LES RETROUVAILLES DE L’ICM À BALI

Du 12 au 14 juin dernier, près de 2300 sages-femmes du monde entier se sont rassemblées à Bali, en Indonésie, pour assister au 33e congrès de la Confédération internationale des sages-femmes, le premier en présentiel depuis le Covid. Retour sur les temps forts et sur les impressions de sages-femmes françaises.

Assister à un congrès triennal de la Confédération internationale des sages-femmes (ICM en anglais), qui réunit des associations de 140 pays, c’est se retrouver parmi plus de 2000 collègues du monde entier. C’est aussi se rendre compte du travail de l’association pour promouvoir la profession et la représenter au niveau international. Le congrès de Bali, en Indonésie, qui s’est tenu du 12 au 14 juin dernier, n’a pas dérogé à la règle. Les partenaires traditionnels de l’ICM, tels que -l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou le Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap – UNFPA en anglais), de même que des bailleurs de fonds, comme la Fondation Bill et Melinda Gates, étaient présents. 


La traditionnelle cérémonie des drapeaux, à l’ouverture du congrès de la Confédération internationale des sages-femmes (ICM), en juin, à Bali.
© ICM 2023

Entre sessions plénières, présentations scientifiques et ateliers pour renforcer ses capacités de leadership, les trois jours de congrès furent denses. Et comme à chaque congrès, les événements en marge des conférences étaient conçus pour donner une visibilité à la profession et entretenir la fierté d’être sage-femme. De la cérémonie d’ouverture à la clôture, en passant par la soirée de gala et les moments festifs : tout est pensé pour que chaque participante ait le sentiment d’appartenir à une multitude partageant les mêmes valeurs, dans une communion stimulante. 

PROMOUVOIR LA PROFESSION CONCRÈTEMENT

Le congrès vise notamment à faire connaître les projets concrets de la Confédération. La première session plénière, intitulée « Satisfaire les principales exigences des sages-femmes » a permis de présenter quelques résultats de la campagne « Push » initiée par l’ICM. Lancée en septembre 2022 en parallèle de la 77e Assemblée générale des Nations Unies, cette campagne internationale de plaidoyer et d’actions doit s’étaler sur dix ans, dans le but d’atteindre les objectifs de développement durable fixés par l’OMS. La campagne s’articule autour de cinq demandes politiques : une augmentation des effectifs, l’amélioration de la formation des sages-femmes, de leurs conditions salariales et de travail et des normes de genre, et, enfin, le renforcement de l’autonomie de la profession. Le monde manque en effet de 900 000 sages-femmes pour réduire la mortalité maternelle et infantile, selon les estimations de l’UNFPA. En Ouganda, en Iran et en Inde, par exemple, la formation ne correspond pas aux standards de l’ICM, reconnus par l’OMS. La réglementation de la pratique sage-femme est incomplète ou inexistante dans de nombreux pays. Dans certains pays cibles, la campagne Push proposera la création d’un poste de sage-femme en chef au niveau national. 

Pour illustrer cette campagne, lors du congrès de Bali, Juana Berinstein, de l’Association des sages-femmes de l’Ontario, au Canada, a témoigné de son action en justice auprès du Tribunal des droits de la personne de -l’Ontario pour obtenir l’équité salariale pour les sages-femmes, permettant d’obtenir un salaire rétroactif et une indemnisation. Pour sa part, Monde Imasiku a mis en avant son travail en Zambie pour promouvoir des soins de sage-femme respectueux et améliorer la perception et le soutien du public par le biais d’une campagne de plaidoyer intitulée Smile. 

En appui de cette session, un atelier consacré aux techniques de plaidoyer était destiné à renforcer les capacités des sages-femmes. Apprendre à influencer les politiques, identifier des alliés potentiels et en tirer parti pour construire un engagement collectif, savoir utiliser les données probantes pour argumenter : L’ICM œuvre pour augmenter la capacité des sages-femmes à agir.

Floriane Stauffer, représentante de l’Association professionnelle de l’accouchement accompagné à domicile (Apaad) 

« J’ai été impressionnée par le nombre de sages-femmes leadeuses et porteuses d’une vision globale »

Pour ma première participation à un congrès de l’ICM, je présentais oralement les enquêtes de l’Apaad depuis cinq ans sur l’accouchement à domicile en France. C’est un micro-sujet au sein de l’ICM, qui est très politisée et militante pour développer la pratique sage-femme et défendre la justice reproductive dans le monde. J’ai eu l’impression d’être à un congrès politique. J’ai été impressionnée par le travail conjoint de l’ICM et de ses partenaires internationaux et par le nombre de sages-femmes qui font de la recherche. J’avais la vision de la sage-femme chercheuse, maître de conférences, enfermée dans son bureau. À l’ICM, j’ai découvert une autre image : des sages-femmes qui développent des applications concrètes de leurs travaux de recherche. C’est aussi très enthousiasmant de réaliser leurs connaissances en matière de politique et d’art du plaidoyer. Pour que la cause des femmes et des sages-femmes avance, il faut des professionnelles formées au leadership. C’est un élément dont nous pourrions nous inspirer en France, où nous sommes sous-utilisées pour défendre les femmes. J’ai été aussi marquée par l’approche rigoureuse de consœurs étrangères pour rester dans leur champ de compétences et concernant leur posture professionnelle. En France, dans le milieu de la naissance alternative et même à l’hôpital, les sages-femmes ont parfois du mal à être claires. Une vision romantique de la sage-femme perdure et il nous faudrait un travail de fond sur notre posture professionnelle et notre identité. Les difficultés des sages-femmes sont réelles dans le monde entier et le congrès de l’ICM, tout en mettant en avant des réalisations positives, n’est pas dans le déni de la réalité. L’autocélébration des sages-femmes paraît parfois caricaturale lors de certains événements de l’ICM. Ce n’est pas dans notre culture française. Mais en même temps, cela marche de s’honorer, de s’applaudir et de se célébrer. Cela appartient bien aux sages-femmes d’être à la fois activistes et de savoir partager des moments festifs de danse et de chant.

OUTILS D’EMPOUVOIREMENT

Toujours pour favoriser l’empouvoirement des sages-femmes, la Confédération a développé le programme Young Midwives Leaders, pour former chaque année de nouvelles cohortes de jeunes sages-femmes au leadership. En 2022, un autre programme a été mené, consistant à former des sages-femmes exerçant des fonctions exécutives dans leur association (Executive Midwives Leaders) et à les jumeler à une sage-femme plus jeune, dont elles assurent le mentorat. Lors du congrès, un atelier était consacré à la présentation de ces programmes et de leur impact. La session soulignait l’importance de repérer les opposants et les publics cibles dans le domaine de la défense des droits. 

Un autre atelier présentait le projet de jumelage entre associations de sages-femmes de l’ICM. Baptisée -Twin-to-twin, expérimentée depuis plusieurs années, initiée et évaluée dans le cadre d’une thèse par Franka Cadée, présidente sortante de l’ICM, la méthode est désormais financée par la Fondation Bill et MelindaGates. Les premiers jumelages ont été lancés en décembre 2022 lors d’un colloque au Maroc. L’objectif est de renforcer les capacités organisationnelles et techniques des associations de sages-femmes et de promouvoir le partage de connaissances.

D’autres ateliers portaient sur des outils concrets développés par l’ICM avec ses partenaires, comme la solution d’apprentissage numérique ICM-Laerdal ou la plateforme numérique Global Midwives’ Hub. Cette dernière met à disposition des données concernant la profession et la périnatalité, permet de créer des cartes numériques, des tableaux de bord et des analyses pour construire des plaidoyers pour améliorer les politiques et les pratiques en santé.
La plateforme, conçue en anglais, gagnerait à être traduite en plusieurs langues et à devenir plus maniable. Jessica White, spécialiste du programme chez Direct Relief, a souligné le rôle des données pour faire progresser la profession : « Les données ont le pouvoir de générer des connaissances, et ces connaissances ont le pouvoir d’engager des actions. » 


Sandra Oyarzo Torres, sage-femme du Chili, a été élue à la présidence de l’ICM pour la période 2023-2026.
© ICM 2023

CONTEXTES DIFFICILES

Au deuxième jour du congrès, une session plénière était consacrée au rôle des sages-femmes dans des contextes délicats. Deux sages-femmes travaillant dans des situations de conflit, Vira Tselyk d’Ukraine et Jeffthanie Mathurin d’Haïti, ont été ovationnées, suite à leur témoignage. Vira Tselyk racontait par exemple les soins prodigués dans un abri antibombe pendant la guerre : « Nous devions sauver la vie de femmes enceintes et de femmes en train d’accoucher, et nous devions descendre dans l’abri antibombe. C’est la pire expérience que j’ai vécue au cours de mes trente ans de carrière de sage-femme. » Avec ses collègues, elles ont accompagné 136 naissances pendant les 42 jours qu’elles ont passés dans l’abri. En Haïti, les sages-femmes sont confrontées à la pauvreté extrême et à la violence de gangs, dont le risque d’enlèvement, comme l’ensemble de la population. 

Pour la docteure Natalia Kanem, directrice exécutive de l’UNFPA, des actions urgentes sont nécessaires pour soutenir les sages-femmes qui exercent dans ces contextes difficiles. Il est nécessaire de les impliquer dans la gestion des catastrophes, d’exiger une meilleure rémunération de leur travail, d’investir dans les chaînes d’approvisionnement en soins de santé, de renforcer les mesures de sûreté et de sécurité des sages-femmes et de mieux les soutenir sur le plan psychosocial.

Cette session était plus que nécessaire, étant donné le nombre de crises ou conflits majeurs dans le monde, plus ou moins médiatisés, rendant le travail des sages-femmes chaque jour plus difficile. Outre la guerre en Ukraine et la crise en Haïti, la Birmanie, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Sud Soudan, le Nigeria, -l’Afghanistan, le Liban, la Syrie et le Yémen connaissent des conflits ou des crises politiques ou climatiques majeures. 

Claudine Schalck, représentante de la Société française de maïeutique (SFMA)

« Le congrès de l’ICM traite de la femme et de sa famille d’abord »

J’assistais pour la première fois à un congrès de la Confédération internationale des sages-femmes. J’y présentais une initiative francophone pour rendre les sages-femmes visibles : la création de la collection Pratique Sage-femme/Sciences-Maïeutique chez L’Harmattan. Je présentais aussi un poster en anglais sur l’évaluation d’un dispositif d’accompagnement du deuil périnatal. Le congrès m’a permis de suivre des interventions sur ce sujet, de découvrir que la Norvège ou le Danemark ont des unités dédiées aux pertes périnatales. J’ai pu échanger avec des sages-femmes du monde entier concernant le rôle des sages-femmes dans la vie et la mort. La politique et le programme de l’ICM réprésentent le cœur de ce que nous défendons : le droit des femmes et des familles, le droit à la disposition de son corps, à choisir sa maternité, la médecine au service de la femme… L’adhésion à l’ICM permet de participer à ce mouvement. L’ICM m’a permis de découvrir d’autres façons de développer ces approches, à travers la recherche. Contrairement à la plupart des congrès médicaux, où l’on parle d’abord de pathologie, le congrès de l’ICM traite de la femme et de sa famille d’abord. Cela n’implique pas le même type de recherches. En France, nous avons des handicaps, comme la gestion de notre place par rapport à la pathologie et aux médecins. Nous restons instrumentalisées pour réaliser des actes médicaux. La sixième année d’études, par exemple, est importante, car elle permet de délimiter notre territoire, mais cela nous occupe tant que nous ne pouvons pas nous joindre au mouvement des sages-femmes qui s’inscrivent dans une approche de santé communautaire. Participer à un congrès de l’ICM demande de maîtriser un peu l’anglais et des moyens, car le voyage et l’inscription coûtent cher. Au sein de nos associations, il faudrait réfléchir à la recherche de financements pour être plus nombreuses aux prochains congrès.

Autre défi pour L’ICM : rassembler des sages-femmes de pays riches et à faibles ressources. Dans ces derniers, l’absence d’offre de soins accessible a longtemps fait passer la question du respect de la physiologie de la naissance au second plan. Le lobbying pour des maisons de naissance ou l’accouchement à domicile semblait réservé aux pays riches, où l’accès aux soins pour les femmes à haut risque est déjà assuré. Mais l’ICM a choisi de s’intéresser aux maisons de naissance dirigées par des sages-femmes dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Financée par la Fondation Bill et Melinda Gates et l’ICM, une étude a tenté un état des lieux. Ses premiers résultats ont été présentés au congrès de Bali et devraient être prochainement publiés, ouvrant de nouvelles perspectives en matière d’organisation des soins partout dans le monde.

L’ICM n’échappe pas non plus aux enjeux contemporains. Au troisième jour du congrès, une conférence plénière était consacrée aux stratégies pour améliorer la représentation de toutes les sages-femmes. Refléter davantage la diversité des sages-femmes et être plus inclusive, tels sont les défis d’avenir pour la Confédération, où jusqu’ici les sages-femmes anglophones de pays occidentaux à hauts revenus ont été surreprésentées. 

Plusieurs intervenants ont mis l’ICM au défi de se transformer pour mieux représenter les sages-femmes indigènes et faire entendre leur voix dans les débats sur la décolonisation des systèmes de santé. Karel Williams, sage-femme des Premières Nations et directrice du Rhodanthe Lipsett Indigenous Midwifery Trust en Australie, a ainsi lancé : « Les sages-femmes des Premières Nations ont leur mot à dire. Nous sommes les experts de notre propre vie. Rien pour nous, ou à propos de nous, sans nous ! » La sage-femme a décrit l’impact du racisme systémique dans le système de santé australien sur les sages-femmes aborigènes, les tentatives du Gouvernement d’éradiquer les peuples autochtones et la manière dont les systèmes de santé restent des constructions coloniales et occidentales qui continuent de nuire aux peuples indigènes. « Le taux de mortalité maternelle des femmes des Premières Nations est trois fois plus élevé que celui des autres femmes et le taux de mortalité néonatale des bébés des Premières Nations est deux fois plus élevé que celui des autres bébés », a-t-elle témoigné. 

Laurent Gaucher, représentant du Collège national des sages-femmes de France

« L’organisation du congrès de l’ICM contribue à entretenir la fierté d’être sage-femme »

C’était la première fois que je participais au congrès de l’ICM. Je représentais le Collège national des sages-femmes de France et ses associations partenaires (ONSSF, Anesf, ANSFC, et la CNEMa). J’ai eu l’honneur de présenter une étude sur l’importance de programmer les visites de sages-femmes à domicile avant même la sortie de la maternité. Les réactions ont été positives, les participants se sont montrés intéressés et ont salué notre approche. Parmi ce qui m’a marqué lors du congrès de l’ICM, l’élection de Sandra Oyarzo Torres comme nouvelle présidente de l’ICM, originaire du Chili, symbole de la diversité et de la représentation mondiale. J’ai également été marqué par les défis et le courage des sages-femmes en Ukraine et en Haïti, qui exercent dans des contextes d’insécurité extrême. Les rencontres avec des sages-femmes du monde entier ont été enrichissantes : elles m’ont impressionné par leur passion et leur dévouement pour améliorer les soins maternels. Représenter la France au congrès de l’ICM nous permet de partager nos avancées et de soutenir les autres pays francophones dans leur émancipation, favorisant la collaboration et la solidarité entre sages-femmes. Ça n’est pas dans les missions de l’Ordre ni du Conseil national professionnel. En tant que société savante, la représentation du CNSF et par là même de ses partenaires, est donc essentielle. L’ICM est capitale, car elle rassemble les sages-femmes du monde entier, favorisant l’échange de connaissances et le partage des meilleures pratiques. Les sages-femmes françaises peuvent s’inspirer des réussites d’autres pays, comme les Midwifery Led Units anglaises ou le combat des sages-femmes canadiennes pour une rémunération équitable. L’organisation du congrès triennal de l’ICM, avec ses temps forts, ses présentations, et ses rencontres, contribue à entretenir la fierté d’être sage-femme et est une source d’inspiration.

Des chercheurs et des sages-femmes d’Australie et du Royaume-Uni ont plaidé en faveur de la décolonisation de la formation des sages-femmes. Les étudiantes autochtones sont confrontées à plusieurs défis dans le cadre de leurs études, tels que la sécurité culturelle, le soutien culturel et les stages cliniques dans les communautés autochtones. Les intervenantes ont aussi appelé à l’adoption d’un « double regard » en matière de formation et de soins, consistant à intégrer les savoirs autochtones aux côtés des savoirs occidentaux. Ce fut l’occasion de découvrir la trousse à outils et la plateforme en ligne conçues par le Royal College of Midwives du Royaume-Uni, pour aborder les soins dans une perspective décoloniale, lutter contre les discriminations dans les soins et promouvoir l’équité en santé.

Les actions en matière d’inclusion de la diversité au sein de l’ICM doivent être renforcées et feront l’objet d’un premier bilan au congrès de 2026. Mais déjà, dès 2022, la Confédération a engagé une société de conseil pour élaborer un plan d’action pour intégrer la justice, l’équité, la diversité et l’inclusion (JEDI) et la dimension de genre au sein de l’organisation. L’ICM a aussi lancé deux initiatives pour donner la voix aux personnes sous-représentées. La première, intitulée « L’histoire de la pratique sage-femme », consiste à publier sur le site de l’ICM des éléments historiques concernant la profession. Par exemple, un article sur le rôle des sages-femmes noires aux États-Unis et les causes de la surmortalité maternelle chez les femmes noires américaines a été publié en mars 2022. Quant à la série « Passez le micro », elle aborde la question de la diversité sexuelle et de genre en donnant la parole à des sages-femmes expertes et concernées.

Face à ces enjeux, la nouvelle présidente de l’ICM doit incarner la nouvelle ligne politique de l’ICM. Sandra Oyarzo Torres, sage-femme chilienne, a été élue pour prendre la suite de Franka Cadée jusqu’en 2026. Installée à Santiago et enseignante à l’University of Chile, elle a été impliquée dans l’Association des sages-femmes du Chili depuis 2007, occupant différents postes, avant d’intégrer les instances de l’ICM. Connue pour son approche inclusive et respectueuse, la nouvelle présidente souhaite placer son mandat sous le signe de la promotion de l’égalité des genres et de l’égalité d’accès aux soins de santé. Alors que les congrès de l’ICM alternent entre hémisphères nord et sud tous les trois ans, le prochain rendez-vous aura lieu en Europe. Lisbonne, au Portugal, a été choisie pour accueillir le 34e congrès.

■ Nour Richard-Guerroudj