Installer son cabinet chez soi peut s’avérer intéressant lorsque son habitation le permet, pour gagner du temps de transport, éviter l’achat et l’entretien d’un véhicule et faire des économies de carburant et de loyer. © Guilherme Rossi – pexels.com AUTORISATIONS NÉCESSAIRES Le projet demande plusieurs démarches. Dans les villes de plus de 200 000 habitants et dans les départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis ou du Val-de-Marne, il est obligatoire d’obtenir l’autorisation préalable de la mairie ou de la préfecture pour classer son domicile comme établissement recevant du public (ERP). Cette autorisation est accordée à condition que le logement constitue la résidence principale du demandeur et que son activité ne revête pas de caractère commercial, ce qui est le cas d’un cabinet de sage-femme. L’autorisation est donnée à la personne qui exerce et non au local : elle ne peut donc se transmettre et la demande doit être renouvelée en cas de changement de locataire ou de propriétaire. Par dérogation, cette demande d’autorisation n’est pas nécessaire lorsque le logement est situé en rez-de-chaussée et que l’activité n’engendre pas de nuisance pour le voisinage, et lorsque l’habitat est situé en zone franche urbaine. Pour les locataires, il faut demander au bailleur l’autorisation de changer la destination du logement, pour passer d’un usage d’habitation à un usage mixte. Si le propriétaire est d’accord, un avenant au bail initial suffit pour valider le changement. De leur côté, les propriétaires doivent vérifier que le règlement de copropriété n’interdit pas l’usage professionnel des logements. Si aucune clause ne l’empêche, il est préférable pour éviter tout conflit de demander aux autres copropriétaires, en assemblée générale, l’autorisation d’installer un cabinet à son domicile. RESPECT DES NORMES Les cabinets médicaux appartiennent à la cinquième catégorie des ERP (articles R.123-18 et R.123-19 du Code de la construction et de l’habitation). Ils sont…
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Ocytocine, l’hormone aux mille vertus ?
TweetOù est fabriquée l’ocytocine ? L’ocytocine est fabriquée dans le cerveau, dans l’hypothalamus. Les neurones qui fabriquent l’ocytocine la libèrent dans la circulation sanguine, à proximité de l’hypophyse. Ces neurones ont une activité électrique, comme les autres neurones, mais leurs axones se terminent à proximité des vaisseaux sanguins. L’ocytocine va donc agir loin de son site de fabrication. C’est une hormone produite par le cerveau. Les neurones qui la fabriquent sont influencés par les autres neurones. L’ocytocine est aussi produite dans d’autres organes, comme l’utérus, de façon marginale. Elle peut alors exercer une action locale. Mais la grande majorité de l’ocytocine est produite dans le cerveau. Où agit-elle ? Au niveau périphérique, les principaux récepteurs de l’ocytocine se trouvent dans la glande mammaire, dans les cellules myoépithéliales des acini, qui ont des capacités contractiles. Lorsque l’ocytocine active ses récepteurs, ces cellules se contractent et font sortir le lait des canaux galactophores des acini. C’est le réflexe d’éjection de lait. Si les récepteurs sont absents, ou s’il n’y a pas d’ocytocine pour les activer, le lait reste dans la glande mammaire. C’est un des effets majeurs de l’ocytocine, absolument indispensable à cette action. Il y a également des récepteurs dans l’utérus, dans le myomètre et dans l’endomètre. L’ocytocine permet la contraction du myomètre au moment de l’expulsion du petit ou du placenta. Ici, l’ocytocine intervient de manière complémentaire aux prostaglandines, également produites par l’endomètre. Mais ces prostaglandines sont aussi contrôlées par l’ocytocine.Ce sont les deux actions périphériques essentielles de l’ocytocine. Chez le mâle, il y a aussi des récepteurs à ocytocine tout le long du tractus génital, y compris chez l’humain. Ici aussi, l’ocytocine a une action sur des cellules contractiles, facilitant l’éjection des spermatozoïdes. L’ocytocine est également libérée dans le cerveau. Dans ce cas, elle agit comme un neuromodulateur, qui amplifie ou...

Gérer les pénuries estivales, et après ?
TweetLes réorganisations en mode dégradé prévues pour l’été se succèdent. Après trois périodes de fermeture en mai, la clinique de Lesparre-Médoc, en Gironde, sera de nouveau fermée en août. Dans les Yvelines, la maternité publique de Meulan-les-Mureaux sera fermée du 6 au 29 août. La polyclinique Saint-Côme, à Compiègne, dans l’Oise, n’accueillera aucun accouchement entre le 1er et le 22 août prochains. « MA MATERNITÉ VA CRAQUER » Autre cas emblématique : la maternité de Nevers, la dernière de la Nièvre, a provisoirement fermé entre le 11 et le 19 avril 2022. En cause : le départ de 5 sages-femmes vers la PMI et le libéral, entre septembre 2021 et avril 2022, sur une équipe de 20 équivalents temps pleins (ETP). Les quatorze professionnelles restantes ont atteint le stade d’épuisement et se sont mises en arrêt maladie. Le service a rouvert grâce au renfort de la réserve sanitaire. Des infirmières ont aussi été recrutées. Mais l’établissement cherche toujours six sages-femmes, à des conditions qui se veulent attractives : logement gratuit pendant neuf mois, salaire net avant impôt en sortie d’école de 2260 euros hors primes et stagiairisation rapide. Cet été encore, la maternité va recourir à l’intérim, à des libérales vacataires et aux réservistes. L’Agence régionale de santé va aussi financer un dispositif exceptionnel faisant appel à des salariées volontaires de toute la France pour assurer des gardes à Nevers sur leur temps libre. L’Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF) a tenté un recensement des difficultés au niveau national. Sur 461 établissements, 121 ont répondu. Parmi eux, 40 % annoncent des réorganisations internes : arrêt des consultations de suivi de grossesse et des cours de préparation à la naissance, des échographies, des consultations en addictologie ainsi que des fermetures de lits de néonatologie, de services d’orthogénie ou de suites de couches. « Une maternité sur dix serait en difficulté majeure....

IVG : vers une constitutionnalisation ?
TweetLe vendredi 24 juin, la Cour suprême des États-Unis a révoqué le droit fédéral à l’avortement. Terrible pour les Américaines – dès les jours suivants, l’IVG était interdite dans plusieurs états – l’annonce a entraîné une onde de choc internationale. En France, les féministes et leurs alliés ont organisé plusieurs manifestations et les politiques se mobilisent. Plusieurs députées, de divers bords, ont annoncé vouloir constitutionnaliser ce droit. Des projets ont été déposés en ce sens. Ils aboutiront peut-être à une proposition commune. Soutenue par la première ministre, la démarche tranche avec le précédent refus d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé du premier gouvernement Macron, qui avait rejeté un projet similaire en 2018. SANCTUARISER L’IVG L’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution française serait une façon de le « sanctuariser ». Mais cela prendra du temps, des débats à l’Assemblée nationale et au Sénat et peut-être un référendum. Au Sénat aussi, des parlementaires s’apprêtent à déposer un texte, sous la houlette de la sénatrice et ancienne ministre des droits des femmes Laurence Rossignol. Comme de nombreuses associations, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a également rappelé « l’urgence d’inscrire le droit à l’avortement dans notre constitution française, pour le reconnaître enfin comme un droit fondamental et humain », une démarche soutenue par 81 % des Français, selon un récent sondage Ifop. Le HCE souhaite aussi inscrire ce droit dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et « harmoniser les conditions et les délais légaux pour avorter, au sein de l’Union européenne, sur ceux des états membres les plus progressistes ». UN DROIT MENACÉ D’autres acteurs estiment que ces démarches ne sont pas nécessaires, la France n’étant pas les États-Unis. Si la situation est effectivement différente, ici aussi, les anti-choix connaissent un regain de vivacité. Nombreux et organisés, ils œuvrent de façon...