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Comment dépister et accompagner les femmes victimes de violences ?

Assise sur la table de consultation, la patiente a une brûlure dans le dos. « J’ai lâché ma bouilloire », assure-t-elle à sa sage-femme. Cette sage-femme, c’est Claire Laval, plus jeune de quelques années. Ne sachant que dire, que faire, elle n’ose poser plus de questions. Elle sent bien pourtant que ce n’est pas cohérent.  Aujourd’hui, Claire Laval ne réagirait plus de la même manière. Elle est désormais directrice de la Maison de soie à Brive et a intégré le réseau périnatalité Nouvelle-Aquitaine (RPNA) où elle intervient dans le champ des violences faites aux femmes. Avec Sabine Borel, sage-femme à l’hôpital de Bayonne, elles forment, mettent des outils à disposition et font du lien pour que tous les professionnels apprennent à mieux comprendre, repérer et orienter les victimes, y compris les sages-femmes et notamment pendant la grossesse.  Poser la question Sabine Borel rappelle les trois notions clés pour une telle prise en charge : savoir, savoir-être et savoir quoi en faire. « Savoir, c’est se former pour comprendre pourquoi et comment on en arrive là. Dépasser la question qui vient d’emblée : “pourquoi elle reste ?”Ou “elle est déjà partie une fois, alors pourquoielle revient ?” », explique-t-elle.Elle ajoute : « Savoir, c’est comprendre les mécanismes d’emprise et les stratégies mis en place par l’auteur. » Claire Laval rappelle par exemple que les femmes font en moyenne sept allers–retours avant de quitter définitivement leur domicile.« Le savoir-être, reprend Sabine Borel, c’est savoir adopter la bonne posture : on n’est pas là pour être le grand sauveur, ni pour stigmatiser. » Enfin, le savoir quoi en faire consiste à réagir en adéquation avec la situation : faut-il appeler la police ? Faut-il l’orienter vers des associations ?  Tout commence par le dépistage. Les recommandations — à commencer par celles de la Haute Autorité de santé (HAS) qui existent depuis 2020 – préconisent de poser la question systématiquement. Des outils existent...

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Construire la confiance, pas à pas : quand la sage-femme devient point d’ancrage

Dans les parcours cabossés par la précarité, les violences ou l’exil, les sages-femmes sont souvent les premières à briser l’isolement. « On entre dans leur intimité, on voit dans quel état est leur logement, on mesure leurs difficultés », raconte Julie Chateauneuf, sage-femme à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, qui accompagne également des femmes migrantes ou en situation de précarité. Elle insiste sur l’importance du lien humain : « Avant de pouvoir parler de contraception ou d’allaitement, il faut déjà qu’elles aient mangé, qu’elles se sentent en sécurité ».  Pour ces femmes qui vivent dans l’errance administrative, la peur du rejet ou le traumatisme d’un parcours migratoire, la sage-femme est parfois la seule figure professionnelle qui ne les juge pas. Certaines patientes n’ont jamais eu de suivi médical ou n’osent plus consulter. Julie Chateauneuf précise : « Il faut expliquer qu’on n’est pas là pour dénoncer, qu’on est tenues au secret professionnel. » Un engagement de terrain au plus près des femmes Dans ces contextes de grande précarité, certaines sages-femmes exercent au sein de structures associatives comme l’ADSF (Agir pour la santé des femmes), qui intervient auprès de femmes sans logement ni couverture sociale. Les consultations ont lieu dans des camions aménagés, des foyers ou même l’espace public. L’objectif dépasse le soin : repérer les souffrances silencieuses et offrir une présence humaine continue. Pour Morgane Revel, sage-femme coordinatrice du staff médicopsychosocial à la maternité Paris Saint-Joseph, la première consultation est décisive. « C’est souvent là qu’elles posent leur histoire. On leur demande si elles ont vécu des violences, si elles ont un logement. Elles se livrent plus qu’on ne le croit. » Ces instants de partage permettent parfois de poser les jalons d’un nouveau départ. Une -parole confiée devient un fil d’Ariane. « Lors d’un premier rendez-vous, une patiente a éclaté en sanglots quand je lui ai simplement demandé comment elle allait. C’était la...

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Comment expliquer que les violences augmentent pendant la grossesse ? Décryptage

Avez-vous déjà imaginé un homme asséner des coups dans le ventre rond de sa compagne ? Image perturbante, n’est-ce pas ? Elle ne colle pas avec celle que l’on se fait d’une grossesse. Pourtant, une femme sur dix déclare subir des violences pendant cette période (les chiffres varient entre 2 et 20 % selon les études internationales). Pour 40 % d’entre elles, ces violences débutent avec la grossesse.  La réalité est encore plus complexe. « La grossesse n’est pas un déclencheur de la violence », assure Mathilde Delespine, sage-femme spécialisée dans la santé des femmes vulnérables et co-responsable des unités de soins à la maison des femmes Gisèle-Halimi de Rennes. La violence est déjà là avant, mais elle peut s’intensifier ou de nouvelles formes peuvent apparaître. « Par exemple, des violences physiques peuvent surgir pour la première fois lors de la grossesse, sur un terrain préparé en amont. Il y avait des violences psychologiques telles que de la dévalorisation, des attaques narcissiques, de l’isolement, etc. », -détaille-t-elle.  Une domination perturbée, du point de vue de l’agresseur  « L’agresseur peut ressentir une sorte de concurrence avec le bébé, explique Mathilde Delespine. Il a mis en place plusieurs processus de domination et l’arrivée du tiers peut être difficile à supporter parce qu’il n’est plus mis au premier rang. » Les personnes violentes présentent « beaucoup d’immaturité psychique avec une grande intolérance à la frustration », selon la sage-femme. Il arrive que leur partenaire, une fois enceinte, « ait envie d’être de nouveau plus en lien avec ses proches ou bien qu’elle se fixe de nouvelles limites ». Elle va peut-être se reposer davantage, réaliser moins de tâches, ce qui va perturber son agresseur et peut déclencher les violences.  L’agresseur peut s’en prendre à ce qui représente l’arrivée prochaine du bébé, par exemple « avec des coups sur le ventre ou en s’attaquant à la matrice : il inflige...

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Infertilité – PMA à 40 ans – Préservation sociétale : quand l’espoir se trouve en Espagne

Au-delà de la progression de l’infertilité elle-même (un couple sur quatre en France), nous avons identifié deux causes majeures à ce changement de paradigme :  Profession Sage-Femme a assisté au 11e congrès international IVI RMAdu 24 au 26 avril 2025 à Barcelone. Ce rendez-vous a rassemblé 1 400 professionnels, chercheurs et académiciens de 58 pays pour aborder les avancées les plus prometteuses dans le domaine de la médecine reproductive. Nous avons profité de cette invitation du groupe de cliniques de la fertilité espagnol IVI, pour faire le point sur l’innovation scientifique en matière de fertilité et de PMA, et mettre à jour les connaissances sur les conditions de traitement et d’accueil des patients dans les centres de fertilité espagnols.  Informer nos patientes bloquées dans le système français  De plus en plus de patientes viennent en cabinet libéral pour des demandes de parcours de PMA. Nous pouvons les accueillir pour les renseigner, prescrire les premiers examens, faire les échos de monitoring d’ovulation et de datation, et les orienter vers un service d’AMP (assistance médicale à la procréation). Mais quand est-il de nos patientes qui n’arrivent pas à trouver de place ou sont sur des listes d’attente à rallonge dans les hôpitaux français ? À qui l’on dit que c’est trop tard ? Qui sont en échec à répétition ? Ou dont les spécificités ne sont pas prises en compte par la loi française ?  La PMA hors frontière est une option pour elles. D’abord parce qu’elles auront la chance – si bien orientées – d’arriver à devenir maman ou à trouver une façon de s’adapter à ce qui les en empêche plus rapidement, ensuite parce que la Sécurité sociale prend en charge une partie des coûts importants d’une telle procédure à l’étranger. Les professionnels de santé français eux-mêmes envoient certains de leurs patients en Espagne.  Les différences entre un pays comme...

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Expression manuelle anténatale de colostrum : un tremplin pour l’allaitement en cas de diabète

Les femmes atteintes de diabète (diabètes de type 1 et 2 et diabète gestationnel) pendant la grossesse ont une durée d’allaitement maternel (AM) réduite et des taux d’allaitement exclusif plus bas par rapport aux autres femmes (Moorhead et al., 2024a). En effet, selon plusieurs recherches (De Bortoli & Amir, 2016; Foudil-Bey et al.,2021; Moorhead et al., 2024b), cette population semble présenter un retard de lactogènèse II. Cela peut conduire à un retard de plénitude mammaire qui va limiter la quantité nécessaire de lait maternel par rapport aux besoins des nouveau-nés dans les premiers jours jusqu’à l’augmentation substantielle de son volume. Cela peut ainsi amener à une perte de poids au-delà des 10 % après quelques jours d’allaitement mais aussi constituer une difficulté dans la mise en place de l’AM.  D’autre part, les nouveau-nés de mères diabétiques présentent un risque d’hypoglycémie accru qui augmente le risque d’hospitalisation et ainsi la séparation mère-enfant. Cela pourrait aussi entraver l’initiation de l’AM (Fallon & Dunne, 2015; Moore et al., 2016; United Nations International Children’s Emergency Fund [Unicef], 2018).  Hypoglycémie, supplémentation et lactation Enfin, dès la naissance, les nouveau-nés à risque d’hypoglycémie sont soumis à des protocoles d’alimentation précoce stricts, -importants à respecter pour lutter contre les hypoglycémies. Toutefois, selon leur utilisation, ces protocoles peuvent nuire à l’initiation et au maintien de l’AM (Maayan-Metzger et al., 2009). En effet, le protocole d’alimentation précoce permet de surveiller la glycémie et de réduire le risque d’hypoglycémie lié au diabète maternel en complétant le colostrum (directement reçu au sein) par un apport nutritif supplémentaire. Ces apports complémentaires (colostrum exprimé ou préparation infantile pour nourrissons) sont utiles pour limiter le risque d’hypoglycémie, mais peuvent aussi limiter la stimulation aux seins par le nouveau-né qui reçoit ces apports supplémentaires et qui, ainsi, ne ressentira pas autant la faim que dans une situation...

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Dépistage et prise en charge du diabète gestationnel

(Dossier reproduit ici avec l’aimable autorisation de la rédaction d’Obstetrica et de l’autrice). Une prévention précoce peut réduire significativement le risque de diabète gestationnel (DG) et exercer une influence positive sur la santé de la mère et de l’enfant. Dans ce contexte, il est important de distinguer entre les facteurs modifiables liés au mode de vie et les risques intrinsèques, qui sont expliqués dans le tableau ci-contre. Les mesures préventives contre le DG consistent principalement en une alimentation saine et une activité physique régulière. Il est particulièrement important d’adopter ces gestes dès que possible, idéalement avant même la conception.  Approche nutritionnelle spécifique Une alimentation saine joue un rôle essentiel dans la prévention du DG. Des approches nutritionnelles spécifiques comme le régime méditerranéen ou les directives nationales pour une alimentation saine (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, 2015) sont particulièrement recommandées. Chez les femmes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est dans la norme, le fait d’éviter une prise de poids excessive en début de grossesse et d’adopter un mode de vie sain peut permettre de diminuer le risque de DG.  L’essai contrôlé randomisé (ECR) du centre de santé San Carlos en Espagne sur la prévention du DG a conclu qu’il est souhaitable de recommander aux femmes, porteuses de facteurs de risque ou non, une alimentation de type méditerranéen à partir de la 12e semaine de grossesse (Assaf-Balut et al., 2017).  Régime méditerranéen Cette alimentation peut se caractériser par :• deux portions de légumes par jour ; • trois portions de fruits par jour (sans compter les jus de fruits) ; • trois portions de produits laitiers écrémés par jour ; • des céréales complètes ; • deux à trois portions de légumineuses par semaine ; • consommation de poisson modérée à élevée ; • faible consommation de viande rouge et de viande transformée ; • aucune...

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Éradiquer la première cause de mortalité des femmes enceintes ? Cela sera peut-être bientôt possible

Une méthode ancienne, mais qui pourrait être révolutionnaire Depuis 2023, le docteur Philippe Gosse, cardiologue et spécialiste de l’hypertension artérielle au CHU de Bordeaux, mène avec son équipe des recherches sur l’efficacité d’une méthode révolutionnaire, pourtant basée sur un principe assez ancien.  « On brûle un petit faisceau nerveux présent dans la paroi des artères rénales, qui conduit le flux sympathique entre le cerveau et le rein, et en faisant cela on diminue de façon très importante la tension artérielle », explique le docteur Gosse. La pression artérielle est en effet régulée par plusieurs facteurs, notamment le système nerveux sympathique. « Notre système de régulation de la tension artérielle est le même que celui de nos lointains ancêtres qui avaient un mode de vie très différent. La capacité à maintenir une pression artérielle importante était à l’époque un atout pour la survie de notre espèce. Par exemple, cela pouvait permettre aux bébés atteints de diarrhée de survivre à la déshydratation. » Mais comment ce protocole peut-il fonctionner ?  « Dans les années 1950, quand il n’existait pas encore de médicaments pour traiter l’hypertension, les chirurgiens coupaient les nerfs sympathiques afin d’essayer de garantir la survie de certains patients sévèrement hypertendus. Mais cette chirurgie lourde avait des effets secondaires très importants. En brûlant seulement ce faisceau nerveux lors d’une artériographie, le résultat est le même, mais cette technique mise au point il y a une quinzaine d’années est simple, sans danger, et sans effets secondaires.  Cela ne fonctionne pas à tous les coups, car d’autres facteurs peuvent être en cause dans l’hypertension artérielle, comme les hormones, ou le système rénine-angiotensine–aldostérone. Jusqu’à présent, cette technique était réservée aux patients présentant une hypertension artérielle sévère et résistante aux médicaments. Mais nos premières données montrent que cette technique semble particulièrement efficace chez les jeunes femmes hypertendues, à condition d’avoir éliminé […]

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Souffrir en silence : un sondage révèle l’impact du fibrome utérin sur la vie des femmes 

Si les fibromes sont à ce point bénins, pourquoi sont-ils la première cause d’ablation de l’utérus dans le monde (plus de 75 000 Françaises ont une hystérectomie chaque année avec pour principale indication un fibrome) ? Et pourquoi aucun panel ni cohorte n’ont-ils été constitués pour déterminer les impacts du fibrome utérin sur la vie des femmes ! ? C’est le nom du sondage qu’a mené Fibrome Info France auprès de 286 femmes et révélé en mars 2025.  « Pour moi, le chiffre le plus parlant, c’est celui-ci : 61 % des porteuses de fibromes déclarent des douleurs handicapantes, et ces douleurs ne sont pas reconnues ! », s’exclame Angèle Mbarga. Présidente de l’association, elle se bat depuis 2011, date de sa création, pour que l’errance diagnostique ne soit plus aussi longue (entre quatre et six ans selon l’étude Fibrom’Impact réalisée en 2023 par Ipsos).  Autre pourcentage éloquent : 75 % des femmes interrogées doivent superposer les protections en raison du flux et de l’abondance des saignements. C’est sur ce point que le docteur Séverine Alran, chef de service gynécologie et sénologie à l’hôpital Paris Saint-Joseph, veut attirer l’attention : « Le message, c’est de rester sur les règles, les saignements. Les femmes qui saignent, on n’en parle pas, pourtant une femme passe un sixième du mois à saigner. »  Elle dénonce le tabou des règles dans une société masculine qui invisibilise, dans une société médicale où l’on n’est pas assez attentif aux saignements hémorragiques et aux patientes qui s’en plaignent : « Une femme qui saigne ainsi et qui a une anémie, ce n’est pas normal, que fait-on de leurs douleurs ? », interroge la spécialiste à la tête de la première unité médecine ambulatoire bilan fibrome (UMAB Fibrome) en France.  Petit rappel sur le fibrome utérin  Encore appelées léiomyomes, ces boules lisses de cellules musculaires se développent sur les parois de l’utérus (sous-séreux, pédiculé), dans le myomètre (interstitiel)...

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Des applications pour prévenir la dépression du post-partum ?

Des applications centrées sur la santé des enfants et des parents 10 à 20 % des jeunes mères souffrent de dépression postnatale. Et jusqu’à un an après l’accouchement, le suicide est la première cause de mortalité des mères. La dépression du post-partum est un fléau, qui peut être bien pris en charge s’il est détecté à temps. Selon l’Inserm et Santé publique France, « 60 % des décès maternels sont probablement ou possiblement évitables ». Plusieurs applications ont mis en place des outils pour prévenir ou détecter la dépression du post-partum. C’est par exemple le cas de Malo, May, ou BeParentalis, ou de l’application des 1 000 premiers jours lancée par Santé publique France. Le but principal de ces différentes applications n’est pas le même pour toutes. Malo accompagne les parents dès la grossesse, dans un suivi de santé personnalisé de leur famille. May met en relation les parents avec une équipe de professionnels de santé. BeParentalis est un assistant médical pour les parents, associé à un hôpital pédiatrique de la Côte d’Azur. Et l’application des 1 000 premiers jours accompagne les parents de la grossesse aux deux ans de leur enfant. La détection de la dépression sur smartphone Toutes ces applications proposent également des outils ciblés pour détecter ou prévenir une dépression du post-partum. Sur l’application Malo, les parents peuvent choisir chaque mois de faire un bilan pédiatrique de leur enfant ou un check-up santé pour eux-mêmes. « Ce suivi nous permet de leur proposer des recommandations 100 % adaptées à leurs besoins, sans les noyer sous une avalanche d’informations inutiles, afin de réduire leur charge mentale », explique Madhu Desbois, directrice générale de Malo. Le but est de faire adopter aux 200 000 familles suivies par ce dispositif de bons réflexes concernant leur santé. « Lorsque l’avis d’un professionnel est nécessaire, l’application génère un compte-rendu médical à transmettre à son...

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Le profil de nos patientes en 2025 : toutes les femmes !
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Le profil de nos patientes en 2025 : toutes les femmes ! 

Moins ou pas de bébés, désertification médicale, levée des tabous sur les maladies féminines sont quelques unes des raisons pour lesquelles le paysage a bougé. Dans le cabinet d’Isabelle Dallay, sage-femme libérale à Tullins, près de Grenoble, citée plus haut, « 2024 était la première année où j’avais aussi peu de femmes enceintes : pas plus de 25 % », estime-t-elle. Comme d’autres, elle observe ce changement radical depuis trois ou quatre ans seulement.  L’arrivée massive de tous les profils de femmes en consultation en dehors de la périnatalité est une évolution à laquelle les nouvelles praticiennes peuvent faire face, grâce à l’ajout de la sixième année d’études à leur cursus. Les autres n’ont pas été préparées à affronter ces challenges. Elles y répondent par la formation continue, l’intelligence collective et de cœur. Et ce, malgré les limitations de leurs droits de prescription et de vaccination handicapantes et floues. Un entre-deux qui fragilise la profession  On ne les autorise à s’occuper que des femmes et des jeunes filles en bonne santé sur le plan gynécologique et à orienter vers les spécialistes en cas de pathologie. Mais que faire quand il n’y a pas d’accès au médecin traitant ou au gynécologue ? « Bilan complet, diagnostic du cancer du sein… On se substitue à eux par la force des choses, alors que l’on n’a pas le droit », s’agace une autre sage-femme de manière anonyme.  Sans compter toutes les patientes qui n’ont pas de suivi gynécologique (pas d’examen gynécologique depuis plus d’un an), soit 37 % des femmes selon l’Observatoire national de la -santé des femmes. Et ce, parce qu’elles ne savent pas que les sages-femmes sont là pour les accueillir.  Pour Isabelle Derrendinger, qui vient d’être réélue en janvier à la tête de l’ordre des sages-femmes, « ce n’est pas le profil des femmes qui a changé, c’est la...

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