Dossier

La permanence des soins des sages-femmes de Paris, un dispositif innovant

En ce samedi 14 août 2021 après-midi, Paris est déserte, et de nombreux cabinets médicaux ou de sages-femmes sont fermés. Mais rue Lahire, dans le XIIIe arrondissement, les consultations se bousculent à la maison de santé. Une sage-femme y est de garde pour le week-end, comme chaque fin de semaine et jour férié depuis mars 2019. La maison de santé, où n’exerce habituellement aucune sage-femme, accueille depuis cette date la première et unique permanence des soins des sages-femmes (PDS-SF) de France à ce jour. FACE AU DÉSERT MÉDICAL Équipés d’une poussette et d’un gros sac pour bébé, de jeunes parents arrivent d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis (93), informés de l’existence de la permanence par la maternité de la Pitié-Salpêtrière. Leur premier bébé est âgé de 11 jours et pleure beaucoup depuis deux jours. « Nous ne voulions pas nous rendre aux urgences, car il n’a pas de fièvre et nous ignorons s’il s’agit d’une vraie urgence, explique la maman. Les cinq pédiatres que nous avons contactés ne prennent plus de nouveau patient. Il n’y a donc rien d’autre le week-end à part cette permanence. » Arrivés peu après 14 h, le couple supporte l’attente, plusieurs patientes s’étant présentées avant eux. Parmi elles, une jeune femme est venue seule de Massy, dans l’Essonne (91), avec son nouveau-né. Tout son suivi de grossesse s’est déroulé à l’hôpital. Après son accouchement, début août, aucun suivi à domicile avec une sage-femme libérale n’a pu être mis en place, faute de professionnelle disponible en cette période estivale. La PMI de son secteur est fermée et, un peu plus loin, la suivante ne prend plus de bébé en rendez-vous, faute de place.  Julie a découvert la possibilité de consulter un samedi après-midi sur la plateforme Doctolib. « Je souhaitais un rendez-vous rapide et à proximité de chez moi, témoigne cette habitante du XIIIe arrondissement. […]