On recense environ 350 000 substances chimiques et plastiques fabriqués dans le monde, dont la production a été multipliée par 50 depuis 1950 et pourrait tripler d’ici 2050. Contrairement aux produits pharmaceutiques, moins de 20 % de ces substances ont été testées pour leur toxicité, et encore moins pour leurs effets sur les nourrissons et les enfants. Comme le rappelle une récente étude canadienne, « les associations entre substances largement utilisées et maladies pédiatriques continuent d’être découvertes avec une fréquence préoccupante ». Données épidémiologiques Au cours du dernier demi-siècle, le taux de MNT chez les enfants a fortement augmenté : • Le cancer infantile a augmenté de 35 %. • Les troubles neurodéveloppementaux touchent désormais un enfant sur six. • L’asthme infantile a triplé et l’obésité a presque quadruplé. Aux États-Unis, la pollution par le plomb, largement utilisée dans l’essence jusqu’à la fin des années 1970, aurait réduit le QI moyen des enfants de deux à cinq points. Sa suppression a entraîné un bénéfice économique cumulé de plus de 8 000 milliards de dollars depuis 1980. Des cas historiques, comme la thalidomide, le désastre de Minamata et le Distilbène (DES), ont montré que les produits chimiques toxiques peuvent traverser le placenta et que les enfants sont bien plus vulnérables que les adultes. Ces observations ont jeté les bases de la pédiatrie environnementale. Les recherches actuelles révèlent que même des expositions brèves et à faible dose peuvent causer des maladies qui se manifestent plus tard dans la vie. Failles des réglementations actuelles Les lois américaines et européennes, comme le Toxic Substances Control Act (TSCA) et le REACH (Registration, Evaluation, Authorisation, and Restriction of Chemicals), n’ont pas réussi à protéger la santé publique. Elles considèrent les produits chimiques comme inoffensifs jusqu’à preuve du contraire et imposent aux gouvernements la charge de la preuve. En près de 50 ans,…
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Une étude confirme l’impact délétère des aliments ultra-transformés sur la santé et la fertilité masculine
Pour la première fois, des chercheurs ont tenté de dissocier les effets néfastes des AUT de ceux d’un apport calorique excessif. Méthodologie nouvelle L’expérience, d’une durée de trois semaines, a soumis 43 participants à un régime ultra-transformé (composé en moyenne de 77 % d’AUT) et à un régime non transformé (1 % d’AUT). L’apport calorique total a été maintenu égal entre les deux types de régimes pour isoler spécifiquement l’effet des AUT. Métabolisme et fertilité touchés L’étude a permis d’établir plusieurs constats significatifs, notamment une augmentation du poids corporel (principalement de la masse grasse) et une altération du rapport cholestérol LDL/HDL, deux indicateurs de risque cardiovasculaire. Sur le plan de la fertilité, les effets sont tout aussi préoccupants : une chute de l’hormone de stimulation folliculaire et une baisse de la testostérone ont été observées chez la plupart des participants.Enfin, le régime ultra-transformé a entraîné une diminution de la motilité totale des spermatozoïdes. Les chercheurs avancent l’hypothèse que ces effets pourraient être liés aux polluants (comme les phtalates) qui se retrouvent dans les AUT et qui agissent comme des perturbateurs endocriniens, bouleversant l’équilibre hormonal. Pour rappel, la qualité du sperme a chuté de 60 % depuis les années 1970. Pour une santé optimale, on privilégiera donc les aliments peu ou non transformés, au-delà même des considérations caloriques. Source : Cell Metabolism, 28 août 2025 La classification Nova évalue le degré de transformation industrielle des aliments : Le Nutri-Score, quant à lui, évalue la qualité nutritionnelle d’un produit via un système de lettres et couleurs (A à E). Les deux systèmes sont donc complémentaires : Nova aide à identifier les produits ultra-transformés, tandis que le Nutri-Score aide à choisir les produits les plus sains au sein de chaque catégorie de transformation. Comment reconnaître un aliment ultra-transformé (AUT) ? Outils pratiques L’analyse de l’étiquetage est essentielle. Bien que les procédés...
Nouvelle stratégie nationale Sport-Santé 2025-2030
Faire de l’activité physique un élément central de la prévention et du parcours de soins en France : c’est l’objectif de la nouvelle stratégie nationale Sport-Santé. Elle s’articule autour de douze actions clés, avec pour objectif de réduire les inégalités sociales et territoriales d’accès. L’évaluation de son efficacité aura lieu en 2030. Des mesures phares pour un accès facilité Parmi les mesures phares, on trouve l’organisation annuelle d’un « mois de l’activité physique » à partir de 2026, ainsi que le développement d’une offre sport-santé encadrée, référencée sur des plateformes fiables. La stratégie prévoit également l’amélioration de l’accès aux équipements sportifs, notamment avec l’ouverture des infrastructures et équipements scolaires aux clubs et associations. Le réseau de maisons sport-santé sera étendu (540 structures en juillet 2025). Promouvoir l’activité physique au quotidien La stratégie prévoit la généralisation des trente minutes d’activité physique quotidienne à l’école et dans les établissements médicosociaux, tout en encourageant la promotion du sport en entreprise et dans la fonction publique. Pour les séniors, l’activité physique est désormais une priorité (Cf. Conférence nationale de l’autonomie, 9 juillet 2025). Un volet important de la stratégie concerne également la prise en charge de l’activité physique adaptée pour les personnes atteintes de maladies chroniques. Rôle des professionnels Afin de soutenir ces objectifs, la stratégie met l’accent sur la montée en compétences des professionnels du sport-santé. Les médecins, paramédicaux et éducateurs en activité physique adaptée seront mieux formés pour prescrire et encadrer ces pratiques. Les maisons sport-santé sont quant à elles appelées à devenir des pivots territoriaux, facilitant l’orientation des patients. Flou sur le financement L’impact de ces mesures dépendra bien sûr de leur mise en œuvre concrète sur le terrain. Hélas, aucune précision n’a été apportée jusqu’ici quant aux financements alloués. ...
Sage-femme jugé pour viols de patientes : quatorze ans de réclusion criminelle
L’ancien sage-femme, jugé à Montpellier pour le viol de six femmes, a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle. Cette décision de la cour criminelle de l’Hérault, rendue le vendredi 5 septembre, fait suite à un réquisitoire du parquet. Lionel Charvin, 54 ans, avait déjà été condamné en 2021 à douze ans de prison pour onze viols sur d’autres patientes. Il encourait cette fois une peine maximale de vingt ans de réclusion. La cour criminelle l’a jugé coupable de « pénétrations sexuelles par violence, menace, contrainte ou surprise » sur ces six femmes, avec la circonstance aggravante que les faits ont été commis en « abusant de l’autorité conférée par sa fonction ». L’accusé, sage-femme de profession, imposait des masturbations vaginales aux patientes dans le cadre du suivi de leur grossesse. Analyse du représentant du ministère public Dans sa plaidoirie, l’avocat général a souligné la prise de conscience limitée de l’accusé concernant ses actes. Il a également estimé que « c’est le dossier de la libération de la parole », faisant référence au premier procès très médiatisé. Le verdict qui s’en était suivi avait incité d’autres patientes à témoigner. Le magistrat a rappelé qu’« ici, il n’y a qu’un coupable, M. Charvin, et des victimes » et qu’« il n’y a pas discussion sur la matérialité des faits ». Il a exprimé l’espoir que le « sentiment de culpabilité des victimes » s’estompe. Violeur en série Concernant l’accusé, le représentant du ministère public a noté la « multiplication des faits, multiplication des victimes, capacité de réflexion sur ses propres actes insuffisante. Toutes les inquiétudes ne sont pas levées à l’issue de l’audience ». L’intéressé, quant à lui, a toujours affirmé qu’il s’agissait de gestes médicaux et non sexuels. Outre la peine de prison, l’avocat général a requis un suivi sociojudiciaire assorti d’une injonction de soins d’une durée de sept ans. Source : Le Monde,...
