Qu’est-ce que Paliped ? Paliped est né en 2010. Dans le cadre du Programme national de développement des soins palliatifs 2008-2012, chaque région devait se doter d’une équipe ressource en soins palliatifs pédiatriques. Deux pédiatres, deux infirmières puéricultrices, deux psychologues et deux chargées de mission et moi-même composant l’équipe. L’équipe intervient surtout en deuxième ligne, pour accompagner et soutenir les professionnels des établissements hospitaliers, médicosociaux et pédagogiques, impliqués dans l’accompagnement d’enfants en soins palliatifs. Ces soins peuvent durer quelques jours, quelques mois ou quelques années. © D.R. Paliped intervient le plus souvent sur site, mais les modalités d’intervention sont adaptées selon les besoins. Paliped anime des temps de réflexion ou d’échange, sur des situations ou des thèmes particuliers. L’équipe assure aussi des formations, à la demande des équipes. Nous proposons aussi des réunions post-décès aux équipes. L’équipe de Paliped intervient auprès des familles en complément des équipes référentes, selon les besoins, pour apporter un soutien psychologique et les accompagner dans leur réflexion. Elle soutient les familles pendant le deuil. Les psychologues recherchent des orientations adaptées, facilitent les démarches et les premiers contacts souvent délicats. Ils peuvent également, en fonction des besoins, proposer des entretiens familiaux à domicile. Paliped s’est d’abord développé en pédiatrie avec ses approches. Notre rôle d’équipe ressource en périnatalité n’est pas encore bien identifié par les maternités. Et ces dernières n’ont pas encore bien précisé leurs besoins. Ils peuvent être variables. Là encore, il pourra s’agir de formation ou d’échange sur des cas cliniques ou d’accompagner les équipes sur la durée. Mon rôle est aussi d’acculturer les soignants aux soins palliatifs. Qu’est-ce qui vous a amenée à rejoindre l’équipe ? J’ai travaillé pendant douze ans au sein des services de diagnostic prénatal des hôpitaux de Necker et de Poissy. J’ai souvent été confrontée à des familles souhaitant poursuivre une…
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Référents parcours périnatalité : où en est-on ?
Fallait-il conduire une expérimentation pour savoir que les sages-femmes sont les professionnelles de premier recours dans l’organisation du suivi pré et postnatal des futures mères ? Malgré l’incongruité de la question, c’est le choix qu’a fait le législateur avec l’expérimentation d’un référent parcours périnatalité, appelé « Répap ». Démarrée fin juillet 2021, cette expérimentation se termine ce mois de décembre 2023. Le rapport d’analyse est attendu début 2024. Mais entre-temps, deux décrets proposant des missions supplémentaires aux sages-femmes sont parus. L’avenant 5 de la convention nationale des sages-femmes avec l’Assurance Maladie autorise la mise en place de l’entretien postnatal précoce. Conclu à la suite des préconisations de la commission des 1000 premiers jours, il vise au dépistage de la dépression du post-partum. De son côté, l’avenant 6 permet aux femmes enceintes de déclarer une « sage-femme référente », chargée de réaliser la plupart des consultations de suivi pré et -postnatal, d’informer les patientes, de coordonner leurs soins, de faire le lien avec les maternités. Ces avenants empiètent donc sérieusement sur les plates-bandes des Répap, preuve qu’on ne se parle pas toujours beaucoup dans les couloirs de la Direction générale de l’offre de soins et du ministère de la Santé. En effet, le Référent parcours périnatalité, créé à la suite des préconisations de la commission des 1000 premiers jours, doit coordonner, pour chaque patiente accompagnée, un parcours personnalisé de la grossesse aux 3 mois révolus de l’enfant. Intervenant privilégié de la femme ou du couple et des différents professionnels de santé qui les accompagnent, le Répap doit assurer la continuité du parcours. C’est peu ou prou la même chose que la sage-femme référente. À une nuance près : le Répap n’est pas forcément une sage-femme. Quatre territoires ont participé à l’expérimentation : territoire de la CPTS Centre-Essonne, Pays de Loire-Touraine, Drôme et Guyane. N’importe quel professionnel ? En théorie, n’importe quel professionnel volontaire qui...
« On redécouvre d’anciennes méthodes de contraception masculine »
Quel est l’état des lieux de la contraception masculine en France ? La contraception masculine est sous-développée. Cela s’explique par plusieurs facteurs historiques et sociétaux. On a mis plus d’argent dans le développement de la contraception féminine et il est plus facile de bloquer une ovulation que de bloquer la spermatogenèse. L’enjeu d’une grossesse est aussi plus important pour les femmes. En France, à partir du moment où la contraception a été légalisée, elle s’est médicalisée. Le mouvement a été très rapide. Il a fallu moins d’une décennie pour que la pilule supplante toutes les autres méthodes. Dans les années 1970 et 1980, il y a eu quelques études sur des méthodes innovantes de contraception masculine (hormonale, thermique), mais tout s’est arrêté dans les années 1980 avec l’épidémie de Sida. Le préservatif est devenu incontournable. En outre, le marché des pilules est devenu très rentable. Donc des intérêts économiques ont rejoint des intérêts de santé publique et le sujet a été abandonné. D’un point de vue social, les femmes étaient plutôt contentes d’utiliser des méthodes qui leur étaient propres, l’arsenal mis à leur disposition a augmenté et tout cela a totalement déresponsabilisé les hommes de cet enjeu. Aujourd’hui, dans de très nombreux couples, Monsieur connaît mal la méthode contraceptive utilisée. Ce statu quo est moins bien supporté par les femmes de la jeune génération. Il y a aussi un désamour des hormones. Le coup de projecteur est également porté davantage sur les hommes, que ce soit pour les soins aux enfants, le congé paternité, et le travail reproductif, dont fait partie la contraception. Cela se traduit par un regain d’intérêt pour la vasectomie, qui a beaucoup augmenté. Aujourd’hui, il y a plus de vasectomies que de ligatures des trompes. C’est totalement nouveau. D’après les données de l’Assurance Maladie, en 2021, il...
Le devoir de pharmacovigilance
« Les médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes et pharmaciens déclarent tout effet indésirable suspecté d’être dû à un médicament dont ils ont connaissance », stipule l’article L5121-25 du Code de la santé publique. Le non-respect de cette obligation de déclaration est passible d’une amende. Il s’agit donc d’une faute pénale, d’une contravention. La pharmacovigilance regroupe l’ensemble des techniques d’identification, d’évaluation et de prévention du risque d’effet indésirable des médicaments, afin d’en améliorer le rapport bénéfices/risques. UNE POPULATION FRAGILE La pharmacovigilance a été mise en place dans les années 1960, suite à l’affaire de la Thalidomide (médicament sédatif prescrit aux femmes enceintes dans les années 1950-60 pour soulager les nausées, maux de tête, etc., qui a provoqué de graves malformations des membres, des neuropathies périphériques et des décès chez près de 12 000 enfants dans le monde. Ce médicament n’avait pas été prescrit en France ni aux États-Unis. En ce qui concerne les femmes enceintes, la pharmacovigilance est particulièrement importante puisqu’elles sont écartées systématiquement des essais cliniques en tant que population fragile. Les éléments relatifs aux effets indésirables des médicaments sur les femmes enceintes sont donc uniquement basés sur les déclarations faites par les femmes qui ont pris le médicament malgré leur grossesse. Les données sur les médicaments prescrits aux femmes enceintes doivent être conservées pendant quarante ans, en raison des effets possibles des médicaments sur l’enfant. Par exemple, les effets du Distilbène pris par les mères pendant la grossesse ont été constatés chez les enfants devenus adultes. La pharmacovigilance est pilotée au niveau national par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), assistée par son réseau de 31 centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Ce système s’intègre dans l’organisation à l’échelle européenne de la pharmacovigilance. Dès lors qu’une sage-femme a connaissance d’un effet indésirable causé par un médicament, elle doit en alerter le...