur trois sont sujettes à la gingivite. La parodontite : c’est une complication de la gingivite malheureusement irréversible. Lorsque la gingivite n’est pas traitée, le processus inflammatoire atteint en profondeur l’os de soutien des dents, pouvant provoquer des déplacements dentaires, un abcès voire des pertes dentaires. Dans sa forme la plus sévère (10% des sujets), elle est un facteur de risques de complications durant la grossesse : prématurité, petit poids de naissance et prééclampsie selon une revue de la littérature (1), En France, une étude prospective a démontré un lien significatif entre parodontite généralisée et prématurité pour cause de prééclampsie (2). Épulis de grossesse : c’est une tumeur bénigne de la...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
© iStock-1420207647
Offre de soin

Rythmes et besoins du nouveau-né et du nourrisson : pourquoi informer de manière « intensive » ?

Pourquoi intensifier et repenser l’information ? Les recommandations de la HAS précisent que les interventions prénatales ont peu d’impact sur le risque de dépression du post-partum, alors que des interventions intensives en postnatal ont un impact majeur (niveau de preuve 1) (4). Il est donc essentiel que les informations données en prénatal soient renforcées en post-partum, période où les parents sont plus réceptifs. L’une des principales difficultés rencontrées en post-partum est la fatigue, touchant plus de neuf femmes sur dix (5). Une étude de Kurth a montré que la perception de « troubles du sommeil » chez le bébé est liée au risque de dépression du post-partum. À l’inverse, une information pré et postnatale améliore le sommeil maternel et diminue ce risque (6). L’importance du soutien en allaitement Selon l’enquête périnatale 2021, 15 à 18 % des mères estiment ne pas avoir reçu le soutien nécessaire. « … seulement 18% des mères estimaient avoir reçu tout le soutien dont elles avaient eu besoin. Une lacune fréquemment citée par les mères était le manque de clarté des informations sur la fréquence et la durée des tétées, et elles souhaitaient mieux savoir comment être sûres que leur bébé avait reçu assez de lait » (7).  Le démarrage de l’allaitement joue un rôle clé dans sa poursuite (8) (9). Une bonne gestion de l’engorgement, notamment grâce à des tétées fréquentes et efficaces entre H0 et H72, est essentielle pour éviter des complications. Informer les mères sur les rythmes du nourrisson, les signes indiquant qu’il est prêt à téter, les risques du sommeil refuge et l’importance des tétées groupées est crucial, mais il est tout aussi indispensable que ces informations soient répétées en post-partum par tous les professionnels de santé (10) (11) (12). Adapter l’information aux réalités des parents Même lorsqu’elles sont informées en prénatal, les mères sont souvent déstabilisées par...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
Grand Angle

Des applications pour prévenir la dépression du post-partum ?

Des applications centrées sur la santé des enfants et des parents 10 à 20 % des jeunes mères souffrent de dépression postnatale. Et jusqu’à un an après l’accouchement, le suicide est la première cause de mortalité des mères. La dépression du post-partum est un fléau, qui peut être bien pris en charge s’il est détecté à temps. Selon l’Inserm et Santé publique France, « 60 % des décès maternels sont probablement ou possiblement évitables ». Plusieurs applications ont mis en place des outils pour prévenir ou détecter la dépression du post-partum. C’est par exemple le cas de Malo, May, ou BeParentalis, ou de l’application des 1 000 premiers jours lancée par Santé publique France. Le but principal de ces différentes applications n’est pas le même pour toutes. Malo accompagne les parents dès la grossesse, dans un suivi de santé personnalisé de leur famille. May met en relation les parents avec une équipe de professionnels de santé. BeParentalis est un assistant médical pour les parents, associé à un hôpital pédiatrique de la Côte d’Azur. Et l’application des 1 000 premiers jours accompagne les parents de la grossesse aux deux ans de leur enfant. La détection de la dépression sur smartphone Toutes ces applications proposent également des outils ciblés pour détecter ou prévenir une dépression du post-partum. Sur l’application Malo, les parents peuvent choisir chaque mois de faire un bilan pédiatrique de leur enfant ou un check-up santé pour eux-mêmes. « Ce suivi nous permet de leur proposer des recommandations 100 % adaptées à leurs besoins, sans les noyer sous une avalanche d’informations inutiles, afin de réduire leur charge mentale », explique Madhu Desbois, directrice générale de Malo. Le but est de faire adopter aux 200 000 familles suivies par ce dispositif de bons réflexes concernant leur santé. « Lorsque l’avis d’un professionnel est nécessaire, l’application génère un compte-rendu médical à transmettre à son...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
Le profil de nos patientes en 2025 : toutes les femmes !
Grand Angle

Le profil de nos patientes en 2025 : toutes les femmes ! 

Moins ou pas de bébés, désertification médicale, levée des tabous sur les maladies féminines sont quelques unes des raisons pour lesquelles le paysage a bougé. Dans le cabinet d’Isabelle Dallay, sage-femme libérale à Tullins, près de Grenoble, citée plus haut, « 2024 était la première année où j’avais aussi peu de femmes enceintes : pas plus de 25 % », estime-t-elle. Comme d’autres, elle observe ce changement radical depuis trois ou quatre ans seulement.  L’arrivée massive de tous les profils de femmes en consultation en dehors de la périnatalité est une évolution à laquelle les nouvelles praticiennes peuvent faire face, grâce à l’ajout de la sixième année d’études à leur cursus. Les autres n’ont pas été préparées à affronter ces challenges. Elles y répondent par la formation continue, l’intelligence collective et de cœur. Et ce, malgré les limitations de leurs droits de prescription et de vaccination handicapantes et floues. Un entre-deux qui fragilise la profession  On ne les autorise à s’occuper que des femmes et des jeunes filles en bonne santé sur le plan gynécologique et à orienter vers les spécialistes en cas de pathologie. Mais que faire quand il n’y a pas d’accès au médecin traitant ou au gynécologue ? « Bilan complet, diagnostic du cancer du sein… On se substitue à eux par la force des choses, alors que l’on n’a pas le droit », s’agace une autre sage-femme de manière anonyme.  Sans compter toutes les patientes qui n’ont pas de suivi gynécologique (pas d’examen gynécologique depuis plus d’un an), soit 37 % des femmes selon l’Observatoire national de la -santé des femmes. Et ce, parce qu’elles ne savent pas que les sages-femmes sont là pour les accueillir.  Pour Isabelle Derrendinger, qui vient d’être réélue en janvier à la tête de l’ordre des sages-femmes, « ce n’est pas le profil des femmes qui a changé, c’est la...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
Actus

Clothilde Jamet, accompagnante en périnatalité à Graines de douceur

Clothilde Jamet nous reçoit loin du tumulte, dans un havre de paix qu’elle a imaginé pour accueillir les familles. Couleurs claires, matériaux naturels, luminosité, tout est pensé pour que, dès la porte franchie, on se retrouve dans un véritable cocon de douceur. Situé dans un minuscule hameau au milieu des champs, entre Rambouillet et Chartres, son cabinet offre un cadre propice à l’apaisement. « Certains parents ont du mal à sortir avec un nourrisson, surtout après un accouchement difficile. Mais quand ils viennent ici, ils se sentent bien. C’est un moment hors du temps, une parenthèse. » De l’oncologie pédiatrique à Graines de douceur Infirmière depuis 2008, Clothilde Jamet a commencé sa carrière en oncologie à l’institut Gustave Roussy avant de se spécialiser en oncologie pédiatrique pendant sept ans. Son parcours l’a ensuite menée à Bullion, un hôpital pédiatrique prenant en charge diverses pathologies graves, cancers, diabètes, les grands brûlés aussi. « Travailler avec des enfants malades a été une expérience marquante, mais avec l’arrivée de ma première fille, c’est devenu trop difficile », confie-t-elle. « J’avais besoin de distance, de voir des enfants en bonne santé. » Elle se tourne alors vers la néonatalogie et trouve un poste d’infirmière à Quincy-sous-Sénart, où elle s’occupe de prématurés, avant d’effectuer des vacations dans plusieurs maternités.Lorsqu’elle devient directrice de crèche, elle approfondit encore ses connaissances en périnatalité et puériculture, mais ressent un besoin croissant d’apporter une aide plus directe aux familles. C’est en pleine période du covid, lors de la naissance de son troisième enfant, que le déclic se produit : « Au sortir de la maternité, il n’y avait plus personne pour nous accompagner. Les sages-femmes ne sont pas assez nombreuses, en tout cas par chez nous. Quand j’étais infirmière en maternité et en néonatalogie, j’avais ce même sentiment de n’avoir le temps de rien. J’avais des êtres humains...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici