L’agent de la coqueluche, Bordetella pertussis.
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Vacciner contre la coqueluche

Alors que la France était l’un des derniers pays développés sur le plan sanitaire à ne pas prévenir la coqueluche néonatale, c’est désormais chose faite. En avril dernier, la Haute Autorité de santé a enfin émis une recommandation de vaccination des femmes enceintes. Elle demande de privilégier la période entre 20 et 36 SA. Le vaccin contre la coqueluche n’existant pas en forme monovalente, il faudra utiliser un vaccin trivalent ou tétravalent, combiné avec les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (Repevax® ou Boostrixtetra®). Comme il s’agit de protéger le bébé, il faut recommencer la manœuvre à chaque grossesse. Risque mortel pour le nouveau-né En effet, même si une coqueluche pendant la grossesse est associée à une augmentation du risque de prématurité, notamment à cause des très grosses quintes de toux, la maladie n’entraîne pas de surrisque chez la mère. En revanche, pour le nouveau-né, la maladie peut être très grave. En France, entre 2013 et 2021, 993 cas de coqueluche ont nécessité une hospitalisation chez les enfants de moins de 12 mois, dont 604 chez les moins de 3 mois. Chez les tout-petits, la coqueluche peut même provoquer un décès.Or, pendant les premiers mois de sa vie, le bébé ne peut pas être vacciné. Encore immature, son système immunitaire ne parvient pas à produire les anticorps protecteurs. Aujourd’hui, plus de 90 % des décès par coqueluche surviennent chez des enfants de moins de 6 mois. « On sait que dans plus de la moitié des cas, c’est un des parents qui contamine son enfant, notamment pendant l’incubation, qui dure deux semaines, et au cours de laquelle on est asymptomatique », rappelait Olivia Anselem, infectiologue à la maternité de Port-Royal, à Paris. Ayant participé au groupe de travail sur le sujet, elle faisait le point mi-mai, pendant le congrès Paris Santé Femmes, au cours […]

Claire Wolker-Jarfaut
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« On ne naît pas orthogéniste, on le devient » Entretien avec Claire Wolker-Jarfaut

Quelle est la mesure phare de cette loi ? Elle était très attendue. En amont et dans l’ombre, il y a eu un gros travail de fond de toutes les associations et collectifs féministes, de divers professionnels, en collaboration avec la députée Albane Gaillot qui a fait preuve d’une vraie ténacité politique. La mesure phare est l’allongement du délai légal de l’accès à l’IVG jusqu’à 16 semaines d’aménorrhée. Chaque année, en France, 3000 à 4000 femmes partaient à l’étranger pour réaliser une IVG. Pour ces femmes, contraintes à un parcours extrêmement difficile, à leurs frais, c’était toujours trop. Tous les orthogénistes ont été confrontés à cette date butoir. Quand une femme en détresse nous sollicitait et que nous nous apercevions qu’elle avait dépassé le délai légal, souvent de très peu, c’était frustrant de ne pas pouvoir lui venir en aide. Les autres points sont-ils aussi importants ? L’obligation des professionnels d’informer sur les méthodes abortives, qui fait aussi partie de cette nouvelle loi, va au-delà d’une simple information. Désormais, les professionnels doivent définir l’IVG, présenter les différentes méthodes et les parcours. Ils doivent aussi répondre aux questions des patientes dans le cadre d’un entretien personnalisé. Malgré une éventuelle clause de conscience, le professionnel doit donc informer de façon exhaustive et orienter la patiente pour que son parcours puisse aboutir. Ce devoir d’information est renforcé. Il sera accompagné de la création d’un répertoire des professionnels pratiquant les actes d’IVG qui doit être tenu par les ARS. Il faudra faire un travail de veille et de réactualisation, notamment du côté des professionnels de ville, car cela évolue régulièrement.  La disparition du délai de 48 heures entre l’entretien psychosocial et la réalisation de l’acte pour les mineures permet également de gagner du temps sur le parcours. Les mesures à propos de l’IVG médicamenteuse, établies dans le cadre de […]

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FEMMES ENCEINTES : COLONISATION URINAIRE ET CYSTITE

Le but de cette fiche mémo est de favoriser la prescription appropriée d’antibiotiques, afin de traiter efficacement les patients tout en diminuant les résistances bactériennes pouvant conduire à des impasses thérapeutiques. Le choix de l’antibiotique, la dose, la posologie, la modalité d’administration et la durée sont les éléments à prendre en compte pour une prescription adaptée. COLONISATION URINAIRE DE LA FEMME ENCEINTE :  ➤ Dépistage  • Chez les femmes sans risque antérieur d’infection urinaire : bandelette urinaire (BU) mensuelle à partir du quatrième mois de grossesse. Si BU positive (leucocytes et/ou nitrites positifs), un examen cytobactériologique des urines (ECBU) doit être réalisé.  • Chez les femmes à risque antérieur d’infection urinaire(uropathie sous-jacente organique ou fonctionnelle, diabète, antécédents de cystite aiguë récidivante), un ECBU est réalisé à la première consultation de suivi de grossesse, puis tous les mois à partir du quatrième mois.  • Une colonisation urinaire est définie par une bactériurie ≥ 105 UFC/ml monomicrobienne. ➤ Traitement adapté aux résultats de l’antibiogramme, à commencer dès réception des résultats (pas de traitement probabiliste) ➤ Les traitements recommandés sont : 1re intention amoxicilline : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours 2e intention pivmécillinam : 400 mg 2 fois par jour, pendant 7 jours 3e intention fosfomycine-trométamol : 3 g en prise unique 4e intention triméthoprime : 300 mg par jour pendant 7 jours, à éviter avant 10 semaines d’aménorrhée 5e intention nitrofurantoïne* : 100 mg 3 fois par jour pendant 7 jourscotrimoxazole : 800 mg/160 mg 2 fois par jour pendant 7 jours, à éviter avant10 semaines d’aménorrhéeamoxicilline + acide clavulanique : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours * Nitrofurantoïne : contre-indication en cas d’insuffisance rénale avec un débit de filtration glomérulaire < 45 ml/min ou de traitements itératifs. • ECBU de contrôle 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement, puis ECBU mensuel jusqu’à l’accouchement.  CYSTITE AIGÜE DE LA FEMME ENCEINTE […]

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La coqueluche du nourrisson, maladie grave évitable

LA COQUELUCHE DU NOURRISSON, MALADIE GRAVE ÉQUITABLE La coqueluche est une infection des voies respiratoires hautement contagieuse. Elle est responsable de quintes de toux fréquentes et prolongées. L’infection de la coqueluche chez les nourrissons les plus jeunes est grave, voire mortelle. En France, plus de 90 % des décès par coqueluche surviennent au cours des 6 premiers mois de vie, et notamment au cours des 3 premiers mois. Ainsi, entre 2013 et 2021, le réseau Rénacoq (1) a rapporté 993 cas de coqueluche hospitalisés chez les moins de 12 mois, dont 604 chez les moins de 3 mois (dont 66 % de nourrissons non protégés par la vaccination). Ceci démontre qu’avant 3 mois, les nourrissons ne sont que partiellement protégés par la vaccination contre la coqueluche. Par ailleurs, d’après des données communiquées par Santé publique France, un nombre moyen annuel de 2,6 décès attribués à la coqueluche concernait des nourrissons âgés de 10 jours à 2 mois (entre 2000 et 2017). La vaccination anticoqueluche n’étant initiée qu’après l’âge de 2 mois révolus (mais n’étant partiellement protectrice qu’à partir de 3 mois), il est donc essentiel de proposer une immunisation prénatale pour couvrir cette période à haut risque. Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre la coqueluche, auparavant recommandée, est devenue obligatoire et fait désormais partie des onze vaccinations obligatoires dans la petite enfance. Elle est pratiquée avec le vaccin acellulaire, en combinaison avec d’autres valences. Le schéma chez les nourrissons commence à l’âge de 2 mois et ne protège pas avant l’âge de 3 mois, laissant une fenêtre de contamination possible d’au moins 8 à 12 semaines. À l’exception des jeunes adultes ayant reçu une vaccination contre la coqueluche au cours des cinq dernières années, un rappel est recommandé à l’âge de 25 ans. Depuis 2004, une stratégie dite du cocooning a été mise en place en France. Elle consiste à vacciner l’entourage proche des nourrissons pour […]

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CYSTITE AIGUË SIMPLE, À RISQUE DE COMPLICATION OU RÉCIDIVANTE, DE LA FEMME

Le but de cette fiche mémo est de favoriser la prescription appropriée d’antibiotiques, afin de traiter efficacement les patients tout en diminuant les résistances bactériennes pouvant conduire à des impasses thérapeutiques. Le choix de l’antibiotique, la dose, la posologie, la modalité d’administration et la durée sont les éléments à prendre en compte pour une prescription adaptée. Les facteurs de risque de complication sont la grossesse, toute anomalie organique ou fonctionnelle de l’arbre urinaire, l’insuffisance rénale sévère (débit de filtration glomérulaire < 30 ml/min), l’immunodépression grave, un âge supérieur à 75 ans, ou supérieur à 65 ans avec au moins trois critères de Fried*. Le diabète, type 1 ou 2, n’est pas un facteur de risque de complication. * Critères de Fried : perte de poids involontaire au cours de la dernière année, vitesse de marche lente, faible endurance, faiblesse/fatigue, activité physique réduite. CYSTITE AIGUË SIMPLE (AUCUN FACTEUR DE RISQUE DE COMPLICATION) :  ➤ Diagnostic clinique : brûlures mictionnelles et/ou urgenturies.  • Recherche de leucocytes et nitrites positifs par réalisation d’une bandelette urinaire (BU). – Ne pas prescrire un examen cytobactériologique des urines (ECBU). ➤ Les traitements recommandés sont : 1re intention fosfomycine-trométamol : 3 g en prise unique 2e intention pivmécillinam : 400 mg 2 fois par jour pendant 3 jours • Les autres antibiotiques ne sont pas indiqués.  • Pas d’ECBU sauf si évolution défavorable (persistance ou aggravation des signes cliniques après 3 jours ou de récidive précoce dans les 2 semaines). CYSTITE AIGÜE À RISQUE DE COMPLICATIONS (AU MOINS UN FACTEUR DE RISQUE) :  • Réalisation d’une BU et en cas de positivité, d’un ECBU. – L’ECBU est positif si leucocyturie ≥ 104/ml et bactériurie ≥ 103 UFC/ml pour Escherichia coli, Staphylococcus saprophyticus et bactériurie ≥ 104 UFC/ml pour les autres bactéries. – Ne pas traiter une colonisation urinaire (ECBU positif sans symptomatologie clinique) […]

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LIBÉRALES : QUELLES ACTIVITÉS POUR QUEL SALAIRE ?

Fin 2021, les libérales représentaient un gros tiers de la profession, soit 34 %, contre 19 % en 2011. Leur nombre est passé de 3751 en 2011 à près de 7500 en 2021 (7956 selon la Drees et 7223 selon l’Assurance Maladie). Cette mutation, associée à l’élargissement du champ de leurs compétences depuis dix ans, se traduit par des évolutions de pratiques. Si les données de l’Assurance Maladie ne permettent pas d’identifier avec précision d’éventuelles préférences de sages-femmes sur le terrain, elles indiquent des tendances. Elles démontrent que les sages-femmes se sont bien emparées de leurs nouvelles compétences. Elles semblent aussi dévoiler des choix envers des actes rémunérateurs et des actes répondant aux besoins des femmes. MUTATION DES PRATIQUES En 2014, les actes cotés en SF représentaient 79 % de l’activité des sages-femmes selon un rapport de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé de 2016. Ils ne représentent plus que 56 % en 2021, selon les données fournies par l’Assurance Maladie.  La rééducation périnéale est de moins en moins pratiquée. Si elle est réputée « peu rentable », les recommandations de 2015 du Collège national des gynécologues-obstétriciens au sujet du post-partum, la jugeant peu utile pour les femmes asymptomatiques, ont eu un impact non négligeable sur ladiminution de la pratique. En 2014, elle représentait 46 % des actes cotés en SF, contre 27 % en 2021. Cette même année, les autres actes les plus fréquents cotés en SF sont la surveillance des sorties (16,5 %), la préparation à la naissance (environ 16 %), le suivi de grossesse pathologique (13,5 %), la préparation à la naissance en groupe (10,2 %) et l’entretien prénatal précoce (6,5 %). Les soins infirmiers ne sont, eux, quasiment plus pratiqués. En 2014, près de 300 000 actes de ce type ont été enregistrés, contre à peine plus de 41 000 en 2021. Selon l’Assurance Maladie, les déplacements à domicile […]

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« Mes expériences artistiques accompagnent mon métier de sage-femme »

Pourquoi avoir choisi de traiter l’histoire récente du toucher des bébés ? Pour mon travail de thèse en sociologie entamé en 2012 et soutenu en 2017, j’ai voulu comprendre pourquoi les parents, qui pourtant ne remettent pas en cause le suivi médical, vont chercher des recours complémentaires pour soigner leurs nourrissons : les soins d’un « toucheur » – une pratique encore fréquente dans la Sarthe, où j’ai exercé – ou ceux d’un ostéopathe. J’ai donc observé ces pratiques et interrogé les différents acteurs qui interviennent dans le parcours de soin des nourrissons. En remontant l’histoire, j’ai distingué deux approches du toucher des bébés qui ont évolué différemment depuis les années 1950. D’une part, le « toucher-manipulation », professionnel, intrusif, plutôt à visée diagnostique et d’autre part, le « toucher-contact », plus chargé d’affects. Il est intéressant de noter que la valorisation du toucher manipulatoire n’est pas apparue avec le « grand déménagement » des naissances du domicile à l’hôpital dans les années 1950. Même à la maison, avant l’ère de la technicisation de la naissance, les gestes d’accueil des nouveau-nés étaient vigoureux et intrusifs. Et plus on manipulait les corps des bébés, plus on contrôlait le toucher-contact, en limitant la proximité mère-bébé, le partage du lit parental, etc. Dans les années 1970, Frédéric Leboyer et Bernard This, suivis de Michel Odent – pour ne citer qu’eux – ont semé des graines en faveur du respect du corps du nouveau-né et d’un accueil moins violent. Mais ces précurseurs arrivaient trop tôt pour que leur parole soit admise par une doxa médicale prônant l’intervention systématique. La bascule a eu lieu dans les années 1990, durant lesquelles notre façon de nous représenter le corps a changé. Le respect de l’intégrité des corps devient primordial, les manipulations sont de plus en plus limitées alors que la proximité mère bébé est prônée. Cette histoire des soins aux bébés […]

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« L’engagement maternité » réduit au minimum

En février 2019, suite au décès d’un enfant in utero à Die, dans la Drôme, et à la colère contre la fermeture de petites maternités, Agnès Buzyn avait promis « le pack de services “engagement maternité” pour chaque femme dont le domicile se trouve à plus de trente minutes d’une maternité ». Ce pack devait comprendre l’hébergement des femmes et de leur famille en hôtel près de la maternité avant le terme de la grossesse et le remboursement du transport. La ministre de la Santé de l’époque envisageait aussi l’organisation d’une permanence de sages-femmes dans tous les territoires éloignés et la contractualisation avec des sages-femmes libérales pour accompagner 24 heures sur 24 les parturientes en ambulance. En septembre 2019, la Direction générale de l’offre de soins avait mené des consultations pour concrétiser ces annonces.De multiples propositions étaient sur la table. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, votée à l’automne 2019, a prévu le financement du dispositif, au contour encore mal défini. Au final, le décret ne prévoit que le remboursement par l’Assurance Maladie de cinq nuitées consécutives, précédent la date du terme, en hôtel hospitalier, et la prise en charge des transports nécessaires. Le texte ne dit rien de l’hébergement des familles, de la garde des aînés et ne concerne au final que les femmes résidant à 45 minutes d’une maternité. C’est donc la déception pour les associations de patientes et les sages-femmes, qui souhaitaient des mesures plus ambitieuses. En 2019, les syndicats de sages-femmes proposaient notamment de préciser le cahier des charges des centres périnataux de proximité et de mieux organiser le parcours de soins des femmes éloignées des maternités. Consulté en 2019, le Collectif interrassociatif autour de la naissance (Ciane) est aujourd’hui indigné. « Les auteurs du texte savent-ils que 15 à 20 % des femmes se mettent en travail après la […]

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Vaccination des femmes enceintes,  nouvelles données rassurantes

En France, sur l’ensemble du territoire national, début mars 2022, plus d’un quart des femmes enceintes (25,4 %) n’étaient pas encore vaccinées contre le Covid-19, selon un rapport rendu public début avril par le groupement d’intérêt scientifique dédié à l’épidémiologie des produits de santé Epi-Phare, en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et la Caisse nationale d’assurance maladie. Pour les auteurs, la grossesse semble « encore constituer un frein à la vaccination […] alors même qu’elle est fortement recommandée dans cette situation médicale à risque de forme grave ». À la Société française de médecine périnatale (SFMP), l’analyse est un peu plus nuancée. « Pour protéger les femmes enceintes, il faut informer les femmes, mais aussi les soignants qui les prennent en charge, souligne la pédiatre Laurence Foix-L’Hélias. La réticence ne vient pas toujours des femmes enceintes. Attention à ne pas freiner l’adhésion à la vaccination. » En cas d’infection, « il y a un risque accru pour la femme enceinte d’être hospitalisée, mise sous oxygène, admise en soins intensifs avec une ventilation invasive, ainsi qu’un risque accru de décès, par rapport aux femmes non enceintes et avec les mêmes comorbidités », rappelle, études à l’appui, l’infectiologue Odile Launay qui coordonne un centre d’investigation clinique à l’hôpital Cochin, à Paris. Côté grossesse, les risques d’éclampsie, de prééclampsie, d’accouchement prématuré et de décès néonatal sont également plus élevés lorsque la femme est infectée en cours de grossesse. En parallèle, les données rassurantes sur l’efficacité et la sécurité de la vaccination des femmes enceintes sont nombreuses.  Et pour l’enfant ? Produits en réponse au vaccin, les anticorps maternels passent dans le sang de cordon et dans le lait. Ils protègent donc le nouveau-né et le nourrisson au cours de ses premières semaines de vie. Quel que soit le moment de la vaccination, y compris lorsqu’elle a lieu précocement, […]

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Point juridique

Partager les locaux : à quelles conditions ?

Les dispositions régissant le partage des locaux et notamment de la salle d’attente avec d’autres professionnels de santé ou avec des non-professionnels de santé ont évolué au fil des ans. Il y a quelques années, le code de déontologie des médecins interdisait même à deux médecins de spécialités différentes de partager la même salle d’attente. Mais aujourd’hui, lorsque tous les praticiens d’une structure de groupe sont des professionnels de santé au sens du Code de la santé publique (CSP), le partage de l’entrée, de la salle d’attente, du secrétariat et plus généralement des parties communes ne pose pas de difficultés particulières. Si le code de déontologie des sages-femmes ne le stipule pas, le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes (CNOSF)précise que « conformément au principe du secret professionnel et de l’indépendance professionnelle, la sage-femme ne peut partager ses locaux qu’avec des membres de professions de santé réglementées (professions médicales et paramédicales) dont l’exercice professionnel n’a aucune vocation commerciale ».  DES PARTAGES INTERDITS Le Conseil national de l’Ordre des médecins recommande de ne partager les locaux qu’entre professionnels de santé au sens du CSP. L’Ordre des sages-femmes est plus souple. Le partage des locaux est toléré avec les professions du soin dont l’usage du titre et la formation ont été encadrés par la loi. Les sages-femmes peuvent donc être amenées à partager leurs locaux avec des ostéopathes, chiropracteurs, psychologues et psychothérapeutesexclusifs.  En revanche, partager un local avec des professionnels se réclamant du soin, mais dont ni le titre ni la formation ne sont encadrés, n’est pas conforme à l’esprit du code de déontologie. L’article R4127-320 du CSP stipule bien : « Est interdite à la sage-femme toute facilité accordée à quiconque se livre à l’exercice illégal de la médecine ou de la profession de sage-femme ».  Les sages-femmes doivent donc être particulièrement vigilantes quant aux personnes […]