L’AMP en 2018, et demain ?
En 2018, l’AMP concernera toujours très peu de naissances. En tenant compte du pourcentage d’accroissement de ce mode de conception au cours des dernières années, le chiffre des naissances issues d’AMP en 2018 est estimé à 3,4 %, soit 1 enfant sur 30. Surtout, contrairement à ce que l’imaginaire collectif véhicule, la très grande majorité de ces enfants sont conçus avec les gamètes de leurs deux parents, soit 95 %. Élise de La Rochebrochard, de l’université de Versailles-Saint-Quentin, a mené une analyse pour le compte de l’Institut national d’études démographiques (Ined). Outre un bilan, elle envisage les conséquences d’une ouverture plus grande de l’AMP. LA FIV, REINE DES MÉTHODES Parmi les techniques utilisées en AMP, la Fiv domine largement, représentant 70 % des conceptions, devant les inséminations artificielles. Depuis 1992 et la mise au point de l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde (ICSI), la Fiv permet de pallier tout autant les infertilités masculines que féminines. Sur la période 2012-2015, 2 Fiv sur 3 recourraient à l’ICSI. D’où son essor. « La proportion d’enfants conçus par Fiv progresse de + 0,5 % tous les 7 à 8 ans. En 2011, 2 % des enfants étaient conçus par Fiv, et si la tendance se poursuit, la proportion atteindra 2,5 % en 2018, soit 1 enfant sur 40 (plus de 20 000 enfants) », précise l’étude. NAISSANCES MULTIPLES Dans les premières années de la Fiv en France, les médecins transféraient quatre embryons ou plus à la fois dans l’espoir d’augmenter les chances d’obtenir une grossesse. Cela concernait 39 % des cas en 1988. Fiv et grossesses multiples ont ainsi été associées au début des années 1990, où il naissait 130 enfants pour 100 accouchements suite à une Fiv.