A la Une

Se former à l’haptonomie pré et postnatale (PPN), véritable accompagnement à la parentalité

C’est ici, dans une petite rue charmante et arborée du douzième arrondissement de Paris longeant la voie ferrée du métro, que, patiemment pendant deux ans, les soignantes s’entraînent, d’apprentissages théoriques en mises en situation très pratiques, pour que maman, papa et bébé partent à la rencontre les uns des autres et fassent famille dès la vie in utero.  Certaines viennent de très loin, comme Fabienne et Anne Sophie, en provenance de l’île de la Réunion. Elles ont effectué une quinzaine d’allers-retours avec L’Hexagone afin de suivre les neuf stages de la formation permettant d’exercer en tant que sage-femme praticienne en haptonomie. Ou encore Stéphanie Gasa, vice-présidente de l’ordre des sages-femmes du Gard, elle a attendu d’avoir 50 ans pour se former à cette pratique qu’elle avait expérimentée en tant que patiente il y a 23 ans avec sa fille et nous raconte à quel point cela a changé sa vie : plus de liens, plus d’humain… et des opportunités professionnelles !  Dans la salle principale de formation, elles sont toutes en chaussettes avec un repose-pieds pour plus de confort. « Cela devrait être proposé à toutes les femmes enceintes au travail », s’exclame l’une d’entre elles. « Il paraît qu’ils le font chez L’Oréal », lui répond une autre. Aux fenêtres, une canopée de branches d’arbres colore ce lieu d’un vert lumineux. Les dix-huit élèves sages-femmes et leurs cinq formatrices y discutent vivement entre elles, dans une ambiance studieuse mais joyeuse, lors de leur avant-dernier jour de formation. Demain, c’est le grand jour, elles obtiendront leur diplôme d’accompagnement haptonomique pré et postnatal des parents et de leur enfant (formation PPN). Qu’est-ce que l’haptonomie ?  Pour la docteure Catherine Dolto (fille de Françoise), présidente du CIRDH-FV et coréférente de la formation, « c’est la science de l’affectivité. Elle permet de comprendre comment tout ce qui est affectif relie le corps et l’esprit »....

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
A la Une

Sage-femme addictologue : un métier d’écoute, de lien et de soins 

Œil rieur et pas cadencé, Aurélie Debaecker arpente les couloirs de l’hôpital. À peine sortie d’une réunion sur le sujet de la prise en charge des vulnérabilités, elle passe une tête dans le bureau des sages-femmes de la maternité. « Quelqu’un pour moi aujourd’hui ? », demande-t-elle. Pas cette fois-ci. Elle passe en revue les accouchements qui ont eu lieu depuis sa dernière visite, reconnaît le nom d’une femme vue il y a quelques mois pour du tabac, l’autre lors d’une précédente grossesse pour du cannabis. Elle se note de passer les voir pour prendre des nouvelles. Elle reprend sa route, passe devant une exposition d’affiches dans le hall d’accueil qu’elle a co-réalisée à l’occasion du Mois sans tabac puis gagne le service auquel elle est rattachée, « l’addicto ». Aurélie Debaecker est sage-femme au sein d’une équipe de liaison et de soins en addictologie (Elsa). Elle exerce sur trois sites : le centre hospitalier de La Rochelle qu’elle vient de traverser, celui de Rochefort et l’hôpital Marius Lacroix dédié à la psychiatrie. Repérer, informer, déculpabiliser et amener vers le soin Ces quelques pas en sa compagnie ont suffi pour donner un bref aperçu du rôle de sage-femme addictologue : c’est faire le lien entre les différents services, c’est proposer une prise en charge adaptée aux femmes, surtout les mères et futures mères qui ne peuvent se passer d’alcool, d’héroïne, de haschich, de médicaments ou d’autres substances et les accompagner au mieux. Pour y parvenir, elle a quatre grandes missions. Elle les décrit, désormais installée dans son bureau, sa panoplie de prospectus sur les addictions en toile de fond. « Ma première mission est la prise en charge clinique du public périnatalité », débute-t-elle, donc beaucoup de femmes enceintes. « Le matin, la priorité est de savoir s’il y a des personnes identifiées par les autres services qui ont besoin...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
A la Une

Autopalpation mammaire : pourquoi trop de femmes ne la font pas ?

Depuis quand encourage-t-on les femmes à s’auto-inspecter les seins ? La première documentationencourageant l’autoexamen des seins daterait de 1947, lorsque le docteur A. M. Popma et la Idaho Division of the American Cancer Society ont pris l’initiative de créer et diffuser un film sur le protocole d’autopalpation à travers tous les États-Unis.Les médecins avaient alors mesuré que dans 98 % des cas de cancer du sein, les patientes elles-mêmes s’étaient rendu compte que quelque chose n’allait pas, ce constat les poussant à consulter. La pratique de l’autoexamen de la poitrine a ainsi été considérée comme l’une des techniques permettant de détecter précocement un éventuel cancer du sein.Depuis, des campagnes pédagogiques et de prévention autour de l’autopalpation ont vu le jour dans de nombreux pays, mettant en lumière cette pratique. L’apparition d’Octobre rose, en 1985, aux États-Unis, a également largement contribué à la prévention autour des cancers du sein. Ce concept est arrivé en France en 1994, célébrant ses 30 ans cette année. L’objectif de cette campagne mondiale est de dépister précocement les cancers du sein afin d’améliorer le taux de survie à la maladie. État des lieux de l’autopalpation en France Près d’une femme sur huit est touchée par un cancer du sein au cours de sa vie. Et la France comporte le plus haut taux d’incidence de cancer du sein au monde, avec 105,4 cas recensés pour 100 000 personnes en 2022, selon l’Organisation mondiale de la santé. Mais également un taux de mortalité bas, avec 15,8 décès sur 100 000 personnes.Cette prévalence particulièrement importante du nombre de cancers devrait aller dans le sens d’une prévention poussée auprès des femmes, notamment en ce qui concerne l’autoexamen des seins. Pourtant, selon un sondage Ifop et Gleeden mené en 2021, 60 % des Françaises ne savent pas comment faire une autopalpation...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
A la Une

Accompagner les patientes en parcours PMA

« Notre champ de compétences est assez large. Malheureusement, tous les centres ne sont pas dotés des mêmes effectifs de sages-femmes. Ceux qui en ont le moins sont aussi ceux qui ont le moins de temps à dédier aux patients et à leur suivi, pourtant essentiel. ». C’est l’intime conviction de Céline Forel, sage-femme au centre de fertilité de l’hôpital Tenon à Paris. Cette réalité se reflète jusque dans les chiffres : en 2020, le nombre moyen de sages-femmes par centre était de quatre (d’un à dix selon les centres)1. Considérées comme trop coûteuses, elles sont absentes des services de fertilité privés.Manque d’effectif, mais aussi de reconnaissance, notamment salariale, méfiance parfois même, par peur de la concurrence… Pourtant, les sages-femmes sont autorisées à y exercer depuis l’entrée en vigueur du décret de modification du Code de santé publique de 2012, reconnaissant leur droit de concourir aux activités d’AMP2. Un rôle à jouer pour rendre la PMA plus effective Bonne nouvelle, il y a bien des manières pour les sages-femmes d’accompagner leurs patientes en PMA : en cabinet, lors d’ateliers complémentaires à l’hôpital et par la mise en place autonome de nouveaux protocoles au sein des établissements. Elles ont bien plus que leurs compétences techniques à apporter sur la table. Élena, patiente en parcours au centre public de Montpellier, est catégorique : « Une sage-femme m’accompagne dans mes FIV. Elles sont beaucoup plus douces, dans l’empathie et la bienveillance. ». Ces qualités ou plutôt leur absence, c’est exactement ce qu’on reproche aux centres d’AMP. Remettre ou mettre de la maïeutique au coeur des parcours de PMA, c’est aussi concourir à leur efficacité. Pour ce faire, les sages-femmes suivent des formations complémentaires en hypnothérapie, en acupuncture, en psychologie… Des investissements personnels et professionnels qui permettent d’augmenter les chances de réussite des couples...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
sage femme réseaux sociaux
A la Une

Les sages-femmes sur les réseaux redonnent-elles le pouvoir aux femmes ?

Lutter contre la méconnaissance de la santé et de la physiologie des femmes : parmi toutes leurs missions, voilà ce que font les sages-femmes lors de leurs consultations. Certaines ont décidé d’étendre ce partage d’informations au-delà des cabinets et des hôpitaux. Parce qu’aujourd’hui, le savoir se diffuse aussi sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que Charline Gayault alias @Charline.sagefemme, Elise Destannes alias @la.sage.femme et Sophia Rakrouki alias @mafertiliteam rassemblent respectivement des communautés de 204 000, 168 000 et 44 000 followers sur Instagram. Sans parler des personnes qui les suivent, pour certaines, sur Tiktok et Youtube.Toutes les trois sont parties du même constat. Les femmes manquent d’informations pour maîtriser leur corps et leur cycle, et donc leur contraception, leur grossesse, leur projet de maternité et leur suivi gynécologique. Les raisons sont multiples, à commencer par les déserts médicaux, une mauvaise expérience auprès d’un professionnel de santé, le sentiment d’illégitimité à poser des questions ou le manque de temps dans les consultations. Revoir les bases du corps et du cycle féminin « J’ai vu des femmes me dire qu’elles ovulaient alors qu’elles étaient sous pilule, d’autres qui ne savaient pas qu’elles pouvaient faire de la préparation à la naissance et à la parentalité », illustre Charline Gayault, sage-femme en libéral. « Ce n’est pas normal qu’une femme arrive au milieu de la nuit aux urgences gynécologiques parce qu’elle a les résultats d’un frottis HPV positif et qu’elle pense qu’elle a un cancer », souffle quant à elle Sophia Rakrouki, spécialiste de la fertilité et de l’endométriose.Encore aujourd’hui elles sont surprises par le succès de certaines de leurs vidéos, qui reviennent sur les bases de l’anatomie ou de la gynécologie. La publication d’Elise Destannes qui a le plus cartonné parle du col de l’utérus.« Les femmes n’ont pour la plupart aucune idée...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
A la Une

Le Yoga, une solution pour luttercontre le stress prénatal

La société moderne est un lieu de stress. Si la pandémie Covid s’est heureusement résorbée, les guerresincessantes, les relations sociales complexes, l’instabilité économique et la menace imminente du changement climatique pèsent lourdement sur la population mondiale, laissant de nombreuses personnes dans l’incertitude et l’appréhension face à l’avenir. L’organisme face au stress chronique Lorsqu’une personne est confrontée à un stress, l’organisme déclenche une réponse biologique complexedans le corps, en libérant des hormones telles que l’adrénaline et le cortisol dans la circulation sanguine.Ces hormones nous permettent de réagir efficacement en cas d’urgence ou de toute autre menace nécessitant une action rapide pour notre survie. En cas de stress chronique et/ou prolongé, en revanche, le système naturel de réponse tend à rester activé pendant une période plus longue, ce à quoi le corps humain est mal adapté : la libération continue d’hormones de stress perturbe le fonctionnement normal de l’organisme et accroît le risque de problèmes de santé allant de l’anxiété et de la dépression aux troubles du sommeil et de la digestion, en passant par les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. [1] Des taux de natalité en berne Le stress chronique omniprésent dans notre société provoque une forte baisse du taux de natalité. Que ce soit en Europe ou dans le monde, de nombreux pays luttent pour maintenir leur population et la France ne fait pas exception : depuis 2010, le nombre de bébés nés en France n’a cessé de diminuer, pour atteindre un nouveau plancher de 678 000 bébés en 2023, soit 1,68 naissance par femme. [2]Même dans un monde idéal, la responsabilité de créer, de nourrir et de protéger une nouvelle vie est considérable. Il est donc logique que, dans le nôtre qui est de plus en plus instable, de moins en moins de femmes veuillent ou puissent...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
A la Une

Handigynéco,un déploiement en trois phases

Dans le champ des inégalités sociales et territoriales, les premières victimes sont les femmes et particulièrement les femmes en situation de handicap. En 2016-2017, l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France confie à Catherine Rey-Quinio, médecin et conseillère médicale à la direction de l’autonomie, la mission de concevoir un programme pour améliorer l’accès aux soins des personnes en situation de handicap. Elle s’y attelle avec la sage-femme Frédérique Perrotte.Cette mission nécessite au préalable un état des lieux précis, c’est l’Étude Handigynéco. Phase I – 2016-2017 Étude Handigynéco Île-de-France Diagnostic de la filière de soins gynécologiques et obstétricaux accueillant des femmes en situation de handicap sur le territoire francilien Des femmes en déshérence de suivi gynécologique Menée auprès de 1000 femmes en situation de handicap, l’enquête met en lumière la déshérence dans laquelle elles se trouvent trop souvent, en ce qui concerne leur suivi gynécologique et la prise en compte de leur vie affective et sexuelle : Des recommandations L’Étude Handigynéco relève un certain nombre de blocages et débouche sur cinq recommandations : Phase II – 2018-2020 Étude Handigynéco en pratique Intervention de sages-femmes en établissements médico-sociaux franciliensCette recherche-action s’inspire des recommandations issues de l’étude Handigynéco Île-de-France et se déroule de juin 2018 à la mi-2020. L’objectif stratégique de Handigynéco en pratique est de rendre possible la construction d’un parcours gynécologique cohérent pour les femmes en situation de handicap. Aller vers Face à la difficulté de déplacer la population concernée et dans une démarche d’« aller vers », les sages-femmes spécialement formées aux spécificités du handicap se mobilisent pour intervenir dans les établissements médico-sociaux.Deux types d’interventions sont mises en place, en consultations individuelles et sous forme d’ateliers collectifs sur la Vie affective et sexuelle (VAS) et les Violences faites aux femmes (VFF).L’Étude Handigynéco en pratique permet de dépister 47 pathologies chez 37...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
A la Une

La France, premier pays à inscrire le droit à l’IVG dans sa Constitution

« La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse [IVG] », extrait de l’article 34 de la Constitution française. En inscrivant la liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans le marbre de la Constitution, la loi réaffirme son caractère fondamental en France. Il s’agit d’interdire à l’avenir toute remise en cause de cette liberté par la loi. Cela n’est pas anodin, à l’heure où le droit d’avorter régresse dans plusieurs pays étrangers, comme aux États-Unis ou même en Europe. Le 4 mars 2024, la France s’est distinguée en devenant le premier pays au monde à inscrire dans sa Constitution la liberté pour une femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette décision historique a été prise lors d’un congrès réuni au château de Versailles, où 852 parlementaires ont largement approuvé la mesure avec 780 votes favorables contre 72, surpassant ainsi le seuil requis de 512 voix. « Un message envoyé à toutes les femmes du monde », a déclaré Gabriel Attal. Dans son discours préalable au vote, le Premier ministre a rendu hommage à toutes celles qui se sont battues pour le droit des femmes, d’Olympe de Gouges à Gisèle Halimi, de Simone de Beauvoir à Simone Veil, et bien d’autres. Il a rappelé le rôle des associations qui ont oeuvré en ce sens et continuent de le faire. Il a cité les alliés masculins, il a rappelé les souffrances immémoriales des femmes condamnées à avorter clandestinement. « L’homme que je suis ne peut imaginer vraiment la détresse qu’ont pu connaître ces femmes, privées de la liberté de disposer de leur corps des décennies durant. L’homme que je suis ne peut imaginer vraiment la souffrance physique d’alors, quand […]

A la Une

Contraception partagée en France : sages-femmes, moteur du changement ?

« Les sages-femmes sont dédiées à la santé des femmes, et nous sommes aujourd’hui très bien identifiées par la population comme l’une des professions en charge de la contraception, assure Gersende Marceau, sage-femme spécialisée dans la contraception testiculaire. Cela me paraît évident que, si changement il doit y avoir dans la charge contraceptive, on est moteur, levier ou frein dans ce changement. » Le changement est là. Il est balbutiant, mais il est là. La contraception partagée à ses balbutiements  92 % des femmes en âge de procréer et qui ne désirent pas de grossesse utilisent une contraception en France. Ce chiffre de l’Inserm suffit à justifier l’utilisation du terme « balbutiant ». Plusieurs raisons expliquent pourquoi les hommes ne se sont pas emparés des méthodes de contraception : des préjugés, des constructions socio-historiques, le manque d’informations disponibles et le faible nombre de dispositifs dont l’efficacité est prouvée et reconnue.  Dans le pays, seules trois méthodes à destination des hommes sont recommandées par la Haute Autorité de santé (HAS) : le préservatif, la vasectomie et le retrait. Pour les femmes, la HAS en reconnaît plus d’une dizaine. D’autres méthodes de contraception masculine n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché et donc ne peuvent être commercialisées, seulement fabriquées artisanalement. C’est le cas de la contraception thermique avec les slips chauffants et les anneaux en silicone. La contraception hormonale existe par injections hebdomadaires. Validées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces injections ne sont toutefois pas remboursées, et se limitent à 18 mois d’utilisation, faute d’études allant au-delà. La notion de charge mentale de la contraception et la prise en charge de la contraception par les hommes font, ceci dit, doucement (trop ?) leur chemin. Selon les derniers chiffres de l’Assurance Maladie, le nombre de vasectomies remboursées est passé de 1908 en 2010 à 23 306 en 2021. L’utilisation des...

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ce contenu est réservé aux abonnés formule numérique.
Already a member? Connectez-vous ici
A la Une

Deuil périnatal : quelle place pour les sages-femmes ?

L’accompagnement du deuil périnatal est devenu une évidence en maternité. Avec les associations de parents et les psychologues, les sages-femmes peaufinent cette clinique au contact des familles depuis une vingtaine d’années. Dans plusieurs établissements, des initiatives ont émergé pour permettre aux parents endeuillés de se recueillir et créer des rituels (voir p. 21 et 28). Les réflexions sur les soins palliatifs ont aussi donné une place aux sages-femmes. Celle-ci est spécifique. Comme en témoigne Anne Dejean, sage-femme membre de Paliped – l’équipe ressources de soins palliatifs pédiatriques en Île-de-France – les sages-femmes accompagnent les femmes et les familles dans le temps présent (lire p. 31). Les psychologues, eux, ont vocation à les faire cheminer dans le processus de deuil.  Des progrès restent à faire. Le Réseau de santé périnatale parisien (RSPP) a par exemple initié un projet ambitieux pour aider les équipes à améliorer les photos mémorielles prises lors du décès d’un tout-petit (lire p. 24). De nombreuses réflexions, issues du contact avec les familles, restent à mener pour améliorer le savoir-être face au deuil ou proposer de nouveaux dispositifs d’accompagnement. ACCOMPAGNER LA FAMILLE AU SENS LARGE Au cours d’une formation organisée par le RSPP et les associations Spama et Petite Émilie le 16 octobre dernier, des partages d’expérience ont porté sur l’accompagnement des familles au sens large. Concernant les couples, des propositions ont émergé des échanges. Par exemple, lors de la décision d’IMG, comme seule la signature de la mère est légalement indispensable, certaines équipes proposent au père de signer symboliquement, de tendre le stylo à sa compagne ou de lui donner la main. L’objectif est que le poids de la décision ne pèse pas sur les seules épaules de la mère et d’éviter que cette signature ne fasse le lit d’une culpabilité encore plus intense. Prévenir le couple en amont des temporalités […]