
Allaitement sans frontière
Durand l’année 2015, près de 750 000 réfugiés du Moyen-Orient, du Maghreb, d’Asie centrale ou d’Afrique sub-saharienne sont entrés en Grèce de façon irrégulière à partir de la Turquie, dont les côtes sont toutes proches, selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies et les autorités locales. Ces dernières ont ouverts plu- sieurs structures pour accueillir les migrants. C’est armée de sa bonne volonté que Maria Fertaki, consultante en lactation IBCLC et membre du conseil d’administration de la Leche League de Grèce (LLLG), se rend pour la première fois dans un des camps de réfugiés d’Athènes en novembre 2015, avec deux autres membres de l’association. Elle venait de rencontrer une maman participant aux réunions de la LLLG qui fabriquait des écharpes de portage et les distribuait dans le gymnase de Galatsi, transformé en camp d’accueil, au centre de la capitale. Mais accompagner des femmes réfugiées n’a rien à voir avec le soutien à l’allaitement auprès de citadines grecques. PREMIÈRES RENCONTRES « Les familles étaient rassemblées dans le gymnase de Galatsi où des toiles avaient été tendues pour créer des espaces personnels, raconte Maria Fertaki. Les enfants et nouveau- nés y étaient nombreux. Il n’était pas rare que les familles aient entre deux et cinq enfants en bas âges. La plupart ne restaient dans le camp qu’un jour ou deux, avant de rejoindre rapide- ment la frontière nord de la Grèce et poursuivre leur périple. » Malgré la barrière de la langue, les volontaires parviennent à échanger par gestes avec les mères, l’écharpe de portage offerte les amenant à évoquer l’allaitement. Dès ce premier jour, Maria Fertaki rencontre des bénévoles de l’organisation Amurtel, qui vient en aide aux femmes enceintes et aux bébés. Ils lui proposent de poursuivre la visite accompagnée d’une interprète parlant farsi, la langue des réfugiés afghans...