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Stratégie nationale endométriose : trois ans après

Des filières en place, mais un déploiement inégal Selon le bilan ministériel publié fin mars 2025, toutes les régions sont désormais engagées dans la mise en place d’une filière endométriose.  Côté formation, l’endométriose figure désormais dans le cursus obligatoire des étudiants en médecine, fait l’objet d’un MOOC et d’actions de formation continue. L’information du public progresse également, notamment via la Semaine européenne de prévention et d’information organisée en mars dernier. Enfin, l’endométriose est désormais intégrée au carnet de santé de l’enfant. Le test salivaire Endotest à l’épreuve du terrain Parmi les mesures phares, le test salivaire Endotest a été intégré au dispositif forfait innovation le 11 février 2025, pour une expérimentation de trois ans auprès de 25 000 femmes. L’indication est de « troisième intention », chez des patientes symptomatiques avec imagerie normale ou équivoque. L’évaluation reste en cours et les autorités scientifiques incitent à la prudence méthodologique. Une recherche dynamique mais encore dispersée Côté recherche la France mise sur le Programme et Équipements prioritaires de recherche (PEPR) « Santé des femmes, Santé des couples », doté de 30 millions d’euros sur cinq ans et piloté par l’Inserm. Il comporte un volet endométriose et infertilité. La Fondation pour la recherche sur l’endométriose (FRE), de son côté, concentre cette année ses appels à projets sur « la compréhension et la prise en charge de la douleur et de la qualité de vie », finançant jusqu’à 50 000 euros par projet. Pour 2026 : mesurer l’impact réel Après trois ans, la stratégie a posé un socle : maillage territorial, montée en compétences, expérimentation diagnostique et lancement de projets. L’enjeu désormais est d’évaluer l’efficacité de ces dispositifs au regard des critères suivants : délais au diagnostic, douleur, fertilité et qualité de vie.  Comme le rappelle l’OMS, « il n’existe pas de remède, mais on peut atténuer les symptômes »....

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Endométriose et maladies inflammatoires de l’intestin : un lien qui se précise

Des maladies qui partagent une même inflammation Les femmes atteintes d’endométriose présentent plus souvent des troubles digestifs, et certaines développent ultérieurement une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (Mici), comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. Des expériences en laboratoire pour comprendre le mécanisme Afin de comprendre comment l’endométriose pourrait fragiliser l’intestin, une équipe chinoise a exposé des cellules intestinales à du liquide péritonéal prélevé chez des patientes atteintes d’endométriose sévère. Les observations sont frappantes : le liquide altère la cohésion entre les cellules intestinales, rendant la barrière plus perméable. Les tissus présentent également des signes d’inflammation et de stress cellulaire accrus. Autrement dit, les médiateurs inflammatoires produits dans l’endométriose pourraient contribuer à perturber l’équilibre intestinal et favoriser des processus inflammatoires chroniques. Une vigilance clinique renforcée Cette étude, qui devra être étayée par d’autres, esquisse un lien entre l’endométriose et les Mici. Elle plaide pour une vigilance accrue et une meilleure coordination interdisciplinaire afin d’améliorer leur qualité de vie....

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Premier enfant après 30 ans : un risque accru de cancer du sein, pourquoi ?

Selon ces travaux, les femmes qui ont leur premier enfant après 30 ans présentent un risque accru de 40 à 45 % de développer un cancer du sein, par rapport à celles qui ont accouché plus tôt. Ce risque concerne surtout le cancer du sein post-partum, une forme souvent méconnue qui apparaît dans les années suivant la grossesse, avant 45 ans. Plus agressif que les autres types, il nécessite une détection précoce et une prise en charge spécialisée. Le cancer du sein reste le plus fréquent chez la femme : 2,3 millions de nouveaux cas ont été diagnostiqués dans le monde en 2022, entraînant 670 000 décès, selon l’OMS. Il touche environ une femme sur 11 dans l’Union européenne et une femme sur sept au Royaume-Uni. Si la majorité des cas concernent les femmes de plus de 45 ans, environ 4 % des décès surviennent chez des femmes plus jeunes. Inflammation et remaniements du sein après la grossesse L’étude du Pr Porter s’intéresse aux mécanismes biologiques expliquant ce risque. Chez les femmes qui accouchent pour la première fois à la trentaine, la période qui suit l’allaitement — appelée involution mammaire— s’accompagne d’un afflux de cellules inflammatoires dans les tissus du sein. Cette inflammation, naturellement liée à la réorganisation du tissu mammaire, pourrait favoriser l’émergence de cellules cancéreuses, selon les chercheurs. Ces recherches montrent que, chez les femmes trentenaires ayant leur premier enfant, le risque de complications s’élève dans les années suivant immédiatement la grossesse, avant de décroître à plus long terme. Allaitement et prévention : un effet protecteur confirmé Une vaste méta-analyse portant sur plus de 50 000 femmes a montré qu’une année d’allaitement supplémentaire par enfant diminuait de plus de moitié le risque de cancer du sein — passant de 6,3 à 2,7 cas pour 100 femmes. Vigilance accrue pour ce public Pour les femmes...

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Grâce à l’IA, prédire le risque cardiovasculaire à partir des mammographies de routine

Les auteurs, menés par Jennifer Yvonne Barraclough (George Institute for Global Health, Sydney), rappellent que le dépistage cardiovasculaire est à la fois peu utilisé et moins performant chez les femmes. Si des travaux antérieurs ont déjà exploité les calcifications artérielles mammaires (BAC) visibles à la mammographie, ces dernières ne suffisent pas à elles seules à prédire correctement le risque, leur valeur étant hétérogène selon les facteurs (par exemple, association inverse avec le tabagisme). Conception et méthode  L’équipe a donc conçu un modèle qui analyse l’ensemble de l’architecture mammaire sur les clichés de dépistage (et non les seules BAC) et y associe l’âge pour produire une signature radiomique* destinée à la prédiction du risque à dix ans. L’étude s’appuie sur une cohorte de 49 196 femmes ayant réalisé au moins une mammographie de dépistage, avec un suivi médian de 8,8 ans. Au cours de ce suivi, 3 392 participantes ont présenté un premier événement cardiovasculaire majeur.  Mammographie + âge Le modèle « mammographie + âge » atteint un indice de concordance (C-index) de 0,72, comparable à celle de scores de référence reposant sur des variables cliniques (comme l’outil néo-zélandais Predict ou les équations Prevent de l’American Heart Association). Les auteurs concluent que leur algorithme permet de « prédire le risque cardiovasculaire avec une performance comparable aux équations traditionnelles de risque cardiovasculaire ». D’une pierre deux coups Un atout majeur de ce dispositif est qu’il n’exige ni recueil supplémentaire des antécédents ni extraction de dossiers médicaux et s’intègre à un parcours de dépistage déjà largement financé et fréquenté par les femmes. « Les évaluations du risque basées sur la mammographie pourraient représenter une opportunité nouvelle pour améliorer le dépistage du risque cardiovasculaire chez les femmes », soulignent les chercheurs. En tirant parti de l’infrastructure existante du dépistage du cancer du sein, cette méthode offre un potentiel d’« évaluation des risques “deux-en-un” » —...

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Lenacapavir : une avancée majeure dans la prévention du VIH, entre promesse scientifique et enjeux politiques

Lenacapavir : une avancée majeure dans la prévention du VIH, entre promesse scientifique et enjeux politiques Le lenacapavir pourrait transformer la prévention du VIH. Cet antirétroviral injectable, administré deux fois par an, agit sur une cible inédite : la capside du virus, une structure protéique longtemps jugée imprenable par les chercheurs. En bloquant plusieurs étapes du cycle viral, le lenacapavir empêche le VIH de se répliquer. Lors d’un essai conduit en Afrique du Sud et en Ouganda auprès de plus de 2 000 jeunes femmes, aucune participante ayant reçu le traitement n’a contracté le virus. Chez les hommes, les personnes transgenres et non binaires, la protection avoisine 96 %. Ces résultats, salués par la communauté scientifique, ont conduit à l’arrêt anticipé de l’étude pour bénéfice manifeste. Depuis son introduction en 2012, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) orale a démontré une efficacité remarquable dans la prévention de l’infection par le VIH. Elle repose sur la prise quotidienne d’un antirétroviral, garantissant une protection quasi complète en cas d’exposition. Cependant, les contraintes d’observance et les inégalités d’accès limitent son impact à l’échelle mondiale : seules six millions de personnes bénéficient actuellement d’une PrEP, alors que 1,3 million de nouvelles infections surviennent chaque année (Onusida, 2023).Dans de nombreux pays à revenu faible, les difficultés d’approvisionnement et la stigmatisation sociale compliquent encore son usage régulier. Approuvé en 2024 par la FDA, l’Organisation mondiale de la santé et l’Union européenne, le lenacapavir se distingue par sa simplicité d’usage et sa discrétion. Dans les régions où les injections contraceptives sont déjà courantes, notamment en Afrique subsaharienne, cette forme d’administration pourrait favoriser son adoption. Pour la professeure Megan Ranney, doyenne de l’École de santé publique de Yale, « c’est ce que nous avons de plus proche d’un vaccin ». Mais la réussite scientifique ne garantit pas un succès de santé publique. Le programme américain Pepfar, moteur historique de...

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PerigeNoMed : Un projet pilote pour révolutionner le dépistage néonatal des maladies rares

PerigeNoMed : Un projet pilote pour révolutionner le dépistage néonatal des maladies rares Le projet Perigemoned, porté par le CHU de Dijon-Bourgogne et lancé en 2024 pour se terminer en 2028, est une initiative unique en France visant à « révolutionner le dépistage néonatal des maladies rares ». Il s’agit de diagnostiquer plus de 800 maladies rares contre 13 actuellement via une analyse des gènes.  Faisabilité et délais Le professeur Huet, président de la Société française du dépistage néonatal, interrogé sur la radio AirZen le 30 janvier dernier, exprimait sa confiance quant à la réalisation des objectifs : « On sait déjà que la faisabilité est correcte et que les résultats attendus seront à la hauteur de ce qu’on espère ». Il ajoutait : « On n’a aucun doute sur le fait que ça va bien marcher. Les outils sont là pour ça. » L’objectif de Perigemoned ? « Rassurer les parents le plus souvent » et, le cas échéant (environ 1 sur 150) prendre en charge la maladie et accompagner la famille. L’importance de la précocité Le ­professeur Huet insistait sur le point suivant : « On a aujourd’hui des solutions de traitements […] qui ne sont efficaces que s’ils sont donnés très tôt avant que la maladie n’ait fait des dégâts. » Il citait des prises en charge pour des maladies métaboliques ou neurologiques par « médicaments, soit par régime alimentaire, soit par des choses qui sont en train d’apparaître sur le marché du soin, ce qu’on appelle la thérapie hygiénique ». Selon lui, les progrès thérapeutiques permettront d’« empêcher un handicap, voire même pour certains d’entre eux, d’empêcher les décès ». Soutenu par « l’ensemble de la communauté médicale », Perigenomed a pour ambition de « devenir national et de concerner les 650 000 naissances par an que l’on comptabilise aujourd’hui en France ». 30 septembre 2025 : présentation des premiers résultats Perigenomed Les promoteurs du projet ont présenté les premiers résultats concrets au palais...

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L’IA est-elle un remède à l’épuisement des soignants ?

Les professionnels passent parfois plus de trois heures par jour sur des tâches administratives. « Beaucoup ont le sentiment de ne plus exercer leur métier, mais de nourrir une machine bureaucratique », déplore Axel Pries. L’IA pourrait être une solution. Mais à condition qu’elle soit « vraiment intelligente ». « Les systèmes numériques ont souvent ajouté du travail, car ils exigeaient de multiples validations et clics inutiles », rappelle le directeur du Sommet. Pour être efficace, l’intelligence artificielle doit s’appuyer sur des données fiables, diversifiées et représentatives. « Si l’IA est entraînée avec des données limitées à une population américaine, elle sera inadaptée ailleurs, y compris pour des questions de genre ou d’origine », souligne Pries. Sans une numérisation pensée pour le soin, le risque est grand de reproduire les erreurs du passé — celles d’un numérique censé libérer du temps mais qui, mal intégré, a contribué à l’épuisement des soignants. Autre enjeu : la protection des données de santé. « Je vois une grande différence entre confier mes données à Google et les donner à un institut de recherche publique », nuance-t-il. L’enjeu, selon Axel Pries, est désormais clair : « l’IA doit rendre la médecine plus humaine, pas plus administrative »....

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Quand la musique donne le tempo du cœur

La musique ne fait pas qu’adoucir les mœurs, elle interagit directement avec notre état physiologique et influence le fonctionnement de notre cœur, notamment du rythme cardiaque. Une nouvelle étude de la Pre Elaine Chew du King’s College de Londres met en lumière l’étonnante synchronisation entre la pression artérielle (PA) et les structures de phrases musicales prévisibles d’un morceau de piano. La recherche a montré que la PA se régule et se synchronise davantage lorsque les phrases musicales sont plus régulières et anticipables. « Il est agréable de se synchroniser avec des structures musicales : des recherches ont montré que la musique utilise le même système de récompense que la nourriture, le sexe et les drogues », explique la Pre Chew. Ces découvertes ouvrent la voie à des applications médicales prometteuses. La Pre Chew souligne que : « Cette recherche soulève la possibilité intrigante que nous puissions concevoir à l’avenir des thérapies musicales visant à susciter des réponses biologiques spécifiques.» À terme, la musique pourrait même être utilisée pour prévenir les maladies cardiaques ou en ralentir la progression. Sources : Nature, 29 mars 2025 ; Medscape, 5 septembre 2025...

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France : forte baisse de la consommation d’alcool et de drogue chez les ados

Tabac : une chute spectaculaire En 2024, 20 % des jeunes Français de 16 ans ont déjà expérimenté le tabac, soit l’un des taux les plus faibles d’Europe. La proportion de fumeurs quotidiens est passée de 16 % en 2015 à 3,1 % en 2024, divisée par cinq en dix ans, rapprochant la France des pays nordiques les moins consommateurs. Alcool : des niveaux toujours élevés mais plus contenus 68 % des adolescents français ont déjà consommé de l’alcool (70 % des filles, 67 % des garçons), un chiffre inférieur à la moyenne européenne où la plupart des pays dépassent 70 %. L’alcoolisation ponctuelle importante (API) concerne 22 % des jeunes en France contre 30 % dans de nombreux pays, plaçant l’Hexagone dans le tiers des pays les moins consommateurs. Cannabis : recul historique Alors que la France était historiquement parmi les pays les plus consommateurs, l’expérimentation du cannabis a chuté de 31 % en 2015 à 8,4 % en 2024. L’usage mensuel est passé de 17 % à 4,3 %, son plus bas niveau depuis 25 ans. La France figure désormais parmi les pays européens où l’usage de cannabis à 16 ans est le plus faible. Autres drogues illicites : un usage limité En 2024, 3,9 % des jeunes Français ont expérimenté au moins une drogue illicite autre que le cannabis (contre 5 % en moyenne en Europe). La cocaïne arrive en tête (1,7 %), suivie des amphétamines (1,3 %), du crack (1,2 %) et de l’ecstasy/MDMA (1,1 %). La proportion d’expérimentateurs a reculé de moitié en dix ans (7,5 % en 2015). Perspectives Ces résultats soulignent une tendance générale à la baisse des consommations à l’adolescence en Europe, avec une diminution particulièrement marquée en France. Le pays, longtemps classé parmi les plus consommateurs de cannabis et d’alcool, se situe désormais au-dessous de la moyenne européenne pour la plupart des indicateurs d’usage. ...

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Eczéma du nourrisson : le stress pendant la grossesse à l’origine de la maladie ?

L’eczéma peut affecter la qualité de vie et le sommeil du bébé. On sait qu’il apparaît souvent dans les zones humides du corps soumises à des frottements, telles que les plis des coudes et des genoux, ou l’intérieur des couches–culottes. Toutefois, ses causes profondes restent mal comprises. Une étude menée sur des souris Des souris gestantes ont été soumises plusieurs fois par jour à du stress. Il s’en est suivi une augmentation de leur taux de cortisol. Après la naissance, leur descendance a présenté une « légère altération de la barrière cutanée », avec « une perte accrue d’eau transépidermique ». Cette condition est connue pour favoriser l’eczéma. Les chercheurs ont ensuite appliqué aux souriceaux des stimuli reproduisant les sensations d’un bébé dans sa couche. Certaines zones sensibles, telles que le cou et les plis des pattes ont été délicatement frottées à l’aide d’un ruban adhésif. Les chercheurs ont observé que la progéniture des mères stressées développait des lésions cutanées, contrairement à celle du groupe témoin. Mécanismes sous-jacents Le séquençage ARN a révélé que les souriceaux dont les mères ont été stressées présentent une « hypersensibilité nerveuse au niveau de la peau ». Des modifications de l’expression des gènes des mastocytes (cellules immunitaires) ont aussi été observées chez eux. En temps normal, ces mastocytes sont activées par un agent irritant ou allergène et libèrent de l’histamine, la substance à l’origine des rougeurs et des démangeaisons. Chez les souriceaux en question, cependant, ces cellules sont « déjà activés au repos », ce qui signifie que la peau « est prédisposée à développer l’inflammation ». Et chez l’être humain ?  L’analyse de prélèvements sanguins de 58 femmes enceintes semble confirmer l’hypothèse des chercheurs : des taux élevés de cortisol ont été observés chez les mères souffrant d’eczéma durant le deuxième trimestre de grossesse. Or, cette période est cruciale pour le développement des systèmes immunitaires et...

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