© D.R. Quel est l’objectif de votre site internet Grossesse imprévue ? Je veux rendre le choix de l’issue de la grossesse à la personne enceinte elle-même. Il s’agit de fournir toutes les informations les plus fiables et les plus accessibles possibles à la personne directement concernée, autant sur l’IVG que sur le début d’une parentalité ou la remise du bébé à l’adoption, tout en étant la plus neutre et non jugeante possible. Chaque option peut être envisagée. On parle souvent de « grossesse non désirée », mais une grossesse peut être imprévue et acceptée, ou pas. Elle peut aussi être investie et appréciée. Lorsqu’on se découvre enceinte alors qu’on ne s’y attendait pas, toutes les possibilités sont ouvertes. Je n’ai pas voulu reprendre le terme « non désirée » pour ne pas orienter le choix des personnes. Le terme « imprévue » est plus neutre. Il décrit simplement un fait. Je souhaite aussi m’adresser aux personnes dont des circonstances particulières peuvent entourer la grossesse, comme le handicap, le fait d’être mineure, le fait d’avoir vécu un déni de grossesse, le fait d’être dans un contexte de violence, etc. Ces circonstances peuvent rendre la prise en charge de la grossesse plus spécifique et les ressources un peu plus conventionnelles y pensent rarement. Il existe déjà des ressources, mais elles ne sont pas si connues. Le site Grossesse imprévue donne accès à beaucoup de ressources externes sur chaque sujet évoqué. Il s’agit d’aiguiller vers des professionnels qui ont des compétences dédiées, pour chaque choix, y compris avec un handicap, après un déni de grossesse, etc. Je souhaite vraiment qu’on rende leurs droits reproductifs aux personnes enceintes, quelles qu’elles soient, dans quelques circonstances qu’elles soient. Mon but est que l’accès à la santé, dans ce qu’il a de plus basique, devienne une norme et non pas une bataille. Comment…
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Travail de nuit et qualité de vie des sages-femmes : l’étude de l’AP-HP ne permet pas de conclure
TweetL’étude Aladdin sur la qualité de vie et les conditions de travail des hospitaliers exerçant la nuit se concentre sur l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Elle n’a récolté les réponses que de 58 sages-femmes. « L’échantillon n’est pas représentatif et l’effectif restreint ne permet pas d’extrapoler les résultats à toutes les sages-femmes de France », souligne ainsi Lorraine Cousin, doctorante en santé publique à l’Unité de recherche clinique en économie de la santé de l’AP-HP. Malgré cette précaution et alors que peu d’études se sont intéressées au travail de nuit des sages-femmes hospitalières, les résultats d’Aladdin, publiés dans le Bulletin épidémiologique hospitalier du 19 septembre, représentent une première. De façon générale, alors que la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) dans les établissements de santé fait l’objet d’une stratégie nationale depuis 2016, ce sujet reste peu investigué concernant les personnels hospitaliers de nuit. L’étude Aladdin, menée du 15 juin au 15 septembre 2020 dans les 39 sites de l’AP-HP, montre notamment que les sages-femmes sont plus nombreuses que les autres professionnels de santé à trouver leurs horaires de travail inadaptés à leur situation personnelle. Pour autant, est-ce lié au travail de nuit ? SAGES-FEMMES : UNE QVCT PLUS DÉGRADÉE Les participants ont été invités à répondre à un questionnaire en ligne permettant d’évaluer la QVCT à l’aide de l’échelle Work-related Quality of Life Scale (WRQOL). Ses 24 items passent en revue le bien-être général, le sentiment d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, la satisfaction au travail et vis-à-vis de la carrière professionnelle et la satisfaction par rapport à la qualité générale de la vie professionnelle. Ne s’adressant pas aux médecins, cette enquête concernait tous les autres personnels opérant soit uniquement de nuit, soit en alternance jour/nuit. Les infirmières représentent ainsi 52,3 % du panel des 1387 réponses analysées, les aides-soignantes ou techniciens 38,2 %, les sages-femmes 4,2 % et les cadres...
Le contrôle d’activité par l’Assurance Maladie
TweetEn septembre 2022, l’Assurance Maladie a présenté sa nouvelle stratégie globale de lutte contre la fraude, afin de multiplier les contrôles, grâce notamment à des moyens de détection et de contrôle modernisés (outils prédictifs, travail sur les données, mise en place de task forces nationales…). Depuis 2012, 2,2 milliards d’euros de préjudices financiers ont été détectés et stoppés, dont près de 220 millions d’euros en 2021 et 315,8 millions d’euros en 2022. L’objectif de l’Assurance Maladie est d’atteindre 500 millions d’euros de préjudices financiers détectés et stoppés par an. CONTRÔLES PLUS NOMBREUX En 2023, les contrôles ont donc été amplifiés auprès des assurés comme des professionnels. De nouveaux outils sont utilisés, par exemple la possibilité de mener des cyber-enquêtes ou de déconventionner temporairement ou en urgence un professionnel fraudeur. L’activité d’un professionnel de santé libéral peut donc être contrôlée à tout moment par les services de l’Assurance Maladie. Le contrôle peut s’inscrire dans le cadre d’un programme thématique de contrôles établi par l’Assurance Maladie ou être déclenché par la détection d’activités atypiques statistiquement ou d’incohérences, voire faire suite à un signalement ou un témoignage. C’est généralement une activité atypique ou une hyperactivité du professionnel qui va déclencher le contrôle d’activité, par exemple lorsque le professionnel a un chiffre d’affaires jugé trop important par rapport à la moyenne régionale. Si les sages-femmes sont pour l’instant moins concernées par ces contrôles que les infirmières, les kinésithérapeutes ou les chirurgiens dentistes, un contrôle d’activité peut être une véritable épreuve, pour laquelle il faut être informée et accompagnée. Même si, dans la majorité des cas, la fraude n’est pas établie (c’est-à-dire qu’il n’y avait pas d’intention frauduleuse de la part du professionnel), la procédure peut être complexe, les délais pour se défendre sont extrêmement courts et les sanctions peuvent être lourdes. À la suite de ce contrôle d’activité,...
Les migrantes en France : des esclaves sexuelles ?
TweetAprès avoir été violée au Bénin, Stella a été embarquée par un réseau de traite des humains jusqu’en Libye, où elle a été vendue à quatre reprises. Arrivée en Italie, elle est encore exploitée sexuellement. À Marseille aussi, elle est violée à de nombreuses reprises, par des hommes blancs, certains armés. « Si je raconte ça à la police française, les agresseurs me tueront, rapporte-t-elle à une journaliste du Monde. C’est simple : vous êtes une femme migrante, vous êtes une esclave sexuelle. » Comme un grand nombre d’autres femmes meurtries, Stella est une patiente de Jérémy Khouani, médecin généraliste dans une maison de santé du IIIe arrondissement marseillais, un des endroits les plus pauvres de France. Traumatisé par les histoires et les symptômes de ses patientes, l’homme, qui est également enseignant-chercheur à l’université d’Aix-Marseille, décide d’user de la seule arme qu’il apprécie : la science. Il arrive à monter une étude d’ampleur sur le sujet, s’entourant d’une dizaine de scientifiques marseillais. Leurs conclusions ont récemment été publiées dans la revue médicale The Lancet Regional Health – Europe. Un risque de viol multiplié par 18 L’équipe a choisi de travailler sur les violences survenues dans le pays d’accueil. Les résultats sont affligeants. Presque 5 % des femmes ont subi un viol au cours de leurs 12 derniers mois de vie en France, soit un risque 18 fois plus élevé que celui connu dans la population générale de notre pays. Les femmes ayant subi des violences sexuelles avant d’arriver – soit plus des trois quarts d’entre elles (75,7 %) – présentent davantage de risques d’en subir à nouveau. Celles qui n’ont pas de compagnon en France et celles originaires d’Afrique de l’Ouest sont également plus à risque. Preuve supplémentaire que les pays d’accueil ne sont pas protecteurs, tout au moins la France, les femmes qui n’ont pas bénéficié d’un dispositif d’aide...