Comment la cartographie Urkind® se positionne-t-elle dans votre pratique et dans le parcours de la femme enceinte ? J’utilise la cartographie dans le cadre de l’entretien prénatal précoce (EPP), qui est bien souvent le premier contact que j’ai avec les parents qui viennent me consulter. L’EPP, qui est désormais obligatoire, constitue une étape primordiale dans le suivi de la grossesse. C’est un moment privilégié avec les parents. Pendant une heure environ, je prends le temps d’établir un climat de confiance avec eux, de les écouter avec bienveillance. L’objectif premier est de mettre en évidence leurs forces et leurs compétences dans ce projet de naissance. L’EPP est aussi un outil de prévention : il s’agit de mettre au jour les vulnérabilités, les facteurs de risque ou les freins qui peuvent constituer des difficultés pour ce couple-là. La cartographie est un outil centré sur les parents, sur le ressenti de la femme ou du couple. Elle ouvre un espace de communication avec les parents et les rend acteurs du projet de naissance. Leur environnement propre et leur histoire de vie sont pris en compte de façon globale, en abordant différents aspects : médicaux, psychologiques, familiaux et sociaux. La cartographie guide les parents en leur posant la question suivante : « De quoi avez-vous besoin, en tant que parents, pour mener à bien ce projet de naissance, vous sentir en sécurité et disponibles pour accueillir ce bébé ? » Parfois, les parents sont surpris parce qu’ils pensent que la sage-femme va leur dire comment faire… alors qu’elle est là pour les accompagner et leur faire identifier leurs propres ressources et compétences. Pour la sage-femme, la cartographie donne une vision globale et synthétique de la situation, et permet “d’allumer des clignotants” verts, orange ou rouges, selon le ressenti exprimé par la femme ou le couple. Ainsi, en objectivant ce que la sage-femme…
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« CoPa vise à renforcer les compétences des parents »
TweetComment est née l’idée de CoPa ? C’est un projet que j’avais en tête depuis 2016. Je réfléchissais à un système qui permette un meilleur accompagnement des mères et des couples en post-partum, adapté à notre culture. Il ne s’agissait pas de se substituer au Prado, encore en place, mais d’aller plus loin. Le projet a été pensé avant que la commission des 1000 premiers jours de l’enfant ne soit constituée. Le programme CoPa n’est qu’une brique dans un parcours périnatal et pourrait s’insérer, à terme, et selon des modalités à définir, dans le cadre de la politique des 1000 premiers jours. Dans différents pays, le portage familial de la jeune accouchée et des jeunes parents est très important. Ce soutien s’est réduit en France pour de multiples raisons historiques et culturelles. Alors que la durée moyenne de séjour est aujourd’hui plus courte, la sortie de la maternité à J3 ou J5 tombe en pleine phase d’adaptation de la mère. En maternité, cela laisse peu de temps aux professionnels pour informer les femmes et ces dernières ne sont pas en mesure de tout intégrer. Les informations sont souvent données par paquets et les femmes ont encore des questions ensuite, une fois confrontées seules à la réalité de leur enfant. Par ailleurs, les pères, qui ont un congé paternité plus long, sont aussi perdus et ont besoin de soutien. De nombreux parents apprennent à se débrouiller par des tutos vidéos, mais, en pratique, ils apprécient l’accompagnement en présentiel par une professionnelle. D’autres parents ne vont pas chercher les informations. Le binôme sage-femme/auxiliaire de puériculture m’a paru pertinent pour accompagner les parents à leur retour à domicile. Il s’agit de créer un dialogue et de s’adapter à leurs besoins, de les conseiller, tout en leur donnant confiance dans leur rôle. Cela passe donc par une...

La cartographie Urkind®, un support de communication pour le couple parental
TweetComment avez-vous découvert la cartographie Urkind® ? Élodie. La cartographie Urkind® nous a été proposée par la sage-femme qui m’a suivie pour ma première grossesse il y a quatre ans. Elle connaissait déjà l’histoire de notre couple et de notre famille, j’étais à l’aise avec elle et, tout naturellement, j’ai souhaité qu’elle me suive quand j’ai été enceinte à nouveau. Quand elle m’a présenté la cartographie, je me suis dit que c’était une bonne idée et cela me plaisait que nous puissions être tous les deux, avec Geoffrey, pour cet échange. La cartographie vous a-t-elle aidés dans le déroulement de la grossesse et la préparation de la naissance ? En quoi ? Élodie. La cartographie nous a permis de nous situer vis-à-vis de nos ressentis, de notre histoire de vie. Il faut être en confiance avec sa sage-femme pour pouvoir être sincère et honnête dans ses réponses. On se livre vraiment pendant cet entretien, et certaines questions touchent à notre intimité. Mais il ne faut pas avoir peur d’exprimer ses ressentis. Cela permet de se positionner sur différents sujets, de savoir où on en est, et d’entendre la parole de son conjoint. Parfois, on pense que l’autre « sait » ce que nous ressentons, comment nous vivons les choses, alors que ce n’est pas toujours évident. En cela, la cartographie a vraiment constitué un support de dialogue et de communication entre nous. Geoffrey. La cartographie nous a ouvert les yeux sur les images que chacun de nous avait de la grossesse, de la maternité, de la paternité. Nous avons pu identifier nos craintes quant à la parentalité. Dans la vie de tous les jours, nous nous parlons beaucoup, Élodie et moi, mais nous ne nous livrons pas autant. Je pense que la cartographie nous a permis d’aborder ensemble certains sujets dont nous n’aurions pas parlé...

Olivier Véran met de nouveau les sages-femmes dans la rue le 7 octobre
TweetLa déception des sages-femmes a été à la hauteur de l’attente qui leur a été imposée depuis des mois. Espéré fin juin, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a été rendu public le 10 septembre, quelques jours à peine avant une adresse en visioconférence du ministre de la Santé, Olivier Véran, avec la profession, le 16 septembre. Une semaine de calendrier très serré, sans doute à dessein, plaçant la profession sur des charbons ardents. Las, les annonces du ministre ont fait l’effet d’une douche froide. Les appels à la grève ont plu dans la foulée. L’Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF) a très vite lancé le mot d’ordre pour le week-end du 24 au 26 septembre et le 7 octobre. Elle a été rejointe par les associations des étudiantes, enseignantes, territoriales, libérales et coordinatrices. Selon l’organisation, plus de 150 maternités et 60 % des cabinets libéraux ont répondu à l’appel. La CFTC a déposé un préavis national de grève pour tout le mois d’octobre. Le syndicat FO a déposé un préavis étonnant pour le 28 septembre. La date du jeudi 7 octobre a en tout cas été retenue pour une grande grève et une manifestation nationale à Paris, y compris par l’Ufmict-CGT et l’Union nationale syndicale des sages-femmes (UNSSF). LE COMPTE N’Y EST PAS Malgré ses précautions langagières vis-à-vis de la profession, Olivier Véran n’a en effet dupé personne. En annonçant « 4400 euros nets par an de revalorisation salariale, soit l’équivalent d’un treizième, voire d’un quatorzième mois » pour les hospitalières, soit 365 euros nets mensuels, il espérait marquer les esprits. Il a précisé que le complément de traitement indiciaire de 183 euros mensuel, que les hospitalières perçoivent depuis janvier 2021, était inclus dans les 365 euros nets mensuels annoncés. Pour le grand public qui méconnaît le dossier, cette revalorisation peut paraître conséquente et les sages-femmes […]