Femmes, sexe et drogues

Chez les femmes, la consommation de drogue est surtout appréhendée à travers la grossesse ou des profils spécifiques : jeunes, en situation de prostitution ou victimes de violences. De rares et récentes études s’intéressent au recours aux substances dans le cadre de la sexualité.

L’usage de drogue en contexte sexuel suscite l’attention des médias et des chercheurs. Cette attention s’est surtout concentrée sur les pratiques des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et recourant au chemsex, une pratique dont la définition reste plurielle (voir encadré). LeGouvernement emboite le pas : la dernière feuille de route en santé sexuelle pour 2021-2024 recommande d’améliorer le repérage et la prise en charge des chemsexeurs, exposés à des risques addictifs et sexuels. Un rapport national a aussi été commandé sur le sujet au professeur AmineBenyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse, et devrait être rendu public prochainement. Mais qu’en est-il des femmes ? En France, l’étude Sea, Sex and Chems, coordonnée par une équipe de médecins-addictologues et sexologues, a livré ses premiers résultats fin 2021 concernant la consommation de produits dans le cadre sexuel, y compris chez les femmes. Elle a donné lieu à une première communication intitulée « Chemsex en population féminine : la grande inconnue ou la grande oubliée ? » CHEMSEX CHEZ LES FEMMES Sea, Sex and Chems a tenté de toucher un public large d’hommes et de femmes majeurs. Entre mars et juillet 2021, un questionnaire en ligne a été diffusé au sein de milieux festifs et militants LGBT et par des médias. L’objectif était de repérer les facteurs de risques de déclenchements d’addictions comportementales et sexuelles ou liées aux produits dans le cadre du chemsex. Au total, 2676 personnes ont répondu au questionnaire, « un des effectifs les plus conséquent jamais constitué en France sur la thématique », selon les chercheurs. Dans cet effectif, 723 femmes ont répondu. Parmi elles, 198 ont décrit avoir déjà pratiqué le chemsex, représentant 15,6 % de l’effectif de « chemsexeurs.euses » de l’étude.  Leur moyenne d’âge est de 27,4 ans et 70,7 % ont suivi des études supérieures. Elles se décrivent comme hétérosexuelles en majorité…

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