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Accouchement par le siège : les nouvelles recos

Face à une présentation du siège, l’équipe doit choisir le mode d’accouchement en accord avec la patiente. Elle doit même partager la prise de décision avec elle, la tentative de voie basse étant tout à fait raisonnable, selon le Collège national des gynécologues-obstétriciens français. Les experts ont présenté leurs nouvelles recommandations pour la pratique clinique fi n janvier, lors de la première édition du congrès Paris Santé Femmes. En 2016, en France, au moment de leur naissance, près de 5 % des bébés ont d’abord présenté leurs fesses ou leurs pieds. La même année, selon l’Enquête nationale périnatale (ENP), le taux global de césarienne en cas de présentation du siège s’élevait à 80,6 %. Dans un pays où l’on cherche à diminuer le nombre de césariennes, c’est énorme. D’ailleurs, la présentation du siège contribuait à presque 17 % du taux global de césarienne, soit 25 000 naissances par voie haute, pour la seule année 2016. Ce type de présentation serait-il une indication chirurgicale ? À moins que les professionnels de santé ne paniquent face à un foetus en siège ? Régulièrement, on peut en effet entendre que les sages-femmes comme les gynécologues-obstétriciens ne sauraient plus accompagner ce type de naissance. Qu’en est-il réellement ? Pour le savoir, des experts du Collège national des gynécologues- obstétriciens français (CNGOF) ont épluché la littérature scientifi que et médicale dans l’objectif d’émettre des recommandations pour la pratique clinique sur ce sujet. Ils ont présenté les résultats de leurs échanges lors de la première édition de Paris Santé Femmes, un congrès qui a réuni dans la capitale 21 sociétés savantes et 4000 congressistes fin janvier.

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Violences obstétricales : où en est-on ?

La question préoccupe l’Organisation mondiale de la santé depuis les années 2000. Et en 2019, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies elle-même s’est penchée dessus. En 2019, un rapport sur les violences obstétricales et gynécologiques lui a été présenté, qui propose des mesures. Un autre rapport, de la sénatrice française Maryvonne Blondin, a aussi été présenté devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Pour l’instant, ces textes n’ont qu’une portée symbolique, mais participent de la prise de conscience à l’échelle internationale (page 18). Le nombre de femmes concernées demeure une inconnue en France. En juin 2018, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE), dans son rapport sur les Actes sexistes dans le suivi gynécologique et obstétrical, estimait que « le caractère massif des récits de femmes montre qu’il ne s’agit pas de faits isolés, mais bien d’un sexisme très présent et qui touche un grand nombre de femmes ». Mais le HCE demandait une enquête nationale, que nul n’a encore diligentée. Au niveau local, une étude de Salomé Malet au sein du réseau périnatal de Bourgogne montre que le phénomène n’est pas anecdotique (page 20).

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Prévenir le suicide maternel

Le phénomène n’est pourtant pas nouveau : l’Union nationale de la prévention du suicide en avait déjà relevé l’importance, sans la chiffrer, il y a vingt ans déjà. Progressivement, les spécialistes de la périnatalité en prennent conscience (lire page 16). Toutes les femmes sont concernées et de trop nombreuses mères vont mal. Par honte et par isolement, elles le cachent souvent à leur entourage ainsi qu’aux professionnels de santé. À eux de faire preuve d’une vigilance accrue. Mais en ont-ils les moyens ? Entre leurs besoins de formation sur le sujet et des modes de collaborations interdisciplinaires à inventer, le champ d’action est immense et les professionnels sensibilisés fort démunis. Aujourd’hui, des régions entières sont encore dépourvues de services d’accueil spécialisé pour ces femmes qu’il ne faut souvent pas séparer de leur bébé. Mise en place par le Gouvernement, la commission des 1000 premiers jours, qui doit repenser l’accompagnement des parents, apportera-t-elle des réponses ? La récente Alliance francophone pour la santé mentale maternelle veut le croire (lire page 20). Elle s’efforce de réunir tous les professionnels et usagers concernés pour construire un plaidoyer en faveur de la santé mentale maternelle. Forcera-t- elle les autorités à donner des moyens à la PMI ? À la psychiatrie périnatale ? Aux centres médicopsychologiques ? Permettra-t-elle une meilleure collaboration entre les services de ville et d’hôpital ? Quelles ressources allons-nous offrir aux mères fatiguées ?

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En finir avec les violences

Quel est le rôle de la Fédération nationale Solidarité Femmes ? La Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF) est un réseau de 67 associations spécialisées dans l’accueil, l’accompagnement et l’écoute des femmes victimes de violences, qu’elles soient hébergées ou non. Nous faisons aussi des actions de prévention auprès des jeunes, ainsi que des activités de formation auprès du public et des professionnels, dont les professionnels de santé. Nous gérons également le numéro d’écoute nationale Violences Femmes Info 39 19. Créé en 1992 contre les violences conjugales, il a été élargi à toutes les formes de violences contre les femmes en 2014. Nous gérons le premier accueil puis orientons les femmes. Ce numéro est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Les appels sont anonymes et gratuits 7 jours sur 7, de 9 h à 22 h du lundi au vendredi et de 9 h à 18 h les samedis, dimanches et jours fériés. Je dirige la fédération depuis 2017. Avant, j’ai dirigé pendant quatorze ans l’association L’Escale, dans le département des Hauts-de-Seine, qui est l’une des associations du réseau. Quelle est la situation française en matière de droit ? Il y a eu des évolutions législatives dans les années 1990. Depuis 25 à 30 ans, il y a une évolution progressive au niveau législatif qui tient compte des remarques des associations. Malheureusement, le temps de l’application est long. On peut aussi regretter une application très disparate sur le territoire, en fonction des priorités des parquets [ensemble des magistrats placés sous l’autorité du procureur de la

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Naître intersexué

En France, le débat sur une telle interdiction oppose une grande partie des chirurgiens et des médecins aux associations représentant les intersexes. Outre la définition de l’intersexuation, ces dernières contestent la « nécessité médicale » aujourd’hui invoquée pour des opérations pratiquées dans les premiers mois de la vie de l’enfant. Le débat a lieu au sein même du corps médical, divisé sur la question et sur certaines pratiques. Mais les prises de position publiques en faveur de l’arrêt des interventions sans consentement demeurent rares. Certains médecins interventionnistes estiment protéger les enfants dans une société qui demeure binaire, où les représentations du masculin et du féminin demeurent stéréotypées. Les parents, désemparés devant une variation du développement sexuel de leur enfant, feraient aussi pression pour des assignations chirurgicales précoces. Mi-septembre, ce débat a été inscrit in extremis dans la discussion parlementaire sur la loi de bioéthique, mais une évolution législative semble peu probable (p. 16 à 18).

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Les granules de la discorde

Au 1er janvier 2021, les médicaments homéopathiques ne seront plus remboursés. Comme elle s’y était engagée, Agnès Buzyn a suivi l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS), rendu public le 28 juin. Ce déremboursement se déroulera par étapes, pour permettre aux patients, aux industriels et aux prescripteurs de s’adapter. Au 1er janvier 2020, le taux de remboursement des médicaments homéopathiques passera à 15 % au lieu de 30 % actuellement. Cette décision, très attendue, clôt la polémique sur la question du remboursement, mais laisse la place aux débats concernant la pratique et l’enseignement de l’homéopathie. TEMPÊTE MÉDIATIQUE C’est une tribune publiée le 18 mars 2018 dans les colonnes du Figaro qui a mis le feu aux poudres : 124 professionnels de santé s’adressent alors au Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) pour demander l’interdiction des thérapeutiques n’ayant pas fait la preuve de leur efficacité scientifique. Au premier rang d’entre elles : l’homéopathie, qualifiée de « croyance » « irrationnelle et dangereuse ». Signé par plus de 3300 professionnels de santé, dont une dizaine de sages-femmes, le texte réclame le déremboursement total de l’homéopathie, l’abandon de la reconnaissance des formations et titres universitaires s’y rapportant, ainsi que la sanction des professionnels de santé qui continueraient à la promouvoir. Presque immédiatement, les réseaux sociaux s’enflamment tandis que s’affrontent sur les plateaux de télévision supporters et adversaires de l’homéopathie. Le 22 mars, le Cnom finit par répondre à l’invective en se déclarant incompétent et en appelant à l’autorité de l’Académie de médecine. En parallèle, la contre-offensive s’organise : dès le printemps 2018, le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF) entreprend de porter plainte devant le Cnom contre soixante signataires de la tribune pour « non-confraternité et non-respect du code de déontologie ». Plusieurs avertissements seront finalement prononcés par les chambres […]

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Le casse-tête des petites maternités

Soucieux de l’avenir et de la sécurité de leurs patientes, les soignants essaient d’anticiper aux mieux le futur. Ils inventent alors des protocoles et des parcours de soins qu’ils estiment adaptés à leur réalité locale. Pour assurer la transition, tout ou presque est balisé, comme au sein du GHT Coeur Grand Est, qui rassemble les hôpitaux de Verdun, Saint-Dizier et Bar-le-Duc, ces deux derniers étant distants de 25 kilomètres. L’ARS Grand Est a choisi de fermer le service d’obstétrique de Bar-le-Duc, le 21 juin. Ce type 1 qui réalisait plus de 500 accouchements par an est remplacé par une Maison des parents et des enfants. La communication de l’Agence régionale de santé autour de cette fermeture représentait un enjeu important, car d’autres fermetures sont prévues dans le Grand Est dans les prochains mois. (lire p. 14). À Die aussi, dans la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes, tout avait été anticipé. Les parcours de soins avaient été pensés dans le détail entre l’hôpital de Valence, établissement support, et le nouveau CPP. La prise en charge des grossesses et des accouchements à risque, avec éventuel rapprochement des patientes, était particulièrement élaborée. Considéré comme un risque médical supplémentaire, le risque géographique était même tracé et immédiatement visible dans chacun des dossiers informatisés. Pourtant, à peine plus d’un an après la fermeture des services d’obstétrique et de chirurgie, un accident est arrivé. La mère a survécu, mais le bébé est décédé. Plusieurs mois après l’événement, l’ARS a enfi n rendu son rapport d’enquête (lire p. 16). S’il pointe une série de dysfonctionnements survenus à presque chaque étape de la chaîne, il n’en est pas moins partisan. L’ARS tacle essentiellement les professionnels de ville et la famille, à qui elle reproche sa liberté de choix. Sur place, l’affaire n’est pas terminée. Les parents envisagent de porter […]

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La macrosomie en questions

PEUT-ON DÉFINIR LA MACROSOMIE ? Il n’existe aucune défi nition consensuelle de la macrosomie et la circonscrire demeure problématique. Dans la littérature, plusieurs termes l’évoquent : large pour l’âge gestationnel, poids excessif pour le terme de naissance. La macrosomie n’est redoutée que par rapport aux risques de complications obstétricales, maternelles et foetales qui y sont liées. Sur le plan obstétrical, elle est associée à davantage de travail prolongé, de césariennes, d’extractions instrumentales et – risque le plus redouté – de dystocies des épaules. Côté maternel, elle induit davantage de risques de lésions périnéales, d’hémorragies du post-partum, d’endométrites et, à plus long terme, d’incontinences urinaires et anales. Sur le plan néonatal, elle est à associée à un risque plus grand d’asphyxie et de mort périnatale, de détresse respiratoire, d’acidose et d’hypoglycémie, de fractures osseuses ou de paralysie du plexus brachial. Mais à partir de quel poids estimé et réel ces risques sont-ils majorés ? Certaines défi nitions retiennent un poids de naissance attendu, tenant compte des caractéristiques individuelles de la mère et de l’âge gestationel. Au-delà d’un seuil (90e, 95e ou 97e percentile), la situation est jugée pathologique. Cette méthode n’est cependant pas effi cace pour prédire le poids réel à la naissance, car les risques à l’accouchement sont liées au poids absolu de l’enfant et non à son percentile. Deux études rétrospectives de cohorte ont été publiées, en 2008 dans Plos One et en 2014 dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology. Les experts pédiatres et obstétriciens de l’école de médecine de l’Université de Shanghaï en Chine et de l’Université de McGill au Canada ont montré que les risques néonataux augmentent à partir d’un poids de naissance de 4000 g, et en particulier à partir de 4500 g. « Comme toute étude rétrospective, elles sont forcément à interpréter avec précaution, […]

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Mayotte : l’exception périnatale

Française depuis 1974, Mayotte est restée dépourvue sur le plan sanitaire jusqu’à son rattachement à la métropole en tant que collectivité territoriale en 2004, puis son accession au statut de département en 2014. L’organisation des soins à Mayotte a suivi, avec un décalage dans le temps, l’évolution politique de l’île (voir page 22). UN LENT RATTRAPAGE Dans les années 1990, l’île dispose de treize maternités rurales et d’un hôpital à Mamoudzou, le chef-lieu. Le premier obstétricien n’est recruté qu’en 1991. Au tournant des années 2000, le centre hospitalier de Mayotte (CHM) est institué. Les maternités rurales laissent la place à quatre maternités périphériques rattachées au centre hospitalier central. La maternité de Mramadoudou, au sud, ouvre en 2005, celle de Kahani en 2006 et celle de Dzoumogné en 2010. Une autre est en activité sur l’île de Petite-Terre, à Dzaoudzi (voir carte). L’année 2004 voit aussi l’avènement d’un conseil général doté de compétences en matière de protection maternelle et infantile. Aujourd’hui, l’hôpital de Mayotte correspond aux standards d’une maternité de type 3. Une vingtaine de centres de PMI et une quinzaine de cabinets de sages-femmes libérales sont répartis sur le territoire. En 2009-2010, le réseau périnatal de Mayotte (Répéma) voit le jour en même temps que l’Agence régionale de santé de l’Océan indien (ARS OI), qui dispose d’une délégation à Mayotte.

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Préserver le périnée : nouvelles recommandations

Hasard du calendrier, le Collège national des gynécologuesobstétriciens français (CNGOF) a choisi de traiter des interventions possibles pour mieux préserver le périnée en pleine controverse médiatique sur l’épisiotomie et les violences obstétricales courant 2017-2018. Les recommandations de pratique clinique (RPC), résultat de ces travaux, ont été présentées aux Journées nationale du CNGOF à Strasbourg en décembre dernier. Les textes longs des RPC ont été publiés dans la revue Gynécologieobstétrique, fertilité et sénologie.NOUVELLE APPROCHECes RPC paraissent treize ans après les dernières recommandations du CNGOF sur le sujet. En 2005, les RPC préconisaient une pratique « restrictive » et non plus « libérale » de l’épisiotomie, estimant qu’un taux national inférieur à 30 % serait bon à atteindre. Depuis, les taux demeurent très variables d’une maternité à l’autre. Par exemple, le CHU de Besançon affi che 1 % d’épisiotomies tandis que le CHI de Montreuil, dans le 93, affi chait un taux de 34 % chez les primipares en 2016. Les associations d’usagers du système de santé et des féministes ont réclamé des explications. Ce contexte polémique a été ravivé par l’erreur de la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, qui a mentionné un taux d’épisiotomie de 75 % à l’été 2017. Autant dire que ces RPC étaient attendues.