Être au coeur de l’humain, quoi de plus passionnant ?
Pouvez-vous vous présenter et nous raconter comment vous êtes devenue sage-femme ? J’ai 53 ans et je suis sage-femme depuis 1995. J’ai eu un parcours scolaire tortueux, impacté par ma vie familiale. Le climat difficile à la maison m’a conduite à un redoublement et une orientation vers un BEP sanitaire et social qui m’a permis d’effectuer des stages dans les hôpitaux. Mais tout mal à son bien, car l’expérience a été décisive. Alors que ma première idée était d’être éducatrice de jeunes enfants, j’ai compris que je faisais fausse route grâce à l’un de ces stages. Et c’est encore à l’occasion d’un stage que j’ai découvert le métier de sage-femme. La révélation ! Dès lors, j’ai entrepris de raccrocher les wagons manquants en faisant un bac technologique, puis une année de préparation au concours d’entrée (à l’époque ce n’était pas encore la première année de médecine à valider).Ensuite je suis partie pour quatre ans d’études à Bourg-en-Bresse dans l’Ain. C’était difficile et passionnant à la fois. On était en stage la nuit et on devait se reposer le matin. L’après-midi, on retournait en cours. C’était intense, mais j’ai adoré ces études parce qu’elles étaient très cliniques. Pensez donc, j’ai réalisé un accouchement dès le premier jour de stage de ma première année ! À quatre mains, bien sûr, avec une sage-femme, mais quand même, vous imaginez ?Et puis nous étions très soudées dans la promotion, des liens d’amitié forts sont nés pendant ces années-là et ont perduré jusqu’à aujourd’hui ! Mon rêve ? Travailler à l’hôpital ! Je n’envisageais pas de commencer ma carrière sans passer par la salle d’accouchement. Je voulais travailler à l’hôpital. J’ai été exaucée, puisque j’y suis restée 22 ans. J’avais deux jours de diplôme en poche quand j’ai débuté à Paris, en 1995. Ayant fait...