EXPOSÉ Alexandra* me contacte afin d’organiser son suivi à la sortie de maternité, suite à son deuxième accouchement. Elle a donné naissance à des jumeaux à 38 SA, sous péridurale. L’allaitement semble avoir « bien démarré ». Elle a souffert d’un engorgement important à la maternité. Elle souhaite ardemment un soutien à l’allaitement car l’un des deux enfants a perdu plus de 10 % de son poids de naissance et semble avoir des difficultés à recevoir tout le lait dont il aurait besoin. Il reçoit des compléments à l’aide de préparations pour nourrissons (PPNRS). Il s’endort très vite au sein, alors que son frère semble plus vigoureux et a déjà repris 20 grammes à J4. Je rencontre donc Alexandra à J6, le lendemain de sa sortie de maternité. Les deux enfants ont repris du poids mais l’un des deux doit être complété et réveillé toutes les trois heures pour être alimenté. Alexandra m’indique sa grande inquiétude quant à sa possibilité d’allaiter exclusivement des jumeaux car elle n’a pas eu suffisamment de lait pour son ainé, deux ans auparavant. Elle l’avait sevré au cours du deuxième mois car sa production lactée semblait très insuffisante et son bébé recevait des compléments depuis la maternité. Son pédiatre lui avait alors signifié une production insuffisante et elle n’a jamais réussi à augmenter sa production malgré des tétées « fréquentes » toutes les 3 à 4 heures. Alexandra ne présente aucun antécédent médical particulier ; l’examen clinique et l’examen mammaire semblent normaux. Compte tenu de l’inquiétude d’Alexandra, persuadée qu’elle est incapable de fournir assez de lait à deux enfants alors qu’il ne lui pas été possible d’allaiter un singleton, j’aborde le sujet en utilisant des outils de communication visant à rendre la maman actrice des décisions d’action (« empowerment »), sans lui apporter des solutions sous la forme de conduite à tenir. En effet, les études…
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La permanence des soins des sages-femmes de Paris, un dispositif innovant
TweetEn ce samedi 14 août 2021 après-midi, Paris est déserte, et de nombreux cabinets médicaux ou de sages-femmes sont fermés. Mais rue Lahire, dans le XIIIe arrondissement, les consultations se bousculent à la maison de santé. Une sage-femme y est de garde pour le week-end, comme chaque fin de semaine et jour férié depuis mars 2019. La maison de santé, où n’exerce habituellement aucune sage-femme, accueille depuis cette date la première et unique permanence des soins des sages-femmes (PDS-SF) de France à ce jour. FACE AU DÉSERT MÉDICAL Équipés d’une poussette et d’un gros sac pour bébé, de jeunes parents arrivent d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis (93), informés de l’existence de la permanence par la maternité de la Pitié-Salpêtrière. Leur premier bébé est âgé de 11 jours et pleure beaucoup depuis deux jours. « Nous ne voulions pas nous rendre aux urgences, car il n’a pas de fièvre et nous ignorons s’il s’agit d’une vraie urgence, explique la maman. Les cinq pédiatres que nous avons contactés ne prennent plus de nouveau patient. Il n’y a donc rien d’autre le week-end à part cette permanence. » Arrivés peu après 14 h, le couple supporte l’attente, plusieurs patientes s’étant présentées avant eux. Parmi elles, une jeune femme est venue seule de Massy, dans l’Essonne (91), avec son nouveau-né. Tout son suivi de grossesse s’est déroulé à l’hôpital. Après son accouchement, début août, aucun suivi à domicile avec une sage-femme libérale n’a pu être mis en place, faute de professionnelle disponible en cette période estivale. La PMI de son secteur est fermée et, un peu plus loin, la suivante ne prend plus de bébé en rendez-vous, faute de place. Julie a découvert la possibilité de consulter un samedi après-midi sur la plateforme Doctolib. « Je souhaitais un rendez-vous rapide et à proximité de chez moi, témoigne cette habitante du XIIIe arrondissement....

La stratégie nationale contre l’endométriose débute lentement
TweetDes sages-femmes « référentes », faisant office de « premier recours » dans la prise en charge de l’endométriose, sur l’ensemble du territoire national ? Ce pourrait être bientôt une réalité, à en croire des informations récentes. Le Président de la République pourrait d’ailleurs l’annoncer lui-même, courant septembre, selon un engagement du ministre de la Santé. Il l’a affirmé début juillet, lors d’une réunion avec le groupe de travail dédié auquel participait Yasmine Candau, présidente de l’association de patientes EndoFrance. « Il était temps que le problème de l’endométriose soit enfin pris à sa juste valeur, commente-t-elle. On espère des choses concrètes, et pas seulement des annonces à effet de communication. Mais nous progressons, car nous bataillons depuis 2005. Nous avons rencontré pour la première fois un ministre en 2019, et cette fois en 2021. Nous avons l’impression d’avoir été entendues et j’ai envie d’y croire. » L’endométriose touche en effet une femme sur dix, entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France ! Or, comme le rappelle Yasmine Candau, « le décret qui annonce l’intégration de l’endométriose dans les études de second cycle de médecine n’est paru qu’en septembre 2020. Avant cela, et malgré le fait que nous le demandions depuis 2005, les médecins entendaient parler d’endométriose seulement pendant 20 minutes au cours de leurs 7 années de formation. On comprend qu’ils puissent passer à côté du diagnostic ! Cette première aberration a été corrigée en septembre 2020 et les premiers cours sur l’endométriose ont été donnés aux étudiants de médecine à partir de janvier 2021. Mais ces médecins sortiront d’étude en 2028. En attendant, ça ne va pas résoudre le délai de diagnostic. Il faut agir auprès des professionnels actuellement en exercice ». STRATÉGIE NATIONALE Il faut dire que la stratégie nationale contre l’endométriose, initiée par Agnès Buzyn en 2019, a pris du retard. La crise sanitaire liée au Covid-19 y a...

Une appli pour prévenir la dépression
Tweet L’application téléphonique des 1000 premiers jours, à destination des futurs parents, a été lancée de façon opérationnelle le 1er juillet, sans grande officialisation à ce stade. Pour autant, elle avait déjà été téléchargée par 6819 personnes à la date du 13 août 2021. Élaborée en collaboration avec des professionnels de santé, des partenaires institutionnels et des parents et financée par le ministère de la Santé, l’application propose plusieurs fonctionnalités. ALLÉGER LA CHARGE MENTALE Tout d’abord, l’application permet d’accéder à des articles en lien avec les 1000 premiers jours de l’enfant. Les informations vont à l’essentiel, afin d’être lisibles sur un écran de téléphone, et proposent des liens vers des articles plus fouillés ou des sites spécifiques. Des vidéos interactives sont aussi disponibles. Un calendrier permet également de centraliser les rendez-vous et de prévoir des rappels par le biais de notifications ou d’alertes concernant les différentes consultations médicales du parcours : suivi de grossesse, suivi pédiatrique, vaccinations de l’enfant, rééducation périnéale ou congés maternité et paternité. « Il s’agit d’alléger la charge mentale des parents », souligne Lauren Tron, chargée du déploiement de l’application. Cette dernière peut être personnalisée selon la période d’inscription (grossesse ou enfant déjà né), permettant d’éviter les étapes non nécessaires pour coller au plus près des besoins des parents. L’application permet aussi de géolocaliser les professionnels de santé et les ressources utiles à proximité. PRÉVENTION DE LA DÉPRESSION Le plus important réside dans la fonctionnalité préventive de l’application. Elle sensibilise les parents aux symptômes évocateurs de la dépression du post-partum, les invitant à en parler à un professionnel de santé. Elle propose l’échelle de dépression du post-partum d’Edimbourg (EPDS), sans la nommer telle quelle, incitant les parents à s’interroger sur leur état émotionnel. Aucun score ni diagnostic ne leur est présenté à l’issue du questionnaire, mais un seuil a été défini pour que leur...