A la Une

Souffrir en silence : un sondage révèle l’impact du fibrome utérin sur la vie des femmes 

Si les fibromes sont à ce point bénins, pourquoi sont-ils la première cause d’ablation de l’utérus dans le monde (plus de 75 000 Françaises ont une hystérectomie chaque année avec pour principale indication un fibrome) ? Et pourquoi aucun panel ni cohorte n’ont-ils été constitués pour déterminer les impacts du fibrome utérin sur la vie des femmes ! ? C’est le nom du sondage qu’a mené Fibrome Info France auprès de 286 femmes et révélé en mars 2025.  « Pour moi, le chiffre le plus parlant, c’est celui-ci : 61 % des porteuses de fibromes déclarent des douleurs handicapantes, et ces douleurs ne sont pas reconnues ! », s’exclame Angèle Mbarga. Présidente de l’association, elle se bat depuis 2011, date de sa création, pour que l’errance diagnostique ne soit plus aussi longue (entre quatre et six ans selon l’étude Fibrom’Impact réalisée en 2023 par Ipsos).  Autre pourcentage éloquent : 75 % des femmes interrogées doivent superposer les protections en raison du flux et de l’abondance des saignements. C’est sur ce point que le docteur Séverine Alran, chef de service gynécologie et sénologie à l’hôpital Paris Saint-Joseph, veut attirer l’attention : « Le message, c’est de rester sur les règles, les saignements. Les femmes qui saignent, on n’en parle pas, pourtant une femme passe un sixième du mois à saigner. »  Elle dénonce le tabou des règles dans une société masculine qui invisibilise, dans une société médicale où l’on n’est pas assez attentif aux saignements hémorragiques et aux patientes qui s’en plaignent : « Une femme qui saigne ainsi et qui a une anémie, ce n’est pas normal, que fait-on de leurs douleurs ? », interroge la spécialiste à la tête de la première unité médecine ambulatoire bilan fibrome (UMAB Fibrome) en France.  Petit rappel sur le fibrome utérin  Encore appelées léiomyomes, ces boules lisses de cellules musculaires se développent sur les parois de l’utérus (sous-séreux, pédiculé), dans le myomètre (interstitiel)...

Ce contenu est réservé aux abonnés. Je m'abonne
Déjà membre ? Connectez-vous ici
Grand Angle

Des applications pour prévenir la dépression du post-partum ?

Des applications centrées sur la santé des enfants et des parents 10 à 20 % des jeunes mères souffrent de dépression postnatale. Et jusqu’à un an après l’accouchement, le suicide est la première cause de mortalité des mères. La dépression du post-partum est un fléau, qui peut être bien pris en charge s’il est détecté à temps. Selon l’Inserm et Santé publique France, « 60 % des décès maternels sont probablement ou possiblement évitables ». Plusieurs applications ont mis en place des outils pour prévenir ou détecter la dépression du post-partum. C’est par exemple le cas de Malo, May, ou BeParentalis, ou de l’application des 1 000 premiers jours lancée par Santé publique France. Le but principal de ces différentes applications n’est pas le même pour toutes. Malo accompagne les parents dès la grossesse, dans un suivi de santé personnalisé de leur famille. May met en relation les parents avec une équipe de professionnels de santé. BeParentalis est un assistant médical pour les parents, associé à un hôpital pédiatrique de la Côte d’Azur. Et l’application des 1 000 premiers jours accompagne les parents de la grossesse aux deux ans de leur enfant. La détection de la dépression sur smartphone Toutes ces applications proposent également des outils ciblés pour détecter ou prévenir une dépression du post-partum. Sur l’application Malo, les parents peuvent choisir chaque mois de faire un bilan pédiatrique de leur enfant ou un check-up santé pour eux-mêmes. « Ce suivi nous permet de leur proposer des recommandations 100 % adaptées à leurs besoins, sans les noyer sous une avalanche d’informations inutiles, afin de réduire leur charge mentale », explique Madhu Desbois, directrice générale de Malo. Le but est de faire adopter aux 200 000 familles suivies par ce dispositif de bons réflexes concernant leur santé. « Lorsque l’avis d’un professionnel est nécessaire, l’application génère un compte-rendu médical à transmettre à son...

Ce contenu est réservé aux abonnés. Je m'abonne
Déjà membre ? Connectez-vous ici
Le profil de nos patientes en 2025 : toutes les femmes !
A la Une

Le profil de nos patientes en 2025 : toutes les femmes ! 

Moins ou pas de bébés, désertification médicale, levée des tabous sur les maladies féminines sont quelques unes des raisons pour lesquelles le paysage a bougé. Dans le cabinet d’Isabelle Dallay, sage-femme libérale à Tullins, près de Grenoble, citée plus haut, « 2024 était la première année où j’avais aussi peu de femmes enceintes : pas plus de 25 % », estime-t-elle. Comme d’autres, elle observe ce changement radical depuis trois ou quatre ans seulement.  L’arrivée massive de tous les profils de femmes en consultation en dehors de la périnatalité est une évolution à laquelle les nouvelles praticiennes peuvent faire face, grâce à l’ajout de la sixième année d’études à leur cursus. Les autres n’ont pas été préparées à affronter ces challenges. Elles y répondent par la formation continue, l’intelligence collective et de cœur. Et ce, malgré les limitations de leurs droits de prescription et de vaccination handicapantes et floues. Un entre-deux qui fragilise la profession  On ne les autorise à s’occuper que des femmes et des jeunes filles en bonne santé sur le plan gynécologique et à orienter vers les spécialistes en cas de pathologie. Mais que faire quand il n’y a pas d’accès au médecin traitant ou au gynécologue ? « Bilan complet, diagnostic du cancer du sein… On se substitue à eux par la force des choses, alors que l’on n’a pas le droit », s’agace une autre sage-femme de manière anonyme.  Sans compter toutes les patientes qui n’ont pas de suivi gynécologique (pas d’examen gynécologique depuis plus d’un an), soit 37 % des femmes selon l’Observatoire national de la -santé des femmes. Et ce, parce qu’elles ne savent pas que les sages-femmes sont là pour les accueillir.  Pour Isabelle Derrendinger, qui vient d’être réélue en janvier à la tête de l’ordre des sages-femmes, « ce n’est pas le profil des femmes qui a changé, c’est la...

Ce contenu est réservé aux abonnés. Je m'abonne
Déjà membre ? Connectez-vous ici
Grand Angle

Maîtriser les concepts haptonomiques 

Quand on effectue une approche affective, un changement de tonus s’opère dans tous les tissus qui deviennent plus moelleux, car les vaisseaux sanguins se dilatent, les hormones circulent mieux. À travers ce phénomène, on se sent entier,« dans une détente profonde et un sentiment de complétude qui facilite la rencontre. C’est valable pour bébé qui habite une maison de muscles et de fascias, comme chez la mère et le père », poursuit la docteure. « C’est ce que l’on va chercher avec l’haptonomie : un langage non verbal subtil qui s’installe entre parents et enfant. Cette détente chez la femme va lui permettre, concrètement, d’inviter son enfant à venir vers son cœur ou vers son père, et l’enfant va y répondre. Quand on ouvre les bras pour accueillir quelqu’un qu’on aime, le tonus est bien différent que lorsqu’on ouvre les bras sans intention aucune », donne la médecin-psychothérapeute comme exemple.  La formation  Le cursus est réparti en neuf sessions de trois jours, soit 27 jours de formation (162 heures). Chaque sage-femme définit son projet, et au-delà de la pratique en classe, chacune se lance en haptonomie sur son lieu de travail. Les premiers couples avec lesquels elles commencent leur pratique fournissent des comptes rendus de leurs séances aux formateurs.  Le docteur Charles Gilliot est un des superviseurs de la formation. « Le frein par rapport à l’haptonomie, c’est la durée. Tout le monde veut une formation rapide ; or là il y a à la fois des connaissances théoriques et une pratique, que Frans Veldman a rassemblées dans des concepts, et une maturation de ces concepts qui prend du temps. » En plus de la pratique haptonomique, le gynécologue-­obstétricien assure que la formation développe l’empathie et la capacité à s’ancrer dans le présent face aux patients : « Ça aussi c’est un apprentissage long. » « On s’entraîne les unes sur les autres »  Lors...

Ce contenu est réservé aux abonnés. Je m'abonne
Déjà membre ? Connectez-vous ici
Grand Angle

Endométriose : peut-on encore en souffrir après la ménopause ?

10 à 20 % des femmes sont touchées par l’endométriose. La ménopause apparaît, elle, généralement autour de cinquante ans. On considère qu’une femme est en postménopause lorsqu’il n’y a pas eu de règles pendant un an. Les femmes atteintes d’endométriose attendent souvent de pied ferme cette période pour enfin être libérées de leurs symptômes. Et c’est effectivement le cas pour la plupart de ces patientes, sauf pour environ 2 à 5 % d’entre elles. Si l’on en parle peu, le premier cas d’endométriose chez une patiente ménopausée aurait toutefois été diagnostiqué en 1942 par le scientifique Edgar Harton. Ménopause : la fin du calvaire ? « Dans la très grande majorité des cas (95 à 97 %), la ménopause soulage les femmes atteintes d’endométriose », confirme Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, Association française de lutte contre l’endométriose. « Les lésions ne sont plus nourries par les hormones, elles finissent donc par s’assécher et ne plus être actives. » Parmi les hormones en question, on retrouve en particulier les œstrogènes. « Leur baisse apporte un soulagement pour la majorité des femmes », ajoute Maïa Alexaline, docteure en biologie et associée, et directrice scientifique de Lyv, une application dédiée à l’endométriose.« Malheureusement, on s’aperçoit aujourd’hui que certaines endométrioses persistent après la ménopause, majoritairement des endométrioses ovariennes. »  « À chaque fois qu’une femme atteinte d’endométriose a ses règles, du sang frais se redépose sur les lésions, ce qui crée un processus inflammatoire. C’est une partie de ce qui provoque les douleurs d’endométriose »,explique Anh-Chi Ton, sage-femme à Paris. Le traitement de l’endométriose repose donc en partie sur la mise sous aménorrhée des patientes, en leur prescrivant une pilule contraceptive, ou en les mettant sous ménopause artificielle en deuxième intention. Il est donc logique que pour l’immense majorité d’entre elles, la ménopause soulage les symptômes liés à l’endométriose, même s’il existe d’autres types de douleurs que celles liées aux...

Ce contenu est réservé aux abonnés. Je m'abonne
Déjà membre ? Connectez-vous ici
A la Une

Se former à l’haptonomie pré et postnatale (PPN), véritable accompagnement à la parentalité

C’est ici, dans une petite rue charmante et arborée du douzième arrondissement de Paris longeant la voie ferrée du métro, que, patiemment pendant deux ans, les soignantes s’entraînent, d’apprentissages théoriques en mises en situation très pratiques, pour que maman, papa et bébé partent à la rencontre les uns des autres et fassent famille dès la vie in utero.  Certaines viennent de très loin, comme Fabienne et Anne Sophie, en provenance de l’île de la Réunion. Elles ont effectué une quinzaine d’allers-retours avec L’Hexagone afin de suivre les neuf stages de la formation permettant d’exercer en tant que sage-femme praticienne en haptonomie. Ou encore Stéphanie Gasa, vice-présidente de l’ordre des sages-femmes du Gard, elle a attendu d’avoir 50 ans pour se former à cette pratique qu’elle avait expérimentée en tant que patiente il y a 23 ans avec sa fille et nous raconte à quel point cela a changé sa vie : plus de liens, plus d’humain… et des opportunités professionnelles !  Dans la salle principale de formation, elles sont toutes en chaussettes avec un repose-pieds pour plus de confort. « Cela devrait être proposé à toutes les femmes enceintes au travail », s’exclame l’une d’entre elles. « Il paraît qu’ils le font chez L’Oréal », lui répond une autre. Aux fenêtres, une canopée de branches d’arbres colore ce lieu d’un vert lumineux. Les dix-huit élèves sages-femmes et leurs cinq formatrices y discutent vivement entre elles, dans une ambiance studieuse mais joyeuse, lors de leur avant-dernier jour de formation. Demain, c’est le grand jour, elles obtiendront leur diplôme d’accompagnement haptonomique pré et postnatal des parents et de leur enfant (formation PPN). Qu’est-ce que l’haptonomie ?  Pour la docteure Catherine Dolto (fille de Françoise), présidente du CIRDH-FV et coréférente de la formation, « c’est la science de l’affectivité. Elle permet de comprendre comment tout ce qui est affectif relie le corps et l’esprit »....

Ce contenu est réservé aux abonnés. Je m'abonne
Déjà membre ? Connectez-vous ici
Grand Angle

L’addiction chez la femme enceinte : trente ans d’engagement

Les femmes enceintes ne consomment pas de drogues, car on ne les voit pas en consultation. A quelques exceptions près. Voilà le discours largement répandu jusque dans les années 1990 dans le corps médical. En réalité, les femmes addicts qui attendent un bébé existent. Mais elles ont trop peur et trop honte pour pousser la porte des cabinets et des hôpitaux. « A l’époque, il y avait des centres de soin pour les toxicomanes et des maternités, mais pas de professionnels référents » pour faire le pont entre ces deux mondes, raconte Corinne Chanal, sage-femme dans l’Hérault. Elle résume : « Pour les gynécos, en gros, c’était des situations sociales : les femmes arrivaient en maternité, elles accouchaient, elles repartaient deux jours après et les enfants étaient placés. » Accompagner les femmes depuis les maternités À cette époque, des initiatives naissent sur l’ensemble du territoire français pour prendre en compte ces (futures) mamans. Des initiatives lancées par des professionnels comme Corinne Chanal. Elle intervient bénévolement dans un quartier difficile de Montpellier où elle est particulièrement au contact de personnes atteintes du VIH, consommatrices d’opiacés. Parmi elles, des mères. « Je leur ai demandé ce qu’il faudrait pour qu’elles acceptent un accompagnement », explique-t-elle. Leurs critères : ne pas être jugée, qu’on ne prenne pas mon enfant et ne pas être considérée comme une toxicomane, mais comme une femme enceinte.  « J’ai donc monté un projet en 1996 d’accueil de femmes enceintes à la maternité de Montpellier : c’était le premier projet de ce genre », souligne la sage-femme. Le Pr Claude Lejeune s’empare aussi de la question. Il est pédiatre, chef de service de la réanimation néonatale à l’hôpital de Louis-Mourier (Colombes, 92) et est lui aussi au contact de femmes atteintes du sida et addicts à l’héroïne. Il publie une première étude sur la stigmatisation et donc la mauvaise prise en...

Ce contenu est réservé aux abonnés. Je m'abonne
Déjà membre ? Connectez-vous ici
A la Une

Sage-femme addictologue : un métier d’écoute, de lien et de soins 

Œil rieur et pas cadencé, Aurélie Debaecker arpente les couloirs de l’hôpital. À peine sortie d’une réunion sur le sujet de la prise en charge des vulnérabilités, elle passe une tête dans le bureau des sages-femmes de la maternité. « Quelqu’un pour moi aujourd’hui ? », demande-t-elle. Pas cette fois-ci. Elle passe en revue les accouchements qui ont eu lieu depuis sa dernière visite, reconnaît le nom d’une femme vue il y a quelques mois pour du tabac, l’autre lors d’une précédente grossesse pour du cannabis. Elle se note de passer les voir pour prendre des nouvelles. Elle reprend sa route, passe devant une exposition d’affiches dans le hall d’accueil qu’elle a co-réalisée à l’occasion du Mois sans tabac puis gagne le service auquel elle est rattachée, « l’addicto ». Aurélie Debaecker est sage-femme au sein d’une équipe de liaison et de soins en addictologie (Elsa). Elle exerce sur trois sites : le centre hospitalier de La Rochelle qu’elle vient de traverser, celui de Rochefort et l’hôpital Marius Lacroix dédié à la psychiatrie. Repérer, informer, déculpabiliser et amener vers le soin Ces quelques pas en sa compagnie ont suffi pour donner un bref aperçu du rôle de sage-femme addictologue : c’est faire le lien entre les différents services, c’est proposer une prise en charge adaptée aux femmes, surtout les mères et futures mères qui ne peuvent se passer d’alcool, d’héroïne, de haschich, de médicaments ou d’autres substances et les accompagner au mieux. Pour y parvenir, elle a quatre grandes missions. Elle les décrit, désormais installée dans son bureau, sa panoplie de prospectus sur les addictions en toile de fond. « Ma première mission est la prise en charge clinique du public périnatalité », débute-t-elle, donc beaucoup de femmes enceintes. « Le matin, la priorité est de savoir s’il y a des personnes identifiées par les autres services qui ont besoin...

Ce contenu est réservé aux abonnés. Je m'abonne
Déjà membre ? Connectez-vous ici
Grand Angle

À Zweisimmen, les sages-femmes gèrent une maternité en coopérative

Accoucher à plusieurs heures de route, voilà à quoi étaient condamnées les habitantes des vallées entourant Zweisimmen en Suisse. Entre le Simmental et le Saaneland, ce territoire rural et agricole où l’on trouve également quelques stations de ski, a perdu sa maternité en 2015. Une décision qui venait aggraver la situation de ce désert médical et gynécologique. Anne Speiser, élue du canton de Berne, se souvient de ces moments difficiles et du sentiment d’urgence qui a saisi les citoyens et citoyennes : « Très vite, nous avons décidé de créer une alternative », explique-t-elle. En 2017, la maternité Alpine était née, sur le modèle des maisons de naissance, mais avec une gouvernance partagée en coopérative. Une innovation peu commune dans le domaine de la santé que l’on doit à la culture locale : « Le territoire est habitué à créer des coopératives agricoles, montagnardes, pour faire du fromage ou gérer les routes », donne en exemple l’élue, également présidente de la structure.En sept ans, près de 400 bébés sont nés dans la grande maison en bois, en forme de chalet où se trouve la maternité Alpine. Susanne Reber, sage-femme en chef est arrivée en 2020. Passionnée par son métier, elle en avait perdu le sens en travaillant dans un grand hôpital au centre du pays : « Ici le focus est sur l’accouchement physiologique, c’était nouveau, je n’avais jamais travaillé dans ce type de structure », précise-telle. 75 % des sages-femmes qui travaillent à la maternité Alpine viennent de grandes villes. Beaucoup habitent à Berne, située à plus d’une heure et résident dans un appartement partagé lors de leurs gardes à Zweisimmen.Ce succès de recrutement s’explique par une forte solidarité entre collègues et un management bienveillant. Les sages-femmes y ont aussi une grande autonomie et une pluralité de tâches, moins […]

sante environnementale
Grand Angle

Santé environnementale : des ateliers en plein essor

« On peut être acteur sur notre santé. En revanche, il y a des choses que l’on subit. Lesquelles selon vous ? » C’est autour de cette réflexion, lancée par Marie Leguen, que débute l’un des tout premiers ateliers Santé Environnement du CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine). Juchées chacune sur un ballon de grossesse, Lamiia, Fatou, Solenn et Marlène réfléchissent un peu avant de répondre à la sage-femme.« L’eau qu’on consomme ? », tente l’une des trentenaires, dans l’ambiance feutrée de la salle de préparation à la naissance en cet après-midi de septembre. Marie Leguen corrige et complète : « Notre âge, notre patrimoine génétique… Et sur quoi peut-on agir ? » Assez vite, les quatre participantes listent d’ellesmêmes ce qui sera le programme de cet atelier bimensuel : l’alimentation, l’air intérieur, les produits ménagers, les cosmétiques… Objectifs de ces deux heures ? Apprendre aux parents et jeunes parents à reconnaître les polluants dans leur environnement et à les limiter. « Un polluant en moins, c’est une chance en plus d’être en meilleure santé », formule Marie Leguen avant d’égrener les risques associés à court, moyen et long terme, comme les cancers, les maladies chroniques ou la diminution de la fertilité. « Les femmes sont plus réceptives » Pour la sage-femme, la grossesse est le moment opportun pour aborder ces questions : « Les 1 000 premiers jours, c’est-à-dire de la conception aux 2 ans de l’enfant, sont une période de grande vulnérabilité, rappelle cette professionnelle, arrivée au CHU dès l’obtention de son diplôme en 2005. C’est aussi un moment hors du temps où l’on voit souvent les femmes et où elles sont plus réceptives, donc davantage susceptibles de changer leurs habitudes. » Marlène, enceinte et aussi sage-femme au CHU, résume : « Comme ça passe par ton corps, tu fais […]