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Accouchement non assisté : enquête sur les dérives commerciales et sanitaires dela Free Birth Society

Le mouvement du « freebirthing » s’avère un modèle économique lucratif. Fondée en Caroline du Nord par deux anciennes doulas devenues influenceuses, Emilee Saldaya et Yolande Norris-Clark, la Free Birth Society a généré plus de 13 millions de dollars de revenus depuis 2018. À travers des podcasts écoutés par millions et des formations coûteuses (jusqu’à 12 000 dollars pour devenir « sage-femme authentique » ou « gardienne radicale de la naissance »), l’entreprise incite les femmes à rejeter toute présence médicale — médecins comme sages-femmes — lors de l’accouchement. Désinformation médicale et mise en danger L’enquête révèle que FBS diffuse un contenu qualifié de « médicalement illettré » par les experts consultés. Parmi les affirmations dangereuses relevées : l’inexistence du risque infectieux lors de la section du cordon, des protocoles erronés pour gérer la dystocie des épaules ou encore la promotion d’une approche passive lors de la réanimation néonatale, exposant les nouveau-nés à des risques de lésions cérébrales ou de décès. L’enquête a identifié 48 cas de mortinaissances tardives, de décès néonatals ou de préjudices majeurs liés à la FBS dans le monde, y compris en France. La directrice de FBS est même accusée d’avoir prodigué des conseils en direct lors de travaux d’accouchement, ignorant des urgences vitales. Exploiter la défiance pour vendre Le succès de FBS repose sur une rhétorique agressive envers le corps médical. Les dirigeantes accusent les soignants de « sabotage », de violences obstétricales et même de « meurtre » ! Elles capitalisent sur une perte de confiance réelle et sur le désir des femmes de se réapproprier leur corps. Face aux critiques et aux preuves accumulées, les fondatrices de FBS nient toute responsabilité, qualifiant les enquêtes journalistiques de « propagande » et se posant en victimes d’un système qui chercherait à les faire taire. La position des sages-femmes : sécurité et accompagnement Interrogée par RFI, Floriane Stauffer, sage-femme et codirigeante de l’Association professionnelle...

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La problématique des « mères protectrices »

Ces femmes se retrouvent prises dans un dilemme impossible : parler et risquer de tout perdre ou se taire et laisser l’enfant exposé à l’agresseur présumé. La proposition de Christian Baptiste Face à cette situation, le député Christian Baptiste (apparenté PS) propose la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le traitement judiciaire des violences sexuelles incestueuses parentales et les parents protecteurs, notamment des mères protectrices.. Il a déposé fin octobre une proposition de résolution en ce sens, déjà soutenue par plus de 70 députés de tous bords. L’objectif affiché est de « rendre visible » une problématique encore largement taboue, d’« enquêter » sur les « potentielles failles » du traitement judiciaire, et de mettre à plat un dispositif jugé « intolérable » par les associations et les collectifs (notamment Incesticide). Concrètement, pour que cette commission voie le jour, la proposition de résolution doit être inscrite à l’ordre du jour puis adoptée par l’Assemblée nationale ou bien le groupe parlementaire de Christian Baptiste doit utiliser son droit de tirage pour imposer la création de cette commission d’enquête.  L’enjeu, tel que le formulent les élus qui le soutiennent, est double : mieux protéger les enfants victimes d’inceste et cesser de criminaliser ou de décourager les mères qui les croient et tentent de les protéger.C à vous – France Télévisions – Mères en lutte https://www.youtube.com/watch?v=NzEuQjQK7fg...

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Paracétamol et grossesse : pas de lien établi avec l’autisme ou le TDAH

Une synthèse après une polémique médiatique En septembre 2025, une déclaration du président américain évoquant un risque accru d’autisme chez les enfants exposés au paracétamol in utero a semé l’inquiétude chez les femmes enceintes et les familles. Pour éclairer le débat, des chercheurs ont réalisé une revue parapluie regroupant neuf revues systématiques regroupant 40 études, majoritairement sur des cohortes prospectives. Ils ont évalué leur qualité méthodologique selon les critères AMSTAR 2. Ils constatent une forte hétérogénéité des travaux et de nombreuses limites méthodologiques : biais de confusion, facteurs familiaux non pris en compte, absence d’analyses contrôlées. Si certaines revues rapportent une association entre exposition prénatale au paracétamol et troubles neurodéveloppementaux, sept sur neuf concluent qu’« aucune relation causale ne peut être formellement reconnue » à ce stade. Des résultats rassurants pour les femmes enceintes Une revue jugée plus robuste incluait deux études avec analyses contrôlées par fratrie, ajustant notamment les facteurs génétiques, familiaux et les indications de prescription. Dans ces études, le risque de TSA s’atténue jusqu’à devenir nul (HR 0,98 ; IC 95 % 0,93–1,04) et celui de TDAH disparaît (0,98 [0,94–1,02] et 1,06 [0,51–2,05]). Ces données suggèrent que les liens observés auparavant pourraient s’expliquer par des facteurs familiaux confondants comme la santé mentale des parents, les prédispositions génétiques, et le contexte socio-environnemental, plutôt que par le médicament lui-même. Les auteurs concluent qu’« aucune donnée solide ne permet d’affirmer une relation causale entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et le risque de TSA ou de TDAH chez l’enfant ». Ils rappellent par ailleurs que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comportent des risques fœtaux connus et que la fièvre non traitée peut elle-même compromettre la grossesse. Leur message aux cliniciens est clair : rassurer les patientes et maintenir un usage raisonné du paracétamol, en cas de nécessité, pour traiter douleur et fièvre pendant la grossesse. Source :...

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À Brest, la première faculté de maïeutique marque un tournant pour la profession

Une autonomie inédite pour la formation Elles sont une centaine à avoir fait leur rentrée sous la bannière de la Faculté de maïeutique de Brest, rattachée à l’université de Bretagne occidentale (UBO). Une première nationale saluée par la profession. « C’est une fierté, une belle avancée », confie Anna, étudiante en dernière année. Issue de la réforme de 2023, cette création marque une rupture avec le modèle historique des écoles rattachées aux hôpitaux. À Brest, le choix a été fait d’aller plus loin : devenir une UFR à part entière. « Cela nous permet d’avoir une vraie autonomie pédagogique et financière », explique Gaëlle Delpech-Dunoyer, directrice de la faculté.  Un ancrage universitaire tourné vers la recherche L’école brestoise assurait déjà les trois missions d’une UFR : formation initiale, recherche et formation continue. Mais la nouvelle faculté ambitionne désormais de développer la recherche en maïeutique, un champ encore émergent. « Les connaissances ont longtemps été produites par des médecins ; nous voulons démontrer que notre expertise est complémentaire », explique François Anouilh, enseignant et doctorant. Produire une recherche propre à la profession, ajoute la directrice, permettra « d’améliorer les pratiques et la qualité de vie des femmes et des nouveau-nés ». La réforme de 2023 va dans ce sens : le cursus s’allonge désormais à six ans, incluant une thèse d’exercice et un encouragement explicite à la recherche. Des étudiantes plus engagées et mieux accompagnées Les premières promotions concernées ont saisi cette opportunité. Plusieurs étudiantes ont déjà entamé un double cursus en master, parfois en éthique ou en santé publique. « On manque encore d’études sur la périnatalité ou le post-partum », souligne Alwena, en troisième année, qui voit dans la recherche un levier pour faire évoluer les pratiques. « Nous ne voulons pas rester un cas isolé », insiste Gaëlle Delpech-Dunoyer. Son ambition : faire école, au sens propre comme au figuré, et ancrer durablement la maïeutique...

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1 000 euros offerts pour accoucher à Saint-Amand-Montrond,le pari « choc » pour sauver la maternité

Imaginez recevoir un chèque de bienvenue de 1 000 euros simplement en choisissant le lieu de naissance de votre enfant. Ce qui ressemble à une opération marketing agressive est en réalité une stratégie de survie vitale pour le centre hospitalier de Saint-Amand-Montrond, dans le sud du Cher. Emmanuel Riotte, le maire de la commune, l’assume totalement : il faut créer un électrochoc. Une prime en bons d’achat locaux Le dispositif est simple mais percutant. Du 1e janvier au 31 décembre 2026, toute naissance enregistrée à la maternité de la ville déclenchera le versement de 1 000 euros à la mère. Cette somme ne sera pas versée en numéraire, mais en bons d’achat à dépenser exclusivement dans les commerces de la communauté de communes Cœur de France. Si la loi de mai 2025 a gelé les fermetures de maternités pour trois ans, ce sursis prendra fin en mai 2028. « L’épée de Damoclès est là », résume l’édile. L’objectif de cette prime est donc de sécuriser l’avenir de la structure.  L’enjeu dépasse le simple cadre des naissances.  « C’est un soutien à la défense de la maternité, car nous avons un pôle hospitalier qui regroupe la maternité, la clinique et l’hôpital », explique-t-il. « Si un pan tombe, les autres seront automatiquement déstabilisés. »...

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« Non, la fermeture des petites maternités n’est pas responsable de la hausse de la mortalité infantile ! »

Le Pr Rozenberg revient sur l’affirmation selon laquelle la mortalité infantile serait multipliée par deux au-delà de 45 minutes de trajet vers une maternité. Il rappelle qu’elle repose sur une étude régionale ancienne, « mal interprétée » et sans lien de causalité démontré, et que cette thèse a été ensuite amplifiée par un ouvrage1 très médiatisé puis reprise à l’Assemblée nationale et au CESE. En s’appuyant sur les travaux des sociétés savantes et plusieurs études nationales, il souligne qu’aucune ne montre d’augmentation de la mortalité néonatale en lien avec la fermeture des petites maternités. Au contraire, les pays européens qui ont le plus restructuré leur réseau de maternités figurent aujourd’hui parmi ceux où la mortalité infantile est la plus basse. « La parole des professionnels de terrain et des chercheurs n’est pas écoutée ! », martèle-t-il. La surmortalité néonatale, un phénomène surtout urbain et social Deux études récentes, publiées en 2025, sont au cœur de son argumentaire. La première montre que, de 2001 à 2017, la mortalité néonatale reste stable en zone rurale, alors que l’augmentation observée en France est « exclusivement le fait des zones urbaines », en particulier les plus défavorisées. La seconde confirme que la hausse se concentre dans les communes au niveau de vie le plus bas, comme en Seine-Saint-Denis, où les taux sont parmi les plus élevés de métropole. Pour le président du CNGOF, ces résultats indiquent que « l’augmentation de la mortalité néonatale est ainsi liée à des conditions socio-économiques précaires, et non à la durée du trajet jusqu’à la maternité ». Ne pas « jouer avec la vie des mères et des nouveau-nés » Constatant que la France se situe désormais « tout en bas du classement européen et que nos services sont en grande difficulté », le Pr Rozenberg plaide pour « un débat rationnel et serein pour redresser la barre », fondé sur les faits, non...

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Arnaud Chiche : « On broie l’hôpital depuis trente ans ! »

 Face à Thomas Sotto, il dénonce la dégradation continue du système de santé, la suradministration, le manque de moyens humains, et appelle à une refonte de la gouvernance hospitalière. L’hôpital : une machine à broyer Dès les premières minutes, le ton est donné. Le mot qui lui vient à l’esprit quand il pense à l’hôpital ? « Injustice. » Pour Arnaud Chiche, le contraste est insupportable entre « la mentalité, l’âme de tous ceux qui exercent dans les hôpitaux », qu’il juge « tellement pure », et la manière dont on traite ces soignants. Et de résumer crûment : « L’hôpital est devenu une machine à broyer pour le personnel. Le taux de souffrance mentale, de burn-out, est très important. » Le médecin évoque la réalité quotidienne des urgences : « Des gens qui attendent sur des brancards longtemps, des gens âgés, qui pourraient être nos grands-parents, nos arrière-grands-parents, pour lesquels il n’y a pas assez de personnel pour leur permettre de faire leurs besoins essentiels ou de boire. » « Il y a des décès sur des brancards. » Une suradministration étouffante Arnaud Chiche pointe du doigt un mal structurel : « La place de l’administratif est trop importante dans le système de santé. »Il précise : « Si l’on faisait un sondage dans la rue et que l’on demandait aux Français s’ils préféraient avoir des infirmières, des médecins ou des directeurs administratifs, je pense qu’ils répondraient qu’ils préfèrent avoir des infirmières et des médecins. » « Pourquoi a-t-on une administration qui semble complètement moyenâgeuse ? » Les secrétaires médicaux, en revanche, sont selon l’interviewé « strictement indispensables ». Et le praticien s’interroge sur l’absence d’outils modernes : « On n’hésite pas à me dire à moi que l’intelligence artificielle va révolutionner mon travail. Eh bien moi, je ne comprends pas qu’il n’y ait pas d’outils numériques ou d’intelligence artificielle qui nous permettent de gérer les commandes de matériel, les fiches de paie et les exigences de...

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Port du masque, lavage des mains et aération des pièces : Santé publique France relance une campagne de promotion des gestes barrières

Chaque hiver, les infections respiratoires aiguës (IRA) entraînent des épidémies aux conséquences sanitaires importantes. L’hiver 2024-2025 a été marqué par une épidémie de grippe particulièrement précoce, longue et sévère, responsable d’un impact important sur le système de santé, que ce soit en ville ou à l’hôpital et cause de nombreux décès chez les plus de 65 ans.  Fortement associés au covid-19, les gestes barrières sont de moins en moins réalisés, même en cas de symptômes et même en présence de personnes fragiles ou dans les lieux très fréquentés. Afin d’enrayer ce relâchement, Santé publique France lance une campagne de prévention diffusée depuis le 25 octobre 2025. Trois gestes clés sont rappelés : porter un masque dès les premiers symptômes, se laver les mains fréquemment et aérer régulièrement les pièces. Visible à la télévision, à la radio et dans les lieux publics, la campagne se poursuivra jusqu’en février 2026, avec un accent particulier sur les personnes les plus vulnérables : seniors, femmes enceintes, nourrissons et personnes atteintes de comorbidités. Source : Santé publique France...

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Naissance en direct sur Twitch : l’intime à l’écran

« Salut, Twitter (X), j’ai perdu les eaux, alors je crois que je vais faire ce live. C’est l’heure du bébé ! » Connue pour ses contenus autour du jeu vidéo World of Warcraft, du sport et du lifestyle, la jeune femme de 33 ans a choisi de diffuser son accouchement à domicile, entourée de son compagnon, d’amis, d’une sage-femme et d’une infirmière. Installée dans une piscine gonflable au milieu de son salon, elle a partagé ce moment intime pendant plus de huit heures, interagissant régulièrement avec son public. Au pic de la diffusion, près de 30 000 internautes assistaient à la naissance de la petite Luna Rose, parmi lesquels le PDG de Twitch, Dan Clancy, venu féliciter publiquement la maman dans le chat. Entre hommage et malaise collectif Le live, sobrement intitulé « Baby Time. Live Birth », a immédiatement suscité un flot de réactions contrastées. Certains spectateurs ont salué « un moment humain, brut et sans filtre », estimant que cette transparence rare rendait hommage à la force et à la beauté de la naissance. D’autres, en revanche, ont dénoncé une mise en scène de l’intime, y voyant une nouvelle étape dans la surexposition des vies privées en ligne. Fandy, qui réunit plus de 369 000 abonnés sur Twitch, a tenu à préciser que la diffusion n’était pas monétisée : « Je ne l’ai pas fait pour l’argent ni pour gagner des abonnés, mais pour créer un souvenir et partager un moment vrai », a-t-elle expliqué. Selon elle, ce geste s’inscrit dans une démarche de sincérité envers sa communauté : « J’ai toujours voulu être transparente avec les gens qui m’ont soutenue. Ce stream, c’était ma manière de célébrer la vie avec eux ». Quand le streaming questionne les limites de l’intime Cet accouchement diffusé en direct soulève inévitablement des questions éthiques : jusqu’où peut aller un créateur de contenu dans le partage de sa vie personnelle ? Et...

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Non, l’Ozempic ne fait pas grandir le pénis !

Les plus modestes revendiquent « 2,5 cm de gain », les plus enthousiastes carrément « près de 4 cm en sept mois ». Côté experts, la douche est plus froide : l’Ozempic n’allonge pas le pénis. Niet. Nada. Il s’agit d’une illusion d’optique.  Usage détourné En ralentissant la vidange de l’estomac, l’Ozempic diminue l’appétit, favorisant la perte de poids. D’où son usage détourné chez des personnes non diabétiques, dans un but d’amincissement. C’est là que se trouve la clé du troublant mystère de l’allongement du pénis…  Le sexologue ­Wilfrid Pavageau ­dévoile le pot aux roses sur Doctissimo : « La raison principale de cet agrandissement est la diminution de la masse graisseuse. » Chez certains hommes obèses, la graisse pubienne peut recouvrir la base du pénis. Lorsqu’ils perdent du poids, cette graisse fond, et la partie enfouie du sexe ressort, donnant l’impression que le pénis est plus grand. En réalité, seule sa visibilité augmente. En revanche, l’amincissement permet effectivement un meilleur flux sanguin vers le pénis, ce qui signifie des érections plus fermes et rigides....

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