Actus

Nathalie Kerhoas (Bleu-Blanc-CƓur) : « La santĂ© commence dans les sols »**

Quand et oĂč a Ă©tĂ© créé Bleu-Blanc-CƓur ?   La dĂ©marche Bleu-Blanc-CƓur est nĂ©e en 2000 aprĂšs une premiĂšre Ă©tude clinique qui concluait que la façon de nourrir les animaux avait une rĂ©percussion sur le bilan nutritionnel et sur un certain nombre de marqueurs de santĂ© chez l’homme – notamment les marqueurs lipidiques que sont l’Ă©quilibre omĂ©ga-6 / omĂ©ga-3. L’Ă©tude dĂ©montrait qu’en rĂ©intĂ©grant des sources vĂ©gĂ©tales comme l’herbe, le lin, la luzerme dans l’alimentation des animaux, on amĂ©liorait la qualitĂ© nutritionnelle des denrĂ©es dans notre assiette en bout de chaine. On pouvait mesurer le rĂ©sultat dans le sĂ©rum et les hĂ©maties des volontaires. Les trois cofondateurs sont un mĂ©decin nutritionniste, un ingĂ©nieur agronome et un Ă©leveur. Il s’agit de Bernard Schmitt, Pierre Weill et Jean-Pierre Pasquet. Pour ma part, je suis arrivĂ©e juste aprĂšs, dĂ©but 2001, pour ĂȘtre la premiĂšre cheville ouvriĂšre du projet. La dĂ©marche Bleu-Blanc-CƓur est une initiative 100 % française, mĂȘme 100 % brĂ©tilienne (originaire d’Ille-et-Vilaine). Que signifie le concept de « santĂ© globale Â» pour Bleu-Blanc-CƓur ? Nous dĂ©fendons l’idĂ©e que la santĂ© humaine est indissociable de celle des animaux et des sols. En amĂ©liorant la qualitĂ© des sols, on amĂ©liore la densitĂ© nutritionnelle des vĂ©gĂ©taux, donc l’alimentation des animaux
 et la nĂŽtre. C’est une chaĂźne vertueuse du sol Ă  l’assiette. D’oĂč vient le nom Bleu-Blanc-CƓur ? Le « bleu », c’est celui du lin, qui symbolise nos cultures renouvelables. Le « blanc » reprĂ©sente la transparence et les filiĂšres courtes. Et le « cƓur », c’est l’engagement pour la santĂ© dans sa globalitĂ©. Nous sommes au croisement de l’agriculture, de l’environnement et de la nutrition. La graine de lin est-elle la panacĂ©e en matiĂšre de nutrition ?  C’est effectivement la plante symbole de Bleu-Blanc-CƓur. Mais, il faut savoir que nous encourageons toutes les cultures d’intĂ©rĂȘt environnemental et nutritionnel au premier rang desquelles les cultures d’herbe et de luzerne. La graine de lin...

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Bleu-Blanc-CƓur : « Du sol au lait maternel »

Bleu-Blanc-CƓur est une dĂ©marche agricole et alimentaire visant Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© nutritionnelle de notre alimentation. Et aussi Ă  prĂ©server l’environnement. Comment ? En construisant des filiĂšres de qualitĂ©. Les agriculteurs et Ă©leveurs Bleu-Blanc-CƓur s’engagent dans un parcours vertueux, en diversifiant l’alimentation de leurs animaux avec des fourrages et des graines naturellement riches en -omega 3 (herbe, luzerne, lin, fĂ©verole
). GrĂące Ă  ces bonnes pratiques, leurs produits sont plus denses nutritionnellement (notamment en omĂ©ga 3) et moins impactants pour l’environnement (en moyenne 20 % d’impact carbone en moins). Au lieu d’avaler du soja, encore du soja, toujours du soja, pauvre en nutriments – culture riche en omĂ©ga 6, emblĂ©matique des monocultures et importĂ© du bout du monde – les animaux Bleu-Blanc-CƓur mangent de l’herbe, du lin, de la luzerne poussĂ©s sur le sol de France. Appauvrissement du lait maternel Le lait maternel est un vĂ©ritable concentrĂ© de bienfaits pour le bĂ©bĂ©, lui fournissant les Ă©lĂ©ments essentiels pour grandir, dĂ©velopper son systĂšme immunitaire et construire sa santĂ© actuelle et future. Sa composition si prĂ©cieuse a pourtant Ă©tĂ© chahutĂ©e en quelques dĂ©cennies, dans le sens d’un appauvrissement : par exemple, le rapport omega 6 / omega 3 du lait maternel est passĂ© en France d’un rapport de 5 sur 1 dans les annĂ©es 1960 Ă  un rapport de 15 sur 1 aujourd’hui. Les consĂ©quences sont importantes, car les omĂ©ga 3 sont le premier composant du cerveau du bĂ©bĂ© et ils participent Ă  la rĂ©gulation de l’inflammation dans notre corps. Depuis le 30 mai 2024, Bleu-Blanc-CƓur a adoptĂ© le statut de SociĂ©tĂ© coopĂ©rative d’intĂ©rĂȘts collectifs (SCIC) pour s’ancrer pleinement dans l’Ă©conomie sociale et solidaire (ESS). Une SCIC est une SociĂ©tĂ© coopĂ©rative d’intĂ©rĂȘt collectif, Ă  gestion dĂ©sintĂ©ressĂ©e, d’utilitĂ© sociale. En 2025, Bleu-Blanc-CƓur figure au palmarĂšs des « Best Workplaces » France, les entreprises oĂč il fait bon travailler.  Nouvelle Ă©tude Bleu-Blanc-CƓur  Cette Ă©tude visait...

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Raphaëlle Buhot de Launay
Portrait

RaphaĂ«lle Buhot de Launay : « Notre mĂ©tier a sa part d’ombre, mais c’est ce qui rend sa lumiĂšre plus Ă©clatante encore »

Sage-femme, Ă©tait-ce une vocation ? Au dĂ©part, j’hĂ©sitais entre devenir mĂ©decin, sage-femme ou infirmiĂšre. J’étais sĂ»re de deux choses : je ne voulais pas me retrouver derriĂšre un bureau et je voulais travailler au plus prĂšs des humains, avec une attirance particuliĂšre pour les femmes et les enfants.  J’ai Ă©tudiĂ© Ă  Paris V-Descartes, puis Ă  l’école de sage-femme Baudelocque, rattachĂ©e Ă  la maternitĂ© de Port-Royal. J’y suis restĂ©e aprĂšs l’obtention de mon diplĂŽme en 2016. Je suis donc un pur produit de Port-Royal !  Sur Instagram, vous dĂ©crivez le mĂ©tier de sage-femme comme le plus beau du monde… Il est souvent prĂ©sentĂ© ainsi. Mais ce mĂ©tier a sa part d’ombre et c’est ce qui fait que sa part de lumiĂšre est si Ă©clatante. Il n’y a pas de juste milieu, chez nous : quand c’est grave, c’est trĂšs grave. Mais quand c’est beau, c’est merveilleux ! J’Ă©tais Ă  un mariage ce week-end et parmi les enfants prĂ©sents, quatre ont vu le jour dans mes mains. J’ai marquĂ© une pause pour les regarder et je me suis dit, « c’est fou quand mĂȘme Â».C’est vraiment un statut particulier dans ce monde, que d’ĂȘtre sage-femme. Moi, je le prends comme un privilĂšge. Pleurez-vous souvent dans votre mĂ©tier ? Et si oui, de joie ou de tristesse ? Oui, d’émotion positive ! C’est souvent quand les pĂšres sont trĂšs Ă©mus que ça me touche le plus. J’ai ma petite larme. Elle est toujours bien reçue car les gens sont contents que l’on partage leur bonheur. Dans les situations trĂšs difficiles, je me pince pour ne pas pleurer devant les parents. Mais je pleure aprĂšs. Quand il y a la naissance d’un enfant dĂ©cĂ©dĂ©, par exemple, on s’en occupe Ă  deux. On ne se laisse jamais toute seule face Ă  la mort. Dans la petite piĂšce dĂ©diĂ©e, face au fƓtus que l’on prĂ©pare, les […]

Photo de Julie Chateauneuf
Portrait

Julie Chateauneuf : « En reprenant les gardes, j’ai vraiment retrouvĂ© cette vibration. Tu sais, quand tu te sens trĂšs, trĂšs vivante »

Pourquoi as-tu choisi de devenir sage-femme, vocation ou hasard ? Je me souviens qu’Ă  18 ans, je me demandais comment on choisit un mĂ©tier pour toute la vie. C’est une dĂ©cision tellement Ă©norme ! Je savais que je voulais prendre soin des autres, ça oui, je peux dire que c’est une vocation. Mais sage-femme, c’est plutĂŽt le fruit du hasard car, au dĂ©part, je ne connaissais pas ce mĂ©tier. Je faisais mĂ©decine, attirĂ©e par la psychologie et la pĂ©diatrie. C’est un peu par dĂ©faut que j’ai passĂ© le concours de sage-femme. Quand j’ai rencontrĂ© des consƓurs, tout a changĂ©, j’ai eu un vrai coup de foudre. Avec le recul, sage-femme me correspond davantage que mĂ©decin. C’était plutĂŽt un mal pour un bien. J’ai fait deux premiĂšres annĂ©es de mĂ©decine Ă  la facultĂ© Paris VI Saint-Antoine-la–PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre, puis l’Ă©cole de sage-femme de Saint-Antoine. Y a-t-il un moment clĂ© ou une rencontre qui t’a confortĂ©e dans cette voie ? Oui, mon premier stage en salle de naissance, Ă  Gonesse. J’ai rencontrĂ© deux sages-femmes qui m’ont fait confiance, StĂ©phanie et Sophie. Elles m’ont laissĂ© la main sur un accouchement sans pĂ©ridurale, pour que j’aie un maximum de sensations. C’Ă©tait un moment trĂšs fort, un saut dans le grand bain que je n’oublierai jamais et qui m’a fait adorer ce mĂ©tier. Un trĂšs beau souvenir. Quel a Ă©tĂ© ton parcours au sortir de l’Ă©cole ? En 2015, j’ai fait deux mois Ă  l’hĂŽpital Tenon (Paris 20e) puis j’ai enchainĂ© les CDD Ă  l’hĂŽpital de Montreuil. Mon plan de dĂ©part Ă©tait de partir Ă  Mayotte, la premiĂšre maternitĂ© de France. J’ai finalement eu le coup de foudre pour l’Ă©quipe de Montreuil et j’y suis toujours. C’est une grosse maternitĂ© mais l’Ă©quipe est trĂšs familiale. Je suis restĂ©e en salle de naissance et en services d’hospitalisation jusqu’en 2019. J’y ai Ă©galement […]

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Céline Rumi, de la danse à la maïeutique

Quand je serai grande, je serai… 
 Danseuse. C’est ça que je voulais faire. Je dansais plus de vingt heures par semaine en sport-Ă©tudes au lycĂ©e et j’aurais aimĂ© en faire mon mĂ©tier. Mais mes parents souhaitaient pour moi une carriĂšre plus stable, plus concrĂšte. PassionnĂ©e par le corps en mouvement, je me suis naturellement tournĂ©e vers le domaine mĂ©dical et me suis inscrite en premiĂšre annĂ©e Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de Lyon, avec l’objectif initial de devenir kinĂ©sithĂ©rapeute. Rapidement, j’ai rĂ©alisĂ© que l’anatomie seule ne me suffisait pas. J’aimais comprendre le corps humain, mais je voulais aussi une profession plus complĂšte, qui allie expertise scientifique, gestes techniques et contact humain. C’est au cours de cette premiĂšre annĂ©e que j’ai dĂ©couvert la maĂŻeutique : une rĂ©vĂ©lation. Le mĂ©tier de sage-femme coche toutes les cases : une profession mĂ©dicale Ă  part entiĂšre, avec une grande autonomie et un droit de prescription Ă©largi. Une prise en charge globale des patientes, bien au-delĂ  de l’accouchement : suivi gynĂ©cologique, contraception, accompagnement de la grossesse, accouchement, post-partum
 Chaque Ă©tape de la vie d’une femme peut ĂȘtre suivie par une sage-femme. Ce qui me sĂ©duisait particuliĂšrement, c’était cette approche complĂšte et ce rĂŽle essentiel dans la santĂ© des femmes, tout en conservant une dimension humaine et bienveillante. Lorsque j’ai annoncĂ© mon choix Ă  mes parents, ma mĂšre m’a rappelĂ© qu’enfant, entre sept et dix ans, je rĂ©pĂ©tais sans cesse : « Quand je serai grande, je ferai naĂźtre des bĂ©bĂ©s.  » Une anecdote qui m’a marquĂ©e, car je n’en avais aucun souvenir. Finalement, aprĂšs un long dĂ©tour, je revenais Ă  mon premier choix, celui qui s’était imposĂ© Ă  moi sans mĂȘme que j’en sois consciente. Bourg-en-Bresse : une formation au plus prĂšs de la physiologie J’ai Ă©tĂ© admise Ă  l’école de sages-femmes de Bourg-en-Bresse, oĂč j’ai Ă©tudiĂ© pendant quatre ans avec […]

Point juridique

La responsabilité des sages-femmes face à une erreur ou un retard de diagnostic

Depuis la loi HĂŽpital Patient SantĂ© Territoire (HPST) du 21 juillet 2009, les sages-femmes sont compĂ©tentes pour « la rĂ©alisation de consultations de contraception et de suivi gynĂ©cologique de prĂ©vention, sous rĂ©serve que la sage-femme adresse la femme Ă  un mĂ©decin en cas de situation pathologique » (article L4151-1 du Code de la SantĂ© publique).  La sage-femme peut donc accompagner ses patientes tout au long de leur vie en assurant leur suivi gynĂ©cologique de prĂ©vention et en prescrivant leur contraception. Elle peut pratiquer un examen clinique complet (gĂ©nĂ©ral et gynĂ©cologique) et prescrire tous les actes nĂ©cessaires au suivi de ses patientes. Elle a un rĂŽle prĂ©ventif majeur, de suivi et de dĂ©pistage des diffĂ©rentes pathologies gynĂ©cologiques, dont le cancer du sein. Quelles peuvent ĂȘtre les consĂ©quences pour la sage-femme en termes de responsabilitĂ© juridique d’une erreur ou d’un retard de diagnostic ? En pratique, un praticien peut voir sa responsabilitĂ© engagĂ©e lorsqu’une pathologie n’est pas dĂ©celĂ©e ou trop tardivement. Le cancer du sein est particuliĂšrement concernĂ© par cette question puisqu’il s’agit du cancer le plus frĂ©quent en France pour les femmes et que son dĂ©pistage fait partie du suivi gynĂ©cologique annuel de prĂ©vention, pour lequel les sages-femmes sont compĂ©tentes.  L’article L1142-1 du Code de la santĂ© publique dispose : « Hors le cas oĂč leur responsabilitĂ© est encourue en raison d’un dĂ©faut d’un produit de santĂ©, les professionnels de santĂ© mentionnĂ©s Ă  la quatriĂšme partie du prĂ©sent code, ainsi que tout Ă©tablissement, service ou organisme dans lesquels sont rĂ©alisĂ©s des actes individuels de prĂ©vention, de diagnostic ou de soins ne sont responsables des consĂ©quences dommageables d’actes de prĂ©vention, de diagnostic ou de soins qu’en cas de faute Â». Une erreur ou un retard de diagnostic ne constitue pas en soi une faute de nature Ă  engager la responsabilitĂ© professionnelle du praticien.  On doit distinguer un comportement ayant entrainĂ©...

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Grand Angle

Expression manuelle antĂ©natale de colostrum : un tremplin pour l’allaitement en cas de diabĂšte

Les femmes atteintes de diabĂšte (diabĂštes de type 1 et 2 et diabĂšte gestationnel) pendant la grossesse ont une durĂ©e d’allaitement maternel (AM) rĂ©duite et des taux d’allaitement exclusif plus bas par rapport aux autres femmes (Moorhead et al., 2024a). En effet, selon plusieurs recherches (De Bortoli & Amir, 2016; Foudil-Bey et al.,2021; Moorhead et al., 2024b), cette population semble prĂ©senter un retard de lactogĂšnĂšse II. Cela peut conduire Ă  un retard de plĂ©nitude mammaire qui va limiter la quantitĂ© nĂ©cessaire de lait maternel par rapport aux besoins des nouveau-nĂ©s dans les premiers jours jusqu’Ă  l’augmentation substantielle de son volume. Cela peut ainsi amener Ă  une perte de poids au-delĂ  des 10 % aprĂšs quelques jours d’allaitement mais aussi constituer une difficultĂ© dans la mise en place de l’AM.  D’autre part, les nouveau-nĂ©s de mĂšres diabĂ©tiques prĂ©sentent un risque d’hypoglycĂ©mie accru qui augmente le risque d’hospitalisation et ainsi la sĂ©paration mĂšre-enfant. Cela pourrait aussi entraver l’initiation de l’AM (Fallon & Dunne, 2015; Moore et al., 2016; United Nations International Children’s Emergency Fund [Unicef], 2018).  HypoglycĂ©mie, supplĂ©mentation et lactation Enfin, dĂšs la naissance, les nouveau-nĂ©s Ă  risque d’hypoglycĂ©mie sont soumis Ă  des protocoles d’alimentation prĂ©coce stricts, -importants Ă  respecter pour lutter contre les hypoglycĂ©mies. Toutefois, selon leur utilisation, ces protocoles peuvent nuire Ă  l’initiation et au maintien de l’AM (Maayan-Metzger et al., 2009). En effet, le protocole d’alimentation prĂ©coce permet de surveiller la glycĂ©mie et de rĂ©duire le risque d’hypoglycĂ©mie liĂ© au diabĂšte maternel en complĂ©tant le colostrum (directement reçu au sein) par un apport nutritif supplĂ©mentaire. Ces apports complĂ©mentaires (colostrum exprimĂ© ou prĂ©paration infantile pour nourrissons) sont utiles pour limiter le risque d’hypoglycĂ©mie, mais peuvent aussi limiter la stimulation aux seins par le nouveau-nĂ© qui reçoit ces apports supplĂ©mentaires et qui, ainsi, ne ressentira pas autant la faim que dans une situation...

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A la Une

Dépistage et prise en charge du diabÚte gestationnel

(Dossier reproduit ici avec l’aimable autorisation de la rĂ©daction d’Obstetrica et de l’autrice). Une prĂ©vention prĂ©coce peut rĂ©duire significativement le risque de diabĂšte gestationnel (DG) et exercer une influence positive sur la santĂ© de la mĂšre et de l’enfant. Dans ce contexte, il est important de distinguer entre les facteurs modifiables liĂ©s au mode de vie et les risques intrinsĂšques, qui sont expliquĂ©s dans le tableau ci-contre. Les mesures prĂ©ventives contre le DG consistent principalement en une alimentation saine et une activitĂ© physique rĂ©guliĂšre. Il est particuliĂšrement important d’adopter ces gestes dĂšs que possible, idĂ©alement avant mĂȘme la conception.  Approche nutritionnelle spĂ©cifique Une alimentation saine joue un rĂŽle essentiel dans la prĂ©vention du DG. Des approches nutritionnelles spĂ©cifiques comme le rĂ©gime mĂ©diterranĂ©en ou les directives nationales pour une alimentation saine (Office fĂ©dĂ©ral de la sĂ©curitĂ© alimentaire et des affaires vĂ©tĂ©rinaires, 2015) sont particuliĂšrement recommandĂ©es. Chez les femmes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est dans la norme, le fait d’éviter une prise de poids excessive en dĂ©but de grossesse et d’adopter un mode de vie sain peut permettre de diminuer le risque de DG.  L’essai contrĂŽlĂ© randomisĂ© (ECR) du centre de santĂ© San Carlos en Espagne sur la prĂ©vention du DG a conclu qu’il est souhaitable de recommander aux femmes, porteuses de facteurs de risque ou non, une alimentation de type mĂ©diterranĂ©en Ă  partir de la 12e semaine de grossesse (Assaf-Balut et al., 2017).  RĂ©gime mĂ©diterranĂ©en Cette alimentation peut se caractĂ©riser par :‱ deux portions de lĂ©gumes par jour ; ‱ trois portions de fruits par jour (sans compter les jus de fruits) ; ‱ trois portions de produits laitiers Ă©crĂ©mĂ©s par jour ; ‱ des cĂ©rĂ©ales complĂštes ; ‱ deux Ă  trois portions de lĂ©gumineuses par semaine ; ‱ consommation de poisson modĂ©rĂ©e Ă  Ă©levĂ©e ; ‱ faible consommation de viande rouge et de viande transformĂ©e ; ‱ aucune...

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La recette idĂ©ale pour l’entraĂźnement des seniors

Chacun d’entre nous constitue une « rĂ©serve cognitive » tout au long de sa vie. Plus le style de vie est riche, positif et stimulant, plus cette rĂ©serve est importante. C’est crucial, car Ă  partir de 45 ans, le cerveau commence Ă  vieillir, le nombre des neurones diminue et les connexions sont moins efficaces. La dĂ©tĂ©rioration des capacitĂ©s cognitives, au mĂȘme titre que celle des fonctions physiques, entraine une baisse de la qualitĂ© de vie.  Les bĂ©nĂ©fices de l’activitĂ© physique De nombreux travaux l’ont montrĂ©, une activitĂ© physique adaptĂ©e et soutenue amĂ©liore les capacitĂ©s cognitives et ce mĂȘme aprĂšs 60 ans. Mais trop nombreux sont les sĂ©niors qui n’en pratiquent pas suffisamment en raison d’un manque de motivation, d’accessibilitĂ© et d’attractivitĂ©. Stimuler et motiver Les chercheurs se concentrent actuellement sur l’Ă©laboration d’une recette idĂ©ale et motivante pour l’entraĂźnement des seniors : ‱ L’activitĂ© physique d’endurance d’intensitĂ© au moins modĂ©rĂ©e amĂ©liore la santĂ© cardiorespiratoire et permet au cerveau de recevoir plus d’oxygĂšne, favorisant la crĂ©ation de neurones ainsi que la mĂ©moire. L’ajout d’exercices de renforcement musculaire, de souplesse et d’équilibre permet des bĂ©nĂ©fices supĂ©rieurs. ‱ La « stimulation cognitive » (retenir une information pendant un temps et l’exĂ©cuter, anticiper des actions, mettre en place une stratĂ©gie, etc.), combinĂ©e Ă  l’activitĂ© physique, produit des effets synergiques bĂ©nĂ©fiques pour les fonctions cognitives. ‱ Les activitĂ©s collectives favorisent l’assiduitĂ© et l’engagement dans un programme d’entraĂźnement. Sports collectifs et « exergames » Les sports collectifs sont Ă  privilĂ©gier. Plus que de simples exercices, ils amĂ©liorent en effet la condition physique et cognitive en crĂ©ant des situations toujours nouvelles et stimulantes.  Enfin, les « exergames », ces jeux vidĂ©o qui sollicitent Ă  la fois le corps et les fonctions cognitives (consoles Kinect, Wii, Switch, etc.) pourraient s’avĂ©rer efficaces pour amĂ©liorer les capacitĂ©s cognitives chez les sĂ©niors. Source : The Conversation, 14 mai 2024...

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ÉpigĂ©nĂ©tique* : la maltraitance infantile laisse une trace Ă©pigĂ©nĂ©tique dans les spermatozoĂŻdes

Une Ă©tude finlandaise publiĂ©e dans la revue Nature dĂ©montre une association significative entre la maltraitance infantile paternelle et des modifications Ă©pigĂ©nĂ©tiques dans le sperme. L’exposition Ă  la maltraitance infantile a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e rĂ©trospectivement Ă  l’aide du questionnaire Trauma and Distress Scale (TADS), qui comprend cinq domaines principaux : nĂ©gligence Ă©motionnelle, abus Ă©motionnel, nĂ©gligence physique, abus physiques et abus sexuel. Les auteurs de l’Ă©tude concluent que les rĂ©sultats obtenus « prouveraient que le stress dans l’enfance influence l’épigĂ©nome germinal paternel et pourrait agir sur la modulation du dĂ©veloppement du systĂšme nerveux central de la prochaine gĂ©nĂ©ration ». Ils soulignent cependant les limites de l’entreprise, notamment la taille modeste de l’Ă©chantillon, l’absence de quantification des erreurs de mesure de l’Ă©pigĂ©nome spermatique, le potentiel biais de mĂ©morisation liĂ© au recueil rĂ©trospectif de l’exposition Ă  la maltraitance infantile et l’homogĂ©nĂ©itĂ© de la population Ă©tudiĂ©e. Ces travaux s’ajoutent au nombre croissant d’Ă©tudes montrant que les facteurs environnementaux au sens large influencent l’Ă©pigĂ©nome des spermatozoĂŻdes humains. Ils ouvrent de nouvelles perspectives pour dĂ©terminer les consĂ©quences des signatures Ă©pigĂ©nĂ©tiques « acquises Â» dans les spermatozoĂŻdes sur la santĂ© de la progĂ©niture. Sources : Exposure to childhood maltreatment is associated with specific epigenetic patterns in sperm, Nature, 3 janvier 2025 *L’Ă©pigĂ©nĂ©tique est la discipline de la biologie qui Ă©tudie la nature des mĂ©canismes modifiant de maniĂšre rĂ©versible, transmissible (lors des divisions cellulaires) et adaptative l’expression des gĂšnes sans en changer la sĂ©quence nuclĂ©otidique (ADN). Elle permet d’expliquer comment des traits peuvent ĂȘtre acquis, Ă©ventuellement transmis d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre ou encore perdus aprĂšs avoir Ă©tĂ© hĂ©ritĂ©s....

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