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Allier public et privé pour mieux lutter contre « le tabou du siècle »

Allier public et privé La lutte contre l’infertilité fait naître des propositions de partenariats entre le public et le privé, incluant des initiatives de recherche et de coopération entre les CHU et les start-ups.Une task force formée par France Biotech, Femtech France et l’initiative Hôtel-Dieu portée par l’université de Paris et l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a présenté une quinzaine de propositions lors du salon Santexpo en mai. Elles visent à développer des terrains d’expérimentation en milieu hospitalier. Mieux comprendre les causes de l’infertilité L’aide médicale à la procréation (AMP), souvent perçue comme une solution miracle, n’est pas toujours couronnée de succès, avec 40 à 50 % des parcours de quatre ans se terminant sans naissance. La professeure Rachel Levy, de l’hôpital Tenon, souligne l’importance de mieux comprendre les causes de l’infertilité, alors qu’un tiers des cas restent inexpliqués.Elle défend un test permettant « d’identifier l’existence d’une part nutritionnelle et métabolique dans l’infertilité ». Améliorer la qualité des gamètes passerait par l’amélioration des modes de vie ou de santé. « L’infertilité, c’est un indicateur de santé publique. Si on est infertile, c’est qu’il y a un problème dans le mode de vie ou de santé », explique-t-elle. On pense notamment aux perturbateurs endocriniens qui sont partout dans notre environnement domestique, dans les produits ménagers et les cosmétiques, dans l’alimentation et certains médicaments...

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Préparation à la naissance en distanciel : avantages et inconvénients

Avantages des cours en distanciel Les participantes apprécient en premier lieu le gain de temps, la commodité, la flexibilité et l’accessibilité des cours dispensés en ligne. En supprimant la barrière de la distance, ces cours sont particulièrement utiles aux femmes enceintes ayant des problèmes de mobilité et à celles qui vivent dans des zones isolées ou rurales. Ils sont également appréciés des femmes immigrées, qui peuvent suivre les conseils des sages-femmes de leur pays d’origine sans barrière linguistique. Enfin, point très apprécié des femmes enceintes, les cours prénatals à distance facilitent la participation du partenaire réticent à se rendre à un cours en présentiel. Inconvénients des cours en distanciel Les cours prénatals en ligne comportent toutefois quelques inconvénients. Le plus significatif est l’absence d’interaction sociale permettant de créer du lien entre femmes enceintes et avec la sage-femme. Sur le plan pratique, certaines démonstrations et exercices corporels, tels que les techniquesde respiration ou les positions d’accouchement, sont également complexes à enseigner à distance.Enfin, certaines femmes enceintes expriment des doutes sur la fiabilité et la qualité des informations fournies par le canal digital. Elles préfèrent se tourner vers des sources traditionnelles jugées plus sûres.Recommandations de bonnes pratiques Des chercheurs soulignent la nécessité de mesurer rigoureusement l’impact de cette nouvelle forme d’éducation prénatale sur les femmes, leurs familles et leurs communautés. Ils jugent le moment venu d’établir des protocoles et des recommandations basés sur des recherches scientifiques, afin d’offrir un cadre plus rigoureux à ces pratiques. En savoir plus : European Journal of Midwifery, The importance of online childbirth preparation courses, Vicentia C. Harizopoulou, Evangelia Saranti, Angeliki Antonakou, Victoria Vivilaki, avril 2024.

Point juridique

Les sages-femmes et les soins aux personnes en situation de handicap

Sur 1000 femmes en situation de handicap en Île-de-France (34 % avec un handicap moteur, et 21 % avec un handicap psychique) vivant en établissements médicosociaux ou à domicile : Des dispositifs ont été mis en place ces dernières années pour faciliter le suivi gynécologique entre autreset améliorer les conditions d’accès à une vie intime, affective et sexuelle pour les personnes en situation de handicap (dispositif Handigynéco, centres ressources IntimAgir).Concrètement, quels sont les droits des personnes majeures vulnérables concernant leur vie intime ?Les questions sont nombreuses, notamment lorsque les personnes vivent en institution : vie privée, sexualité, intimité, contraception, parentalité, consentement ? Les personnes protégées Une mesure de protection juridique est mise en place quand une personne majeure est ou devient vulnérable, c’est-à-dire lorsque ses facultés de décision sont altérées. Selon le niveau de protection, le soignant sera amené à dialoguer avec la personne et/ou la structure protectrice. Les principales mesures de protection judiciaire décidées par les juges des tutelles sont :

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Le vieillissement accéléré responsable de la hausse des cancers chez les jeunes ?

Âge chronologique versus âge biologique Face à la hausse des cas de cancer précoce, des chercheurs émettent l’hypothèse d’un vieillissement accéléré de l’organisme chez les jeunes. Ce constat pourrait expliquer l’incidence accrue de tumeurs solides avant 55 ans. C’est ce qui ressort du congrès annuel de l’American Association for Cancer Research qui s’est tenu début avril à San Diego (États-Unis). Des facteurs de risques identifiés L’âge biologique peut être influencé par l’alimentation, l’activité physique, la santé mentale et les facteurs de stress environnementaux. Si les jeunes générations vieillissent plus rapidement que leurs aînés, c’est sans doute lié à une exposition plus précoce à ces facteurs délétères. Si l’hypothèse est validée, « les interventions visant à ralentir le vieillissement biologique pourraient constituer une nouvelle voie de prévention du cancer », suggère Ruiyi Tian, co-autrice de l’étude et chercheuse américaine. « Les efforts de dépistage adaptés aux personnes plus jeunes présentant des signes de vieillissement accéléré pourraient aider à détecter les cancers à un stade précoce. » Source : Accelerated Aging May Increase the Risk of Early-onset Cancers in Younger Generations”, American Association for Cancer Research, 7 avril 2024

Actus

La vague #MeeToo n’épargne plus l’hôpital

Dans les colonnes du Parisien, le syndicat des internes des hôpitaux de Paris a lancé un appel à témoignages adressé à ceux qui ont travaillé avec lui, en priorité aux internes passés dans les Samu/Smur de l’hôpital Saint-Antoine et de l’hôpital Necker, où a exercé le médecin. Le principal intéressé nie catégoriquement les faits. Des racines profondes Plus largement, l’affaire met en lumière ce que certains appellent la « culture grivoise » de l’hôpital. En mars 2021 déjà, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf ) publiait une étude alarmante sur les violences sexistes et sexuelles subies par les étudiants en médecine au cours de leur cursus. Selon les chiffres recueillis, 1 étudiant ou étudiante en médecine sur 3 a été victime de harcèlement au cours de sa vie universitaire, 15 % ont subi une agression sexuelle alors que seule1 personne sur 10 signale ces violences. Interrogée au micro de France Info, la présidente del’Anemf Florie Sullerot, dénonce le climat dans les facultés de médecine et condamne avec force « l’ensemble des coutumes et l’humour qui existent en fait pour créer une cohésion dans le groupedes étudiants en santé, imprégnés de cette culture du viol ». Le ministère s’en empare Sur son compte X, le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a rappelé que les violences sexistes n’avaient pas leur place à l’hôpital. Une réunion sera organisée prochainement avec les professionnels de santé : « Je réunis bientôt associations, employeurs et professionnels de santé, afin d’amplifier les actions déjà menées et travailler sur une réponse globale et ferme », a-t-il promis. Sources : France Info, Paris Match, Le Parisien

A la Une

Handigynéco,un déploiement en trois phases

Dans le champ des inégalités sociales et territoriales, les premières victimes sont les femmes et particulièrement les femmes en situation de handicap. En 2016-2017, l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France confie à Catherine Rey-Quinio, médecin et conseillère médicale à la direction de l’autonomie, la mission de concevoir un programme pour améliorer l’accès aux soins des personnes en situation de handicap. Elle s’y attelle avec la sage-femme Frédérique Perrotte.Cette mission nécessite au préalable un état des lieux précis, c’est l’Étude Handigynéco. Phase I – 2016-2017 Étude Handigynéco Île-de-France Diagnostic de la filière de soins gynécologiques et obstétricaux accueillant des femmes en situation de handicap sur le territoire francilien Des femmes en déshérence de suivi gynécologique Menée auprès de 1000 femmes en situation de handicap, l’enquête met en lumière la déshérence dans laquelle elles se trouvent trop souvent, en ce qui concerne leur suivi gynécologique et la prise en compte de leur vie affective et sexuelle : Des recommandations L’Étude Handigynéco relève un certain nombre de blocages et débouche sur cinq recommandations : Phase II – 2018-2020 Étude Handigynéco en pratique Intervention de sages-femmes en établissements médico-sociaux franciliensCette recherche-action s’inspire des recommandations issues de l’étude Handigynéco Île-de-France et se déroule de juin 2018 à la mi-2020. L’objectif stratégique de Handigynéco en pratique est de rendre possible la construction d’un parcours gynécologique cohérent pour les femmes en situation de handicap. Aller vers Face à la difficulté de déplacer la population concernée et dans une démarche d’« aller vers », les sages-femmes spécialement formées aux spécificités du handicap se mobilisent pour intervenir dans les établissements médico-sociaux.Deux types d’interventions sont mises en place, en consultations individuelles et sous forme d’ateliers collectifs sur la Vie affective et sexuelle (VAS) et les Violences faites aux femmes (VFF).L’Étude Handigynéco en pratique permet de dépister 47 pathologies chez 37 […]

Portrait

Isabelle Rauszer, sage-femme combative

Pourquoi sage-femme ? Je n’avais absolument pas ce que certains appellent « la vocation ». Après un baccalauréat scientifique, j’ai passé un Deug de mathématique/physique à l’université Paris 5 Jussieu sans connaître les débouchés dans ce domaine. C’est alors qu’une amie, étudiante en médecine, m’a parlé du métier de sage-femme et a même fait pour moi l’inscription au concours. Ma mère, qui n’avait jamais vu une sage-femme pour toutes ses grossesses, avait répondu à mon questionnement en me disant : « Une sage-femme, ça s’occupe des bébés. » J’ai très vite découvert que « les bébés » ne représentaient qu’une partie du métier !Mes études à l’hôpital Foch de Suresnes entre 1975 et 1978 sont restées dans mon souvenir comme trois ans de galère. L’encadrement policier, avec appel tous les matins, cahier d’absences et de retards, heures de colle, tenue avec port du voile (oui, le port du voile !), a été très difficile à supporter d’autant que j’avais connu le régime étudiant post-1968 de la faculté. Les sages-femmes en place, que je considérais plutôt comme des « matrones », étaient soumises à la toute-puissance du système médical qu’elles-mêmes imposaient aux patientes.Malgré un enseignement de grande qualité, la soumission à l’institution imposant des études infantilisantes m’a très vite ôté l’idée de continuer dans cette branche. Répétertoute ma vie « Poussez Madame, poussez ! » ne m’enthousiasmait pas.Mes réticences dans l’exercice de ce métier ont changé lorsque j’ai commencé à travailler à la Pitié-Salpêtrière en tant que remplaçante d’été en juillet 1978. L’accueil chaleureux au sein d’une équipe soudée m’a aidée à m’intégrer et à apprécier mon métier sous un angle différent. Et voilà que le fameux « bébé » de ma maman surgit à nouveau. Je découvre que le métier ne se résume pas à l’accouchement, il s’agit d’accompagner la […]

A la Une

La France, premier pays à inscrire le droit à l’IVG dans sa Constitution

« La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse [IVG] », extrait de l’article 34 de la Constitution française. En inscrivant la liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans le marbre de la Constitution, la loi réaffirme son caractère fondamental en France. Il s’agit d’interdire à l’avenir toute remise en cause de cette liberté par la loi. Cela n’est pas anodin, à l’heure où le droit d’avorter régresse dans plusieurs pays étrangers, comme aux États-Unis ou même en Europe. Le 4 mars 2024, la France s’est distinguée en devenant le premier pays au monde à inscrire dans sa Constitution la liberté pour une femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette décision historique a été prise lors d’un congrès réuni au château de Versailles, où 852 parlementaires ont largement approuvé la mesure avec 780 votes favorables contre 72, surpassant ainsi le seuil requis de 512 voix. « Un message envoyé à toutes les femmes du monde », a déclaré Gabriel Attal. Dans son discours préalable au vote, le Premier ministre a rendu hommage à toutes celles qui se sont battues pour le droit des femmes, d’Olympe de Gouges à Gisèle Halimi, de Simone de Beauvoir à Simone Veil, et bien d’autres. Il a rappelé le rôle des associations qui ont oeuvré en ce sens et continuent de le faire. Il a cité les alliés masculins, il a rappelé les souffrances immémoriales des femmes condamnées à avorter clandestinement. « L’homme que je suis ne peut imaginer vraiment la détresse qu’ont pu connaître ces femmes, privées de la liberté de disposer de leur corps des décennies durant. L’homme que je suis ne peut imaginer vraiment la souffrance physique d’alors, quand […]

Point juridique

Protection des données de santé : une vigilance accrue s’impose

Données personnelles et données de santé Ces informations reçues ou émises à l’occasion de l’activité professionnelle sont considérées comme des données personnelles, placées sous la protection du Règlement général de protection des données.Toutes les données concernant les patients doivent être protégées, qu’il s’agisse de données personnelles (nom, adresse, e-mail, numéro de téléphone…) ou de données de santé, ces dernières bénéficiant d’une protection renforcée par les textes (RGPD, loi Informatique et Libertés, Code de la santé publique, etc.) en raison de leur sensibilité et afin de garantir le respect de la vie privée des personnes.Les données à caractère personnel concernant la santé sont les « données relatives à la santé physique ou mentale, passée, présente ou future, d’une personne physique qui révèlent des informations sur l’état de santé de cette personne ».Ces données sont amenées à être exploitées par le professionnel de santé qui les recueille, mais peuvent aussi être partagées entre professionnels de santé et dématérialisées à cet effet pour être stockées et accessibles (MonEspaceSanté, réseau d’établissements de santé…).Les données personnelles du patient doivent être disponibles pour pouvoir être mises à jour, être partagées en respectant le secret professionnel, et être conservées en sécurité tout en restant accessibles. Durée de conservation des données Les données doivent être conservées en tenant compte des délais de prescription des éventuelles actions en responsabilité et/ou de toutes dispositions particulières.En l’absence de dispositions spécifiques portant sur la durée de conservation des dossiers des professionnels

Chiffres

Les cas d’IST en hausse en Europe

Les jeunes femmes particulièrement touchées Après un pic en 2019, puis une baisse pendant la pandémie de Covid 19, des taux de notifications records à Chlamydia ont été observés en 2022, notamment chez les jeunes femmes de 20 à 24 ans (+ 18 % par rapport à 2021). Chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), les cas de Chlamydia reportés ont augmenté de 72 % entre 2018 et 2022.En 2022, les cas de syphilis confirmés ont augmenté de 34 % par rapport à 2021 et 41 % par rapport à 2018. Ils étaient huit fois supérieurs chez les hommes que chez les femmes et touchent plus spécialement les HSH (74 % des cas de syphilis pour lesquels des informations sur la catégorie de transmission ont été signalés). En 2022, les cas de gonorrhée ont augmenté de 48 % par rapport à 2021 et de 59 % par rapport à 2018. Si les HSH représentaient plus de la moitié des cas signalés (60 %) en 2022, les femmes âgées de 20 à 24 ans ont connu la plus forte augmentation du taux de notification en 2022 : + 63 % par rapport à 2021. Des risques importants pour la santé Or, si ces maladies peuvent être soignées, elles peuvent entraîner de graves complications si elles sont diagnostiquées trop tard : maladies inflammatoires, douleurs chroniques, infertilité, problèmes neurologiques et cardiovasculaires, conséquences pour le foetus… À la lumière de ces chiffres, « les individus doivent prendre des mesures proactives pour se protéger et protéger leurs partenaires », conclut l’ECDC. « Étant donné que certaines de ces infections peuvent être asymptomatiques et se transmettre sans qu’on le sache, il est important que les partenaires sexuels se fassent tester avant d’avoir des relations sexuelles sans préservatif. »