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Sage-femme échographiste : et si c’était pour moi ?

Encore trop de patientes ne savent pas que les échos peuvent se faire auprès de la sage-femme. Pourtant, les cabinets ne désemplissent pas. En 2024, on estime qu’il y avait 10,9 %1 de sages-femmes échographistes parmi l’ensemble des sages-femmes libérales, soit environ 892 professionnelles2 en France. L’URPS Île-de-France juge qu’il s’agit d’un profil très rare.  En effet, cela paraît peu, mais leur activité est colossale : en 2024 toujours, elles ont réalisé 1 522 080 actes3 CCAM d’échographies obstétricales et gynécologiques. C’est 325 % d’actes de plus qu’en 2017 ! En seulement sept ans, le nombre d’échographies par maïeuticienne libérale est passé de 62 à 186. Et c’est sans compter toutes les salariées qui exercent en centres de santé. Comment l’expliquer ? Opportunités et soif de découverte Sophie Escobar, présidente du Conseil national professionnel de maïeutique, est sage-femme depuis 1998, et échographiste depuis 2001. Pour elle, c’est l’excellence de la formation des sages-femmes qui est le moteur de cette croissance : « Les échographies gynécologiques et obstétricales étaient essentiellement réalisées par les gynécologues-obstétriciens et les radiologues. Depuis 2022 que les sages-femmes sont engagées pour 43 % dans le dépistage (source Cnam 2022), notre sinistralité reste très faible, tout comme le taux de fraude ».  Pia Laborde exerce à Bordeaux. Elle invoque le peu de consultations d’échographie en maternité, les sages-femmes hospitalières étant occupées aux postes en salle de naissance et hospitalisation : « Si ça continue comme ça, les échographies vont être de plus en plus faites en ville. Celles de référence seront gardées par les gynécologues hospitaliers, et toutes celles de dépistage seront effectuées dans nos cabinets. » Elle le constate déjà au quotidien : « C’est sûr qu’on ne manque pas de travail ! En plus, le CHU nous fait confiance. »  Il y aurait donc une place à prendre pour toutes celles qui souhaiteraient se lancer dans le dépistage échographique de premier recours.  Au-delà, si de plus...

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Avec les sages-femmes de la Réserve sanitaire

Niché derrière un grand étang au-dessus duquel s’élève une brume envoûtante au petit matin, un corps de ferme charmant en pierres grises. Un gîte de France ?  Les tentes blanches érigées sur la parcelle et les silhouettes revêtues d’un même gilet blanc détonnent. Nous sommes en réalité dans un tout autre endroit, plutôt confidentiel : un camp de formation de cinq jours de la Réserve sanitaire. Nous resterons donc discrets quant à sa localisation… Pour cette session, ils sont 66, une grande promotion ! Médecins, urgentistes, infirmiers, pharmaciens, secrétaires médicaux… et sages-femmes. Tous prêts à tester leurs limites pendant une petite semaine, avec des exercices de mise à l’épreuve, de gestion des situations de crise et de l’imprévu. « On a tous envie de bouger, de voir comment ça se passe ailleurs », observe Alice Charbonnel, maïeuticienne hospitalière.  « C’est vrai qu’on aimerait bien partir tout de suite. Si à la fin de la semaine, on nous disait “on y va”, je pense qu’on irait tous ! » renchérit Anne Bord-Batany, sage-femme clinicienne. Une envie d’exercer son métier avec passion et de partir en mission les anime. Leur engagement volontaire témoigne aussi d’un acte citoyen fort pour la santé de tous. La Réserve sanitaire, c’est quoi ?  Créée en 2007 suite à l’épidémie de chikungunya à la Réunion, gérée par Santé publique France (SPF), la Réserve sanitaire, c’est une communauté de professionnels issus de tous les secteurs de la santé (médical, paramédical et logistique), qui se portent volontaires pour être dépêchés par l’État français sur les lieux de crise sanitaire à tout moment. La France serait le seul pays au monde à en être dotée.  « Les soignants sont habitués à soigner en sécurité. Cela n’est pas forcément le cas en mission » prévient Philippe Segura. « Ils ne sont pas soumis à une rigueur militaire, mais ils rejoignent une organisation structurée,...

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Le « parcours ménopause », pour une prise en charge globale

Ménopause et détresse des patientes Les patientes ménopausées ont souvent une prise en charge superficielle et généraliste de leurs symptômes. Pour beaucoup, un traitement hormonal leur est proposé afin de soulager les bouffées de chaleur. Malheureusement, chez certaines femmes ce traitement peut accroître la survenue de maladies cardiovasculaires. Il est donc essentiel de vérifier leurs facteurs de risques en amont et de pouvoir leur proposer des alternatives si nécessaire. Sans réel accompagnement, les patientes peuvent se sentir livrées à elles-mêmes et ne pas comprendre entièrement toutes ces modifications corporelles. En plus des symptômes physiques, la santé mentale des femmes ménopausées peut être altérée. C’est dans ce contexte que plusieurs hôpitaux, mais également des maisons de santé, ont décidé de créer une prise en charge globale de la ménopause. Pourquoi créer un parcours spécifique ? Lorsque l’on questionne les médecins sur l’intérêt de créer un parcours ménopause, une même raison est toujours avancée : les consultations de gynécologie sont trop courtes pour faire un vrai point d’information sur la ménopause. Les patientes ne sont pas suffisamment informées, et bénéficient rarement d’une vision globale et pluridisciplinaire du sujet. « On milite auprès des politiques pour la création d’une consultation ménopause longue, comme il existe une consultation contraception longue » explique le Pr Geneviève Plu Bureau, chef d’unité de gynécologie médicale à l’hôpital Port-Royal. « Il faut que les acteurs de santé aient le temps de bien informer les femmes, et de vérifier l’ensemble de leurs facteurs de risques. » En attendant qu’une telle consultation existe, les parcours ménopause offrent aux patientes une vision d’ensemble sur cette étape de vie. Plusieurs d’entre eux sont nés ces dernières années sous différents noms, comme « circuit ménopause » ou « transition ménopausique ». Mais ils sont majoritairement situés en Région parisienne ou dans des grandes villes comme Lille (à l’Institut cœur poumon du CHU) et Toulouse...

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Construire la confiance, pas à pas : quand la sage-femme devient point d’ancrage

Dans les parcours cabossés par la précarité, les violences ou l’exil, les sages-femmes sont souvent les premières à briser l’isolement. « On entre dans leur intimité, on voit dans quel état est leur logement, on mesure leurs difficultés », raconte Julie Chateauneuf, sage-femme à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, qui accompagne également des femmes migrantes ou en situation de précarité. Elle insiste sur l’importance du lien humain : « Avant de pouvoir parler de contraception ou d’allaitement, il faut déjà qu’elles aient mangé, qu’elles se sentent en sécurité ».  Pour ces femmes qui vivent dans l’errance administrative, la peur du rejet ou le traumatisme d’un parcours migratoire, la sage-femme est parfois la seule figure professionnelle qui ne les juge pas. Certaines patientes n’ont jamais eu de suivi médical ou n’osent plus consulter. Julie Chateauneuf précise : « Il faut expliquer qu’on n’est pas là pour dénoncer, qu’on est tenues au secret professionnel. » Un engagement de terrain au plus près des femmes Dans ces contextes de grande précarité, certaines sages-femmes exercent au sein de structures associatives comme l’ADSF (Agir pour la santé des femmes), qui intervient auprès de femmes sans logement ni couverture sociale. Les consultations ont lieu dans des camions aménagés, des foyers ou même l’espace public. L’objectif dépasse le soin : repérer les souffrances silencieuses et offrir une présence humaine continue. Pour Morgane Revel, sage-femme coordinatrice du staff médicopsychosocial à la maternité Paris Saint-Joseph, la première consultation est décisive. « C’est souvent là qu’elles posent leur histoire. On leur demande si elles ont vécu des violences, si elles ont un logement. Elles se livrent plus qu’on ne le croit. » Ces instants de partage permettent parfois de poser les jalons d’un nouveau départ. Une -parole confiée devient un fil d’Ariane. « Lors d’un premier rendez-vous, une patiente a éclaté en sanglots quand je lui ai simplement demandé comment elle allait. C’était la...

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Infertilité – PMA à 40 ans – Préservation sociétale : quand l’espoir se trouve en Espagne

Au-delà de la progression de l’infertilité elle-même (un couple sur quatre en France), nous avons identifié deux causes majeures à ce changement de paradigme :  Profession Sage-Femme a assisté au 11e congrès international IVI RMAdu 24 au 26 avril 2025 à Barcelone. Ce rendez-vous a rassemblé 1 400 professionnels, chercheurs et académiciens de 58 pays pour aborder les avancées les plus prometteuses dans le domaine de la médecine reproductive. Nous avons profité de cette invitation du groupe de cliniques de la fertilité espagnol IVI, pour faire le point sur l’innovation scientifique en matière de fertilité et de PMA, et mettre à jour les connaissances sur les conditions de traitement et d’accueil des patients dans les centres de fertilité espagnols.  Informer nos patientes bloquées dans le système français  De plus en plus de patientes viennent en cabinet libéral pour des demandes de parcours de PMA. Nous pouvons les accueillir pour les renseigner, prescrire les premiers examens, faire les échos de monitoring d’ovulation et de datation, et les orienter vers un service d’AMP (assistance médicale à la procréation). Mais quand est-il de nos patientes qui n’arrivent pas à trouver de place ou sont sur des listes d’attente à rallonge dans les hôpitaux français ? À qui l’on dit que c’est trop tard ? Qui sont en échec à répétition ? Ou dont les spécificités ne sont pas prises en compte par la loi française ?  La PMA hors frontière est une option pour elles. D’abord parce qu’elles auront la chance – si bien orientées – d’arriver à devenir maman ou à trouver une façon de s’adapter à ce qui les en empêche plus rapidement, ensuite parce que la Sécurité sociale prend en charge une partie des coûts importants d’une telle procédure à l’étranger. Les professionnels de santé français eux-mêmes envoient certains de leurs patients en Espagne.  Les différences entre un pays comme...

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Dépistage et prise en charge du diabète gestationnel

(Dossier reproduit ici avec l’aimable autorisation de la rédaction d’Obstetrica et de l’autrice). Une prévention précoce peut réduire significativement le risque de diabète gestationnel (DG) et exercer une influence positive sur la santé de la mère et de l’enfant. Dans ce contexte, il est important de distinguer entre les facteurs modifiables liés au mode de vie et les risques intrinsèques, qui sont expliqués dans le tableau ci-contre. Les mesures préventives contre le DG consistent principalement en une alimentation saine et une activité physique régulière. Il est particulièrement important d’adopter ces gestes dès que possible, idéalement avant même la conception.  Approche nutritionnelle spécifique Une alimentation saine joue un rôle essentiel dans la prévention du DG. Des approches nutritionnelles spécifiques comme le régime méditerranéen ou les directives nationales pour une alimentation saine (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, 2015) sont particulièrement recommandées. Chez les femmes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est dans la norme, le fait d’éviter une prise de poids excessive en début de grossesse et d’adopter un mode de vie sain peut permettre de diminuer le risque de DG.  L’essai contrôlé randomisé (ECR) du centre de santé San Carlos en Espagne sur la prévention du DG a conclu qu’il est souhaitable de recommander aux femmes, porteuses de facteurs de risque ou non, une alimentation de type méditerranéen à partir de la 12e semaine de grossesse (Assaf-Balut et al., 2017).  Régime méditerranéen Cette alimentation peut se caractériser par :• deux portions de légumes par jour ; • trois portions de fruits par jour (sans compter les jus de fruits) ; • trois portions de produits laitiers écrémés par jour ; • des céréales complètes ; • deux à trois portions de légumineuses par semaine ; • consommation de poisson modérée à élevée ; • faible consommation de viande rouge et de viande transformée ; • aucune...

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Souffrir en silence : un sondage révèle l’impact du fibrome utérin sur la vie des femmes 

Si les fibromes sont à ce point bénins, pourquoi sont-ils la première cause d’ablation de l’utérus dans le monde (plus de 75 000 Françaises ont une hystérectomie chaque année avec pour principale indication un fibrome) ? Et pourquoi aucun panel ni cohorte n’ont-ils été constitués pour déterminer les impacts du fibrome utérin sur la vie des femmes ! ? C’est le nom du sondage qu’a mené Fibrome Info France auprès de 286 femmes et révélé en mars 2025.  « Pour moi, le chiffre le plus parlant, c’est celui-ci : 61 % des porteuses de fibromes déclarent des douleurs handicapantes, et ces douleurs ne sont pas reconnues ! », s’exclame Angèle Mbarga. Présidente de l’association, elle se bat depuis 2011, date de sa création, pour que l’errance diagnostique ne soit plus aussi longue (entre quatre et six ans selon l’étude Fibrom’Impact réalisée en 2023 par Ipsos).  Autre pourcentage éloquent : 75 % des femmes interrogées doivent superposer les protections en raison du flux et de l’abondance des saignements. C’est sur ce point que le docteur Séverine Alran, chef de service gynécologie et sénologie à l’hôpital Paris Saint-Joseph, veut attirer l’attention : « Le message, c’est de rester sur les règles, les saignements. Les femmes qui saignent, on n’en parle pas, pourtant une femme passe un sixième du mois à saigner. »  Elle dénonce le tabou des règles dans une société masculine qui invisibilise, dans une société médicale où l’on n’est pas assez attentif aux saignements hémorragiques et aux patientes qui s’en plaignent : « Une femme qui saigne ainsi et qui a une anémie, ce n’est pas normal, que fait-on de leurs douleurs ? », interroge la spécialiste à la tête de la première unité médecine ambulatoire bilan fibrome (UMAB Fibrome) en France.  Petit rappel sur le fibrome utérin  Encore appelées léiomyomes, ces boules lisses de cellules musculaires se développent sur les parois de l’utérus (sous-séreux, pédiculé), dans le myomètre (interstitiel)...

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Le profil de nos patientes en 2025 : toutes les femmes !
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Le profil de nos patientes en 2025 : toutes les femmes ! 

Moins ou pas de bébés, désertification médicale, levée des tabous sur les maladies féminines sont quelques unes des raisons pour lesquelles le paysage a bougé. Dans le cabinet d’Isabelle Dallay, sage-femme libérale à Tullins, près de Grenoble, citée plus haut, « 2024 était la première année où j’avais aussi peu de femmes enceintes : pas plus de 25 % », estime-t-elle. Comme d’autres, elle observe ce changement radical depuis trois ou quatre ans seulement.  L’arrivée massive de tous les profils de femmes en consultation en dehors de la périnatalité est une évolution à laquelle les nouvelles praticiennes peuvent faire face, grâce à l’ajout de la sixième année d’études à leur cursus. Les autres n’ont pas été préparées à affronter ces challenges. Elles y répondent par la formation continue, l’intelligence collective et de cœur. Et ce, malgré les limitations de leurs droits de prescription et de vaccination handicapantes et floues. Un entre-deux qui fragilise la profession  On ne les autorise à s’occuper que des femmes et des jeunes filles en bonne santé sur le plan gynécologique et à orienter vers les spécialistes en cas de pathologie. Mais que faire quand il n’y a pas d’accès au médecin traitant ou au gynécologue ? « Bilan complet, diagnostic du cancer du sein… On se substitue à eux par la force des choses, alors que l’on n’a pas le droit », s’agace une autre sage-femme de manière anonyme.  Sans compter toutes les patientes qui n’ont pas de suivi gynécologique (pas d’examen gynécologique depuis plus d’un an), soit 37 % des femmes selon l’Observatoire national de la -santé des femmes. Et ce, parce qu’elles ne savent pas que les sages-femmes sont là pour les accueillir.  Pour Isabelle Derrendinger, qui vient d’être réélue en janvier à la tête de l’ordre des sages-femmes, « ce n’est pas le profil des femmes qui a changé, c’est la...

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Se former à l’haptonomie pré et postnatale (PPN), véritable accompagnement à la parentalité

C’est ici, dans une petite rue charmante et arborée du douzième arrondissement de Paris longeant la voie ferrée du métro, que, patiemment pendant deux ans, les soignantes s’entraînent, d’apprentissages théoriques en mises en situation très pratiques, pour que maman, papa et bébé partent à la rencontre les uns des autres et fassent famille dès la vie in utero.  Certaines viennent de très loin, comme Fabienne et Anne Sophie, en provenance de l’île de la Réunion. Elles ont effectué une quinzaine d’allers-retours avec L’Hexagone afin de suivre les neuf stages de la formation permettant d’exercer en tant que sage-femme praticienne en haptonomie. Ou encore Stéphanie Gasa, vice-présidente de l’ordre des sages-femmes du Gard, elle a attendu d’avoir 50 ans pour se former à cette pratique qu’elle avait expérimentée en tant que patiente il y a 23 ans avec sa fille et nous raconte à quel point cela a changé sa vie : plus de liens, plus d’humain… et des opportunités professionnelles !  Dans la salle principale de formation, elles sont toutes en chaussettes avec un repose-pieds pour plus de confort. « Cela devrait être proposé à toutes les femmes enceintes au travail », s’exclame l’une d’entre elles. « Il paraît qu’ils le font chez L’Oréal », lui répond une autre. Aux fenêtres, une canopée de branches d’arbres colore ce lieu d’un vert lumineux. Les dix-huit élèves sages-femmes et leurs cinq formatrices y discutent vivement entre elles, dans une ambiance studieuse mais joyeuse, lors de leur avant-dernier jour de formation. Demain, c’est le grand jour, elles obtiendront leur diplôme d’accompagnement haptonomique pré et postnatal des parents et de leur enfant (formation PPN). Qu’est-ce que l’haptonomie ?  Pour la docteure Catherine Dolto (fille de Françoise), présidente du CIRDH-FV et coréférente de la formation, « c’est la science de l’affectivité. Elle permet de comprendre comment tout ce qui est affectif relie le corps et l’esprit »....

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Sage-femme addictologue : un métier d’écoute, de lien et de soins 

Œil rieur et pas cadencé, Aurélie Debaecker arpente les couloirs de l’hôpital. À peine sortie d’une réunion sur le sujet de la prise en charge des vulnérabilités, elle passe une tête dans le bureau des sages-femmes de la maternité. « Quelqu’un pour moi aujourd’hui ? », demande-t-elle. Pas cette fois-ci. Elle passe en revue les accouchements qui ont eu lieu depuis sa dernière visite, reconnaît le nom d’une femme vue il y a quelques mois pour du tabac, l’autre lors d’une précédente grossesse pour du cannabis. Elle se note de passer les voir pour prendre des nouvelles. Elle reprend sa route, passe devant une exposition d’affiches dans le hall d’accueil qu’elle a co-réalisée à l’occasion du Mois sans tabac puis gagne le service auquel elle est rattachée, « l’addicto ». Aurélie Debaecker est sage-femme au sein d’une équipe de liaison et de soins en addictologie (Elsa). Elle exerce sur trois sites : le centre hospitalier de La Rochelle qu’elle vient de traverser, celui de Rochefort et l’hôpital Marius Lacroix dédié à la psychiatrie. Repérer, informer, déculpabiliser et amener vers le soin Ces quelques pas en sa compagnie ont suffi pour donner un bref aperçu du rôle de sage-femme addictologue : c’est faire le lien entre les différents services, c’est proposer une prise en charge adaptée aux femmes, surtout les mères et futures mères qui ne peuvent se passer d’alcool, d’héroïne, de haschich, de médicaments ou d’autres substances et les accompagner au mieux. Pour y parvenir, elle a quatre grandes missions. Elle les décrit, désormais installée dans son bureau, sa panoplie de prospectus sur les addictions en toile de fond. « Ma première mission est la prise en charge clinique du public périnatalité », débute-t-elle, donc beaucoup de femmes enceintes. « Le matin, la priorité est de savoir s’il y a des personnes identifiées par les autres services qui ont besoin...

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