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Pratiques

Sages-femmes en Elsa

Accompagner les patientes dans leur globalité, quelles que soient leurs vulnérabilités : telle est la motivation partagée par les sages-femmes qui ont décidé de rejoindre une équipe de liaison et de soins en addictologie, ou Elsa. Tabac, alcool, sucre, opiacés, cannabis, héroïne, cocaïne… Toutes les addictions y sont traitées, quand il ne s’agit pas de poly-consommations. RARES SAGES-FEMMES Créées en 1996, les Elsa ont trois missions. Elles sont d’abord destinées à appuyer les équipes soignantes. Elles assurent aussi la coordination des parcours de soins. Enfin, elles ont une mission de formation et de conseil auprès des soignants. La France compte plus de 250 Elsa à ce jour.  En janvier 2001, la Fédération Addiction et Elsa France ont recommandé que toute Elsa intervenant en maternité de type 2 ou 3 compte une sage-femme et que toutes les maternités de type 1 disposent d’une sage-femme référente formée en tabacologie. Cette recommandation a été soutenue par la Direction générale de la santé et par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Mais elle est loin d’être suivie. Selon les dernières données d’Elsa France et de la Fédération Addiction, la France ne comptait que 11 sages-femmes en Elsa pour 498 maternités en 2019. Et la plupart exercent à temps partiel. Depuis 2019, Corinne Revel partage son poste entre un mi-temps à l’Elsa du centre hospitalier de Bayonne et une activité de sage-femme à la maternité de type 3. Karine Frédéric est dans la même situation au centre hospitalier de Limoges depuis 2020. Au sein du groupement hospitalier de territoire Littoral Atlantique, Aurélie Debaecker n’exerce jusqu’ici qu’à 40 % en Elsa et 20 % en tabacologie en tant que contractuelle depuis 2019, mais doit passer à plein temps grâce à un financement de l’ARS. En Dordogne, l’Elsa où exerce Isabelle Vidal est départementale et couvre les maternités de Périgueux, Sarlat […]

Actus

« Les sages-femmes ont appris à composer en situation de domination »

Dans ce rapport, vous revenez sur la genèse des professions d’obstétricien, gynécologue et sage-femme. Quel était votre objectif ? Alain Vilbrod : L’un des enjeux était de savoir dans quelle mesure les différents professionnels impliqués peuvent coopérer. Dans le chapitre historique, notre prisme est nouveau. Nous retraçons l’histoire des interactions entre les différents professionnels, en soulignant ce qu’il a pu en être des rapports de domination qu’ont vécus les sages-femmes, alors qu’historiquement ce sont elles qui occupaient la première place auprès des femmes. La situation actuelle est redevable de cet héritage dont les uns et les autres peinent à se libérer. Il n’y a qu’à voir la victoire sémantique des médecins, avec l’expression « accouchement à bas risque » qui s’est imposée pour évoquer les accouchements physiologiques ou eutociques. C’est donc davantage qu’un rappel historique, mais une focale sur les interactions entre les différents acteurs à travers le temps. Sans surprise, vous décrivez des relations en tensions. De quelle nature sont-elles ? Florence Douguet : Il s’agissait de montrer les freins et les difficultés de collaboration entre ces professionnels, mais aussi d’analyser les éventuels leviers qui existent pour surmonter ces tensions. Nous avons par exemple montré que dans les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), le fait de cohabiter dans une même structure ne rend pas les collaborations plus faciles. Médecins et sages-femmes n’ont pas les mêmes préoccupations de départ lorsqu’ils montent de tels projets. Ils interviennent dans des champs différents. De nombreuses sages-femmes en MSP ont l’espoir que les généralistes leur adressent des femmes, ce qui n’est pas nécessairement le cas sur le terrain. Globalement, nous avons montré que « les médecins parlent aux médecins » et que les généralistes se tournent davantage vers les gynécologues. La proximité ne fait pas nécessairement plus de lien. Les médecins ont conservé leurs habitudes de collaborations avec leurs collègues ou les […]

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Actus

Diviser pour mieux signer

Contre l’avis de l’Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF), de l’Ufmict-CGT et de la CFTC, trois centrales syndicales ont accepté le 22 novembre le protocole d’accord avec le ministère de la Santé et le secrétaire d’État en charge del’Enfance et des Familles. En s’appuyant sur Force Ouvrière, la CFDT Santé Sociaux et l’Unsa, le Gouvernement est donc parvenu à diviser et obtenir un accord signé. Le texte n’apporte pas davantage de précisions sur la révision des grilles salariales par rapport aux précédentes propositions, mais les syndicats signataires estiment avoir obtenu des garanties malgré l’absence de détails.  UN ACCORD FLOU Pour une partie de la profession, les signataires apparaissent comme des traitres au mouvement. Les revalorisations de salaire sont toujours jugées insuffisantes. L’accord indique que, dès février 2022, les grilles indiciaires seront revalorisées de 78 euros en moyenne et qu’une prime d’exercice médical de 240 euros sera instaurée, sauf pour les contractuelles qui ne bénéficieront pas de la prime.  « Tout le monde n’obtiendra pas 80 euros de plus, explique Vincent Porteous, sage-femme et représentant de l’Ufmict-CGT, qui n’a pas signé l’accord. Ce n’est qu’une moyenne qui n’a pas été déclinée en détail, aucune grille n’ayant été présentée par le ministère. Certaines seront déçues lorsqu’elles recevront leur fiche de paye. Quand aux salariées du privé, elles ne sont pas concernées par le complément de traitement indiciaire, versé depuis janvier. »  La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) a confirmé la transposition à 100 % des mesures de revalorisation au bénéfice des 2 550 sages-femmes des 125 établissements concernés, « dans des délais identiques à ceux de lafonction publique hospitalière », mais sans en détailler les modalités pour l’instant. Le 11 novembre, près de 2 000 sages-femmes du secteur privé avaient adressé une lettre à leur fédération et aux tutelles pour demander notamment une grille de salaire spécifique, à la hauteur de leurs compétences et responsabilités, et la […]

Grand Angle

CPTS : quelle place pour les sages-femmes ?

Comment faire collaborer les professionnels de ville entre eux, puis avec les hôpitaux de leur secteur ? Comment mieux coordonner les parcours des patients sur chaque territoire ? Comment mener des actions de prévention en évitant des doublons ? Autant d’enjeux auxquels sont censées répondre les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).  Elles ont été pensées et promues à partir des réflexions et expériences de professionnels de ville jusqu’alors organisés en pôles de santé, associations, maisons de santé pluridisciplinaires, etc. La loi du 26 janvier 2016 les a formellement instaurées. L’objectif était de parvenir, sur un territoire donné, à « l’association de professionnels de santé du premier et du second recours, et d’acteurs sociaux et médico-sociaux, sur la base d’un projet de santé, pour une meilleure organisation des parcours des patients », selon la loi.  Pour une fois, l’État n’a pas dicté la démarche, mais a laissé aux professionnels libéraux, à la base du système de santé, le soin de se coordonner. Les dynamiques locales ont été favorisées, dans une démarche ascendante et non descendante. Reste que le soutien public aux CPTS a d’abord été très relatif, comme le notait un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales en 2018. La France comptait alors 200 projets de CPTS.  UN ESSOR RÉCENT Il a fallu attendre la loi de 2019 pour qu’un cadre plus précis et des moyens conséquents leur soient accordés, favorisant leur essor. Les CPTS doivent désormais remplir des missions dites socles, définies dans le cadre de l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI) des CPTS au niveau national : améliorer l’accès aux soins, organiser le parcours pluriprofessionnel autour du patient, développer des actions de prévention et de promotion de la santé et animer le territoire.  « Trois éléments ont contribué à un nouvel enthousiasme pour les CPTS de la part des libéraux, estime FannyChevalier, experte au sein du cabinet de […]

Actus

Le combat continue

À prendre ou à laisser. C’est presque en ces termes que les conseillers du ministre de la Santé ont présenté leurs dernières propositions aux sages-femmes le mardi 26 octobre, estimant que ces propositions ont été « largement discutées et précisées ». Mais ni sur la forme ni sur le fond, les principales organisations syndicales leaders du mouvement n’ont apprécié ces derniers échanges. Après la manifestation nationale réussie du 7 octobre – qui a rassemblé près du quart de la profession à Paris – et un week-end noir bien suivi du 22 au 24 octobre, c’est une nouvelle déconvenue. L’Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF) appelle donc à des week-ends noirs, chaque fin de mois, jusqu’aux élections de 2022. L’Ufmict-CGT s’aligne sur ce calendrier. Pour l’instant, aucune manifestation nationale n’est prévue, d’autres formats d’actions destinés à médiatiser le mouvement étant en réflexion.  PETIT PAS La réunion au ministère a été habilement fixée par les conseillers le jour où setenait le vote en première lecture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de 2022 à l’Assemblée nationale. Le texte adopté ne mentionne que le complément de traitement indiciaire (CTI) accordé en janvier dernier aux hospitalières. Aucun montant n’est indiqué concernant une revalorisation des grilles salariales. Quelques amendements du Gouvernement, déposés le 21 octobre, concernent les sages-femmes : l’article 44 prévoit de demander à la Cnam de mener des campagnes d’information sur les compétences des sages-femmes, d’expérimenter la possibilité pour les sages-femmes de réaliser la première consultation dans le cadre d’une demande de stérilisation et de créer un entretien postnatal pour le repérage de la dépression du post-partum.On est donc bien loin des promessesd’Olivier Véran du 16 septembre, qui annonçait une nouvelle donne pour les sages-femmes dans le PLFSS. De leur côté, les conseillers ministériels n’ont fait qu’un petit pas depuis le 16 septembre : la prime mensuelle reconnaissant la spécificité […]

Actus

Paul Cesbron, une vie aux côtés des femmes et des sages-femmes

Un regard pétillant où transperçait son amour de l’humanité, telle est l’image que laisse Paul Cesbron. Avide de transmission entre les générations et de partages, l’obstétricien laisse aussi de nombreux ouvrages. Engagé pour les droits des femmes, militant communiste et élu local, il s’est éteint chez lui le 20 octobre à Creil, suite à un AVC.Il a été inhumé le 23 octobre au cimetière du Plessis-Pommeraie, par une journée magnifiquement ensoleillée, et de nombreux hommages lui ont été rendus à la Faïencerie de Creil, dans l’Oise. LE COMBAT DE L’IVG D’origine angevine, il exerce à la maternité de Creil à partir de 1973. Vingt-sept ans plus tard, il en devient le chef de service, y restant jusqu’à la fin de sa carrière. En parallèle, il multiplie lesactivités associatives et militantes. En 1979, il cofonde l’Association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception (Ancic), qu’il préside de 1992 à 2003. L’association a été l’un des acteurs de la dépénalisation de l’avortement, votée en janvier 1975. Elle a aussi œuvré pour le vote de la loi Aubry en 2001, prolongeant le délai légal de l’IVG.  PRO SAGES-FEMMES Féru d’histoire et d’une curiosité insatiable, Paul Cesbron initie la Société d’histoire de la naissance en 2000, dans le but d’associer les savoirs pluridisciplinaires de soignants en périnatalité, de chercheurs en sciences humaines et de femmes. La même année, il est à l’origine de l’association Naissance et Citoyenneté, visant à développer le débat public autour de la périnatalité. Il participe également à la mise sur pied du Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane), dont la Société d’histoire de la naissance devient membre. Il intervient en 2006 aux États généraux de la naissance organisés par le Ciane à Châteauroux. « Plus récemment, il a épaulé de manière décisive le Ciane dans son activité d’accompagnement des femmes (…), […]

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Actus

Affaire Daraï : la déflagration

Quatre femmes ont porté plainte contre Émile Daraï, professeur spécialiste de l’endométriose à l’hôpital Tenon, à Paris, dont une pour « viol sur mineur ». En cause, notamment, des touchers rectaux ou vaginaux réalisés avec brutalité, sans information ni consentement des patientes. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris. Depuis que Flush Magazine et France Info ont publié les premiers témoignages accablants contre le professeur, le collectif Stop lesviolences obstétricales et gynécologiques (@StopVOG.fr), qui a contribué à médiatiser le sujet, dit avoir récolté les récits de près de 140 femmes contre Émile Daraï et une trentaine contre d’autres praticiens de son service.  JUSTICE ATTENDUE Émile Daraï a été mis en retrait de ses fonctions de chef de service et d’enseignement par l’AP-HP et l’université de la Sorbonne, le temps d’une enquête interne, en cours. Le professeur assure en revanche toujours des consultations. « Malgré la présomption d’innocence, il serait possible de suspendre ses activités de consultation pour protéger les patientes », estime Sonia Bisch, porte-parole de StopVOG. La procédure judiciaire n’en est qu’à ses prémices. Impossible de dire quelles qualifications le tribunal retiendra. Pour les avocats des victimes, il s’agira de démontrer le viol, qui implique un « acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise », selon la loi. De son côté, l’avocat d’Émile Daraï tentera probablement de démontrer l’absence de caractère sexuel ou d’intentionnalité sexuelle dans ce qui est reproché à son client. À l’hôpital, une pétition en soutien au médecin a été lancée, elle a recueilli 300 signatures. Un groupe Facebook de plus de 200 membres a aussi été lancé par des patientes satisfaites du spécialiste.   Pour Anne Simon, enseignante-chercheuse en droit à l’université de la Sorbonne, il est trop tôt pour commenter le cas Daraï. Elle a initié avec […]

Grand Angle

« Un système complexe impose de la coordination »

L’enjeu de la coopération et de la coordination des professionnels libéraux est ancien en périnatalité. En quoi les CPTS sont une réponse ? Il ne suffit pas d’avoir des professionnels de santé bien formés, en nombre suffisant pour que le système fonctionne bien. Et l’avenir n’est pas lié qu’au financement de l’hôpital. Nous sommes dans un système de santé complexe, ce qui impose des besoins de coordination. La France est en train de corriger son point faible en matière d’organisation collective. Les CPTS permettent de s’organiser en ambulatoire, pour faire des choses compliquées, comme l’accompagnement de parcours complexes pour des patients, et travailler avec l’hôpital. Il est possible de traiter de situations complexes en ville en ayant des protocoles partagés d’orientation pour l’entrée et la sortie des patients de l’hôpital par exemple. Savoir quelles structures existent, qui contacter pour quelle problématique, où et quand, est capital. Les professionnels de santé libéraux semblent l’avoir compris, notamment à travers la crise sanitaire. Nous n’atteindrons pas l’objectif de 1000 CPTS en 2022 souhaité par le Gouvernement, mais nous en approchons. Alors que cela ne fait que deux ans que les CPTS ont obtenu un cadre et des moyens de fonctionnement, nous avons comptabilisé plus de 700 CPTS à l’état de projet ou actives, couvrant près de 50 millions d’habitants, ce qui est très positif. Parmi elles, près de 160 ont déjà signé un accord conventionnel interprofessionnel. La moitié d’entre elles sont adhérentes de la Fédération. Le phénomène des CPTS apparaît désormais comme irréversible. Ce qui est intéressant, c’est que quasiment toutes comptent des sages-femmes parmi leurs adhérents. Nos enquêtes ne nous permettent pas en revanche d’identifier combien de CPTS comptent de sages-femmes dans leur gouvernance. Cette participation nous intéresse en tout cas beaucoup, car la profession se développe de plus en plus en libéral. Et si nous […]

DOCUMENTAIRE

À la vie, un film sensible sur le post-partum et la place des sages-femmes

Vous avez choisi de ne suivre qu’une sage-femme. Pourquoi Chantal Birman ? Aude Pépin : L’idée du film est née en 2018, lors d’un plateau de l’émission des Maternelles avec Chantal Birman au sujet de la dépression du post-partum. J’ai eu la conviction de rencontrer une grande dame, aux idées claires et fortes, de la trempe d’une révolutionnaire ou d’une avant-gardiste. J’avais aussi été marquée par son livre Au monde, ce qu’accoucher veut dire. Il ne s’agit pas d’une femme qui cherche la lumière, mais qui porte des idées vers la lumière. Sur les 104 heures de rushs, je n’ai pas conservé les passages où Chantal exprime ses idées. Car un film trop bavard est contre-productif. Il est plus parlant de voir ses idées en action dans son rapport aux femmes, à une étudiante sage-femme en stage ou dans d’autres situations de la vie. Pourquoi avoir décidé d’une sortie en salles de cinéma ? Aude Pépin : Je veux que le public puisse regarder les femmes dans leurs premiers instants en tant que mères, pour leur redonner leur force et leur grandeur. Leur accorder ce temps sur grand écran, pendant un peu plus d’une heure, me paraît indispensable. Face à la télévision, on peut être distrait et détourner le regard. J’espère que le film pourra aussi susciter des débats et des échanges. J’ai moi-même vécu cette fragilité des premiers jours avec un bébé, après la sortie de la maternité. Je souhaitais à la fois montrer au grand public ces instants fondamentaux en post-partum et les problématiques des femmes, dans leur intimité. Le film ne traite pas de la dépression du post-partum, mais de cette zone grise d’adaptation. Quand l’idée du film a germé, la notion de post-partum était inconnue du grand public, réservée aux spécialistes. Depuis, plusieurs voix se sont exprimées à ce sujet sur […]

Grand Angle

« CoPa vise à renforcer les compétences des parents »

Comment est née l’idée de CoPa ? C’est un projet que j’avais en tête depuis 2016. Je réfléchissais à un système qui permette un meilleur accompagnement des mères et des couples en post-partum, adapté à notre culture. Il ne s’agissait pas de se substituer au Prado, encore en place, mais d’aller plus loin. Le projet a été pensé avant que la commission des 1000 premiers jours de l’enfant ne soit constituée. Le programme CoPa n’est qu’une brique dans un parcours périnatal et pourrait s’insérer, à terme, et selon des modalités à définir, dans le cadre de la politique des 1000 premiers jours.  Dans différents pays, le portage familial de la jeune accouchée et des jeunes parents est très important. Ce soutien s’est réduit en France pour de multiples raisons historiques et culturelles. Alors que la durée moyenne de séjour est aujourd’hui plus courte, la sortie de la maternité à J3 ou J5 tombe en pleine phase d’adaptation de la mère. En maternité, cela laisse peu de temps aux professionnels pour informer les femmes et ces dernières ne sont pas en mesure de tout intégrer. Les informations sont souvent données par paquets et les femmes ont encore des questions ensuite, une fois confrontées seules à la réalité de leur enfant. Par ailleurs, les pères, qui ont un congé paternité plus long, sont aussi perdus et ont besoin de soutien. De nombreux parents apprennent à se débrouiller par des tutos vidéos, mais, en pratique, ils apprécient l’accompagnement en présentiel par une professionnelle. D’autres parents ne vont pas chercher les informations. Le binôme sage-femme/auxiliaire de puériculture m’a paru pertinent pour accompagner les parents à leur retour à domicile. Il s’agit de créer un dialogue et de s’adapter à leurs besoins, de les conseiller, tout en leur donnant confiance dans leur rôle. Cela passe donc par une […]