Grand Angle

« Un système complexe impose de la coordination »

L’enjeu de la coopération et de la coordination des professionnels libéraux est ancien en périnatalité. En quoi les CPTS sont une réponse ? Il ne suffit pas d’avoir des professionnels de santé bien formés, en nombre suffisant pour que le système fonctionne bien. Et l’avenir n’est pas lié qu’au financement de l’hôpital. Nous sommes dans un système de santé complexe, ce qui impose des besoins de coordination. La France est en train de corriger son point faible en matière d’organisation collective. Les CPTS permettent de s’organiser en ambulatoire, pour faire des choses compliquées, comme l’accompagnement de parcours complexes pour des patients, et travailler avec l’hôpital. Il est possible de traiter de situations complexes en ville en ayant des protocoles partagés d’orientation pour l’entrée et la sortie des patients de l’hôpital par exemple. Savoir quelles structures existent, qui contacter pour quelle problématique, où et quand, est capital. Les professionnels de santé libéraux semblent l’avoir compris, notamment à travers la crise sanitaire. Nous n’atteindrons pas l’objectif de 1000 CPTS en 2022 souhaité par le Gouvernement, mais nous en approchons. Alors que cela ne fait que deux ans que les CPTS ont obtenu un cadre et des moyens de fonctionnement, nous avons comptabilisé plus de 700 CPTS à l’état de projet ou actives, couvrant près de 50 millions d’habitants, ce qui est très positif. Parmi elles, près de 160 ont déjà signé un accord conventionnel interprofessionnel. La moitié d’entre elles sont adhérentes de la Fédération. Le phénomène des CPTS apparaît désormais comme irréversible. Ce qui est intéressant, c’est que quasiment toutes comptent des sages-femmes parmi leurs adhérents. Nos enquêtes ne nous permettent pas en revanche d’identifier combien de CPTS comptent de sages-femmes dans leur gouvernance. Cette participation nous intéresse en tout cas beaucoup, car la profession se développe de plus en plus en libéral. Et si nous […]

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Actus

En 2020, les Français ont « moins baisé »

Figure de l’accès à l’IVG, la gynécologue-obstétricienne Danielle Hassoun, ancienne responsable du centre d’IVG de l’hôpital de Saint-Denis, aujourd’hui retraitée, le suggérait : au cœur de la pandémie de Covid-19, avec ses confinements et sa déprime, « les gens ont moins baisé » (lire Profession Sage-Femme n° 270, avril 2021, p. 19). Longtemps attendues, les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) sur l’IVG lui donnent raison. L’explosion d’avortements redoutée par certains n’a pas eu lieu. Bien au contraire, le nombre d’IVG a baissé de 4 % par rapport à 2019. La natalité ayant sensiblement diminué la même année, il y a bien eu moins de conceptions. UNE BAISSE RELATIVE DES IVG La baisse du taux d’IVG est beaucoup plus marquée en France métropolitaine, le taux de recours étant de 14,9 pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2020, contre 15,6 ‰ en 2019. En revanche, dans les départements et régions d’outre-mer, ce taux est stable. Au total, et selon les sources médico-administratives, 222 000 avortements ont été réalisés courant 2020. Mais la Drees nuance les variations. L’année 2019 avait en effet vu une hausse du nombre d’IVG. « Tant la hausse enregistrée en 2019 que la baisse enregistrée en 2020 sont sans doute un peu surestimées, du fait de changements intervenus dans les consignes de codage et des choix statistiques effectués pour limiter autant que possible l’impact de ces changements sur la chronique du nombre d’IVG sur les trois dernières années. Au final, on estime que l’ampleur de la baisse se situe entre 9000 et 11 000 IVG et que le nombre d’IVG en 2020 retrouve un niveau proche de celui observé en 2018 », écrit Annick Vilain, dans son analyse des chiffres pour la Drees. IMPACT DES CONFINEMENTS Particularité de l’année 2020, le nombre d’IVG, habituellement stable, a fluctué au cours des […]

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Pratiques

« Peut-être bien que oui, peut-être bien que non »

Exposé Au cours des séances de préparation à la naissance, Louise* exprime son souhait de ne pas allaiter le premier enfant qu’elle attend. En effet, elle appréhende de donner le sein du fait d’importantes cicatrices au niveau de sa poitrine, suite à une chirurgie thoracique cardiaque. Nous abordons alors les différentes options envisageables. Cela inclut l’alimentation au biberon à l’aide de préparations pour nourrisson (PPNRS), ce qui semble être la solution la plus envisagée par Louise. Nous évoquons aussi le don de lait maternel exprimé ou encore la possibilité de donner une première tétée ou quelques tétées à la convenance de la maman. Louise semble très attentive à toutes les propositions, mais reste convaincue qu’elle préférera donner le biberon avec des préparations pour nourrisson (PPNRS). Suite à son accouchement, lorsque sa petite fille Kim* est posée sur son ventre et que Louise observe que son bébé semble chercher le sein, elle ressent l’envie de la laisser faire pour une première tétée. Lors de son installation en chambre et pendant les 24 premières heures, Louise donnera des biberons de préparation pour nourrisson à Kim. Cependant, au bout de 24 heures, elle commence à regretter sa décision, car elle a pu constater que lors de la première tétée en salle de naissance, les cicatrices n’ont pas posé de difficulté particulière. Elle souhaiterait tenter d’allaiter Kim. L’équipe semble déroutée par cette demande inhabituelle d’allaitement après 24 heures d’alimentation artificielle et lui demande de me contacter afin de faire le point sur ce qui est envisageable ou non. Lors de cet entretien téléphonique, nous revenons sur la possibilité d’un allaitement indéterminé. Dans ce cas, Louise sera considérée comme une maman qui n’allaite pas (biberon de PPNRS à sa disposition). Louise et Kim décideront ensemble des tétées au sein ou au biberon. Je lui indique alors qu’il faudra […]

DOCUMENTAIRE

À la vie, un film sensible sur le post-partum et la place des sages-femmes

Vous avez choisi de ne suivre qu’une sage-femme. Pourquoi Chantal Birman ? Aude Pépin : L’idée du film est née en 2018, lors d’un plateau de l’émission des Maternelles avec Chantal Birman au sujet de la dépression du post-partum. J’ai eu la conviction de rencontrer une grande dame, aux idées claires et fortes, de la trempe d’une révolutionnaire ou d’une avant-gardiste. J’avais aussi été marquée par son livre Au monde, ce qu’accoucher veut dire. Il ne s’agit pas d’une femme qui cherche la lumière, mais qui porte des idées vers la lumière. Sur les 104 heures de rushs, je n’ai pas conservé les passages où Chantal exprime ses idées. Car un film trop bavard est contre-productif. Il est plus parlant de voir ses idées en action dans son rapport aux femmes, à une étudiante sage-femme en stage ou dans d’autres situations de la vie. Pourquoi avoir décidé d’une sortie en salles de cinéma ? Aude Pépin : Je veux que le public puisse regarder les femmes dans leurs premiers instants en tant que mères, pour leur redonner leur force et leur grandeur. Leur accorder ce temps sur grand écran, pendant un peu plus d’une heure, me paraît indispensable. Face à la télévision, on peut être distrait et détourner le regard. J’espère que le film pourra aussi susciter des débats et des échanges. J’ai moi-même vécu cette fragilité des premiers jours avec un bébé, après la sortie de la maternité. Je souhaitais à la fois montrer au grand public ces instants fondamentaux en post-partum et les problématiques des femmes, dans leur intimité. Le film ne traite pas de la dépression du post-partum, mais de cette zone grise d’adaptation. Quand l’idée du film a germé, la notion de post-partum était inconnue du grand public, réservée aux spécialistes. Depuis, plusieurs voix se sont exprimées à ce sujet sur […]

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Pratiques

Une conquête inachevée : le droit des femmes à disposer de leur corps [1]

EXPOSÉ Alice*, 35 ans, a accouché par césarienne il y a deux mois de son cinquième enfant. Elle consulte pour un bilan périnéal, car elle souhaite savoir « où elle en est de son périnée ».  ANAMNËSE Infirmière de formation, Alice ne travaille pas. Ses quatre premiers enfants sont nés par voie basse (2007, 2008, 2013, 2015). Le premier accouchement a nécessité le recours aux forceps, avec épisiotomie. Pour les autres, Alice a eu des déchirures périnéales. Les enfants pesaient entre 2800 et 3200 grammes.  Dans les antécédents d’Alice, on retrouve : la mise en place de prothèses mammaires en 2011 ; une demande de ligature des trompes, en 2015, à l’âge de 30 ans, refusée au motif qu’elle était « trop jeune ». Le couple choisit alors d’utiliser des préservatifs ; la consultation d’un chirurgien urologue pour dyspareunie, après adressage par le gynécologue, en 2018. Compte tenu d’une colpocèle postérieure de stade II, d’une colpocèle antérieure de stade I et d’un diastasis des muscles releveurs, elle bénéficie d’une colpopérinéorraphie postérieure sous anesthésie générale, associée à une cure de béance vulvaire. « Le résultat anatomique est favorable avec disparition des symptômes », note le chirurgien urologue à distance. La question de la contraception n’est pas abordée par le chirurgien avant, pendant ou après l’intervention. Fin 2019, Alice est enceinte de son cinquième enfant. Le couple souhaite poursuivre la grossesse. À cinq mois de grossesse, interrogé quant à la pertinence d’une césarienne prophylactique, le chirurgien urologue confirme qu’ « un nouvel accouchement par voie vaginale ferait courir un risque très élevé de récidive anatomique ». Il lui « semble effectivement préférable d’épargner le périnée de cette patiente, et ce d’autant que la réparation avait montré des tissus très cicatriciels et extrêmement fragiles ». Une césarienne est donc programmée à 38 SA + 3 jours. Celle-ci se déroule en août 2020 sans problème.  Lors de la consultation, Alice décrit l’impression […]

Pratiques

Handi CAP vers la maternité fédère les professionnels

« C’est notre cœur de métier ! En tant que sages-femmes, nous devons accompagner toutes les patientes, les couples, les nouveau-nés, dans le respect du souhait de leur projet, que les femmes soient ou non en situation de handicap. » Sage-femme coordinateur au Groupement des hôpitaux de l’Institut catholique de Lille, Mathieu Rossi est ravi de la mise en place d’un parcours dédié aux femmes enceintes en situation de handicap. « C’est un projet fabuleux, poursuit-il. Nous avons essayé d’adapter notre offre au mieux par rapport aux différents types de handicap, qu’ils soient moteurs, visuels, sensoriels, cognitifs… » S’il réserve un meilleur accueil aux patientes, le parcours Handi CAP vers la maternité, mis en place voilà plus de trois ans à la maternité de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Lille, rassure aussi les professionnels. SITUATION CRITIQUE L’histoire débute véritablement en 2014. À l’époque, la maternité fait face à la difficile prise en charge d’une parturiente avec un lourd handicap moteur. L’équipe est déstabilisée. « La situation était très complexe, mais elle a permis aux chefs de service de la maternité et de la médecine physique et de réadaptation de se rencontrer », raconte Émilie Bachary, qui dirige aujourd’hui le service d’accès aux soins pour les personnes handicapées. Un groupe pluriprofessionnel d’une quinzaine de professionnels se constitue : médecins spécialisés dans le handicap, sages-femmes, gynécologues-obstétriciens, infirmiers, aides-soignants, anesthésistes, assistantes sociales, ergothérapeutes, infirmiers… « Et en fonction des situations, nous pouvons faire appel à d’autres compétences en interne, précise la porteuse de projet. Par exemple, dans les situations de handicap psychique, comme des femmes schizophrènes ou bipolaires, nous sollicitons le service de psychiatrie. Pour une mère avec une maladie invalidante, nous appelons le service de neurologie. » À l’entendre, dès le départ, tous les professionnels étaient convaincus et motivés. « Je pense que chacun dans sa pratique avait dû être confronté à une situation de […]

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Info-pro

La cartographie Urkind®, un support de communication pour le couple parental

Comment avez-vous découvert la cartographie Urkind® ? Élodie. La cartographie Urkind® nous a été proposée par la sage-femme qui m’a suivie pour ma première grossesse il y a quatre ans. Elle connaissait déjà l’histoire de notre couple et de notre famille, j’étais à l’aise avec elle et, tout naturellement, j’ai souhaité qu’elle me suive quand j’ai été enceinte à nouveau. Quand elle m’a présenté la cartographie, je me suis dit que c’était une bonne idée et cela me plaisait que nous puissions être tous les deux, avec Geoffrey, pour cet échange.  La cartographie vous a-t-elle aidés dans le déroulement de la grossesse et la préparation de la naissance ? En quoi ? Élodie. La cartographie nous a permis de nous situer vis-à-vis de nos ressentis, de notre histoire de vie. Il faut être en confiance avec sa sage-femme pour pouvoir être sincère et honnête dans ses réponses. On se livre vraiment pendant cet entretien, et certaines questions touchent à notre intimité. Mais il ne faut pas avoir peur d’exprimer ses ressentis. Cela permet de se positionner sur différents sujets, de savoir où on en est, et d’entendre la parole de son conjoint. Parfois, on pense que l’autre « sait » ce que nous ressentons, comment nous vivons les choses, alors que ce n’est pas toujours évident. En cela, la cartographie a vraiment constitué un support de dialogue et de communication entre nous. Geoffrey. La cartographie nous a ouvert les yeux sur les images que chacun de nous avait de la grossesse, de la maternité, de la paternité. Nous avons pu identifier nos craintes quant à la parentalité. Dans la vie de tous les jours, nous nous parlons beaucoup, Élodie et moi, mais nous ne nous livrons pas autant. Je pense que la cartographie nous a permis d’aborder ensemble certains sujets dont nous n’aurions pas parlé […]

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Info-pro

« La cartographie est un miroir de nos ressentis »

Dans quel contexte avez-vous découvert la cartographie Urkind© ? J’ai découvert ce mot de « cartographie » il y a plusieurs mois, avant d’être enceinte de mon deuxième enfant, en échangeant avec d’autres femmes. Cela m’a intriguée, c’était assez mystérieux pour moi. J’ai compris le concept plus précisément par la suite et cela m’a attirée. Pour ma deuxième grossesse, je savais que la sage-femme que j’avais choisie1, que je connaissais par ailleurs, utilisait la cartographie Urkind©2. Elle me l’a effectivement proposée lors de la consultation du cinquième mois de grossesse. Cela a été une belle découverte pour moi. La cartographie permet de “poser les choses”, de faire un état des lieux de la situation. Elle est comme un miroir de notre vie, de nos ressentis à l’instant T. Elle permet aussi de dire : « Ça va bien ! » alors que bien souvent, si l’on ne se pose pas la question, on ne s’en rend pas compte… ! Dans notre quotidien parfois stressant, dans notre société où tout va trop vite, la cartographie permet de prendre le temps de se reconnecter à soi-même et à ce bébé qui va naître. Avez-vous trouvé cela difficile de répondre aux questions ? Comment vous êtes-vous sentie ?  Les questions soulèvent parfois des émotions fortes, mais cela fait du bien de se lâcher, de se libérer quand on se sent submergée. Le sujet des relations avec mon père, par exemple, a été un peu difficile à aborder et a suscité en moi beaucoup d’émotion. Notre relation n’était pas simple et nous nous étions éloignés l’un de l’autre depuis quelques années. Pendant la grossesse, j’avais ressenti le besoin de lui dire ce que j’avais sur le cœur, et je lui avais “déballé” un certain nombre de choses… Ce n’était pas facile, pour lui comme pour moi. Cela m’a fait du bien d’en parler pendant l’entretien […]

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« La cartographie Urkind®, mobiliser les ressources parentales en suivi de grossesse »

Comment la cartographie Urkind® se positionne-t-elle dans votre pratique et dans le parcours de la femme enceinte ? J’utilise la cartographie dans le cadre de l’entretien prénatal précoce (EPP), qui est bien souvent le premier contact que j’ai avec les parents qui viennent me consulter. L’EPP, qui est désormais obligatoire, constitue une étape primordiale dans le suivi de la grossesse. C’est un moment privilégié avec les parents. Pendant une heure environ, je prends le temps d’établir un climat de confiance avec eux, de les écouter avec bienveillance. L’objectif premier est de mettre en évidence leurs forces et leurs compétences dans ce projet de naissance. L’EPP est aussi un outil de prévention : il s’agit de mettre au jour les vulnérabilités, les facteurs de risque ou les freins qui peuvent constituer des difficultés pour ce couple-là. La cartographie est un outil centré sur les parents, sur le ressenti de la femme ou du couple. Elle ouvre un espace de communication avec les parents et les rend acteurs du projet de naissance. Leur environnement propre et leur histoire de vie sont pris en compte de façon globale, en abordant différents aspects : médicaux, psychologiques, familiaux et sociaux.  La cartographie guide les parents en leur posant la question suivante : « De quoi avez-vous besoin, en tant que parents, pour mener à bien ce projet de naissance, vous sentir en sécurité et disponibles pour accueillir ce bébé ? » Parfois, les parents sont surpris parce qu’ils pensent que la sage-femme va leur dire comment faire… alors qu’elle est là pour les accompagner et leur faire identifier leurs propres ressources et compétences. Pour la sage-femme, la cartographie donne une vision globale et synthétique de la situation, et permet “d’allumer des clignotants” verts, orange ou rouges, selon le ressenti exprimé par la femme ou le couple. Ainsi, en objectivant ce que la sage-femme […]

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La cartographie Urkind®, un outil novateur au service des parents et des professionnels de périnatalité

Outil visuel et ludique, la cartographie Urkind® a été imaginée afin d’évaluer les difficultés psychosocio-émotionnelles des femmes enceintes et/ou du couple parental ainsi que les ressources internes dont ils disposent pour y faire face. Utilisé lors de l’entretien prénatal précoce, mais aussi en post-partum, ce support original est une opportunité pour les sages-femmes et pour les couples. Mots-clés : accompagnement, clinique, entretien prénatal précoce, évaluation, prévention, outil Un entretien prénatal « nouvelle génération » En septembre 2020, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik a remis un rapport de la commission d’experts des « 1000 premiers jours » au secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet [1]. Ce rapport insiste sur l’importance du parcours de santé individualisé de la femme enceinte et des jeunes parents lors des 1000 premiers jours de l’enfant.  L’entretien prénatal précoce, désormais obligatoire [2] à l’instar des sept rendez-vous de suivi de grossesse, est la pierre angulaire de cet accompagnement. Il apparaît essentiel de créer les conditions nécessaires à l’autonomie du parent. Cette recommandation sonne comme une évidence là où nous sommes face à une génération de parents en demande d’un nouveau modèle d’accompagnement. La demande de coopération, de partage de valeurs, de plus en plus présente chez ces nouveaux parents, laisse de moins en moins de place à notre posture si familière de sachant. La posture « biomédicale centrée sur le symptôme » peut aujourd’hui se métamorphoser en une posture « biopsychosociale, centrée sur le développement de la personne » [3]. Plusieurs approches indissociables et complémentaires s’entrecroisent ainsi :  étayer l’environnement du « nouveau-né en construction » en prenant soin de la souffrance et de l’empêchement parental ; créer les conditions pour qu‘un parent puisse acquérir autonomie et responsabilité ;  garder en repère fondamental les signes cliniques somatiques auxquels nous soumet notre responsabilité médicolégale, signes cliniques qui se nourrissent soudain d’un contexte psychosocio-émotionnel. Une approche parentale inédite Enracinée dans la théorie […]