Pas d'image
Actus

« Nous luttons contre toutes les formes de discrimination dans le soin » – Entretien avec Bleuenn Ridard

Quel est l’objectif principal de l’association ? Pour une Meuf travaille à visibiliser et à lutter contre toutes les formes de discrimination dans le soin et à permettre un accès à la santé aux femmes de façon équitable. Nous luttons avant tout contre le sexisme médical, mais également contre leracisme, les discriminations de classe, la grossophobie, la LGBTQI-phobie, le validisme, l’âgisme, la psychophobie… Nous travaillons aussi à faire en sorte que les lois qui existent puissent être appliquées. Par exemple, nous souhaitons que l’accès à la ligature tubaire pour celles qui le souhaitent se passe dans les conditions posées par la loi de 2001.Les personnes majeures qui en font la demande sont soumises à un délai de réflexion de quatre mois. En comparaison, si on veut se refaire faire tout le visage en chirurgie esthétique, on ne nous demande pas de réfléchir aussi longtemps. Mais en plus de ce délai, beaucoup de médecins font blocus sur des conditions d’âge ou de parité. Or cette pratique n’est pas écrite dans la loi. En ce moment, nous travaillons sur une réponse à un communiqué de l’Académie de médecine à propos des personnes trans et de leur détermination d’identité de genre. L’Académie de médecine pousse à la psychiatrisation, ce contre quoi nous luttons, estimant que les personnes sont capables de s’autodéterminer. Nous avons également écrit un long article pour savoir comment faire face à un médecin agresseur. Par exemple, quand un patient rapporte des faits dont on sait qu’ils sortent d’une relation de soin normale, que peut faire le professionnel de santé ? Que peut-on conseiller aux patients ? D’autres questions peuvent nous animer : par exemple, pourquoi la péridurale ambulatoire n’est-elle accessible que dans 10 % des maternités ? Dans l’association, il y a divers soignants, ce qui enrichit beaucoup nos échanges et réflexions. En 2021, il y […]

Actus

Le congé menstruel : une mesure progressiste ?

À ce jour, aucun pays européen n’a inscrit dans ses lois un droit au congé menstruel. En mai 2022, le gouvernement espagnol a proposé une loi autorisant les femmes à prendre un congé sans durée limitée pour règles douloureuses, sur présentation d’un certificat médical. Le texte a peu de chances de passer, le Parlement étant majoritairement opposé au Gouvernement. En Italie, en mars 2017, ce sont des élues du Parti démocrate qui ont déposé un tel projet de loi, accordant trois jours de congés payés par mois en cas de fortes douleurs de règles, à condition de produire un certificat médical annuel. Mais le Parlement s’y est opposé.  Dans le monde, seuls huit pays ont légiféré en la matière. Mais à en croire l’état des lieux dressé par des chercheuses australiennes, l’instauration d’un congé menstruel ne répond pas toujours à une vision progressiste et émancipatrice pour les femmes. Marian Baird, Elizabeth Hill et Sydney Colussi ont en effet analysé les déclinaisons pratiques de chaque mesure, de même que les représentations, discours et débats qui ont accompagné leur adoption. PIONNIERS, MAIS CONSERVATEURS La Russie peut par exemple se targuer d’être le premier pays à avoir introduit un congé menstruel payé de 2 à 3 jours par mois, dès 1922, puis en 1931 et 2013. Mais le but affiché était de protéger les fonctions reproductives et maternelles des femmes. La même approche nataliste a prévalu dans plusieurs pays d’Asie. En 1928, au Japon, les conductrices de bus de la société municipale de transports publics de Tokyo ont mené une grève pour obtenir un tel congé. Ce n’est qu’en 1947 qu’il a été instauré, dans l’optique de protéger les capacités reproductives des femmes. Pour sa part, l’Indonésie a autorisé la prise de deux jours de congé par mois en 1948. Non payé, ce congé […]

Pas d'image
Actus

Quelle qualification juridique pour les examens non consentis ?

Dès la révélation des premières violences gynécologiques et obstétricales, la question de leur qualification juridique est apparue. La médiatisation des plaintes pour viol contre le chirurgien-gynécologue Émile Daraï, professeur spécialisé dans la prise en charge de l’endométriose, à l’hôpital Tenon, à Paris, et la gynécologue Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a relancé le débat. Une question revient : le viol, crime passible d’une condamnation pénale en cour d’assises, est-il la qualification juridique adéquate pour qualifier des pénétrations non consenties réalisées dans un cadre médical ? CONFUSION MÉDIATIQUE Le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques (StopVOG), emmené par Sonia Bisch, qui a recueilli des témoignages de victimes d’Émile Daraï, répond par l’affirmative. De son côté, Christine Le Doaré, militante féministe cofondatrice du réseau Les VigilantEs, s’est indignée sur Twitter : « Qualifier un examen gynécologique de viol, déposer plainte sept ans après, quand la gynéco devient ministre, c’est décrédibiliser le crime de viol, nous prendre pour des cruches, attaquer le suivi de la santé des femmes ». Pour elle, la qualification de viol liée à des actes médicaux risque de faire oublier le combat et les souffrances des victimes d’un acte sexuel non consenti. Sans surprise, dans un communiqué du 23 juin, le Collège national des gynécologues-obstétriciens français (CNGOF) rejette aussi la qualification de viol pour des examens non consentis. Il se dit inquiet « de l’usage actuel du mot viol pour qualifier des examens médicaux, notamment gynécologiques, réalisés sans la moindre intention sexuelle ». Fin juillet, l’Académie nationale de médecine s’est aussi émue d’une « confusion des termes » concernant des examens jugés indispensables. Le CNGOF va jusqu’a dire, sans fondement factuel, que la définition juridique du viol « aboutit de plus en plus souvent à ce que les examens médicaux puissent être qualifiés de viol ». Or, rien n’est plus faux.  […]

Pas d'image
Actus

« Les entreprises doivent assumer leur rôle dans la prévention de la dépression post-partum » – Entretien avec Sarah Tebeka

Quel était l’objet de votre recherche ? Dans le cadre de ma thèse de neurosciences, j’ai travaillé sur la cohorte Igedepp (Interaction des gênes et de l’environnement dans la dépression du post-partum). Il s’agit d’une recherche prospective sur une cohorte de 3310 femmes ayant accouché entre 2011 et 2016 au sein de 8 maternités de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Nous avons recueilli des données socio-démographiques et l’histoire psychiatrique personnelle et familiale des femmes, de même que les événements de vie stressants vécus pendant l’enfance et la grossesse. A 8 semaines et 1 an en post-partum, les femmes ont eu des entretiens avec des cliniciens, psychiatres ou psychologues. Ces derniers ont pu effectuer un diagnostic clinique de la dépression du post-partum (DPP), établi à partir des critères diagnostiques internationaux du DSM-5 et non de l’EPDS, par ailleurs très utile pour le dépistage. Les prévalences retrouvées sont donc solides. Les résultats montrent que la DPP telle qu’elle est caractérisée au deuxième mois après l’accouchement est fréquente. Elle concerne 8,3 % des femmesde la cohorte. Mais la dépression postnatale peut survenir plus tardivement, entre 2 mois et 1 an après l’accouchement. Ce fut le cas pour 12,9 % des femmes de la cohorte. Les déterminants de la dépression du post-partum sont-ils différents selon que le début soit précoce ou tardif ? Certains facteurs sont communs aux deux types de DPP, comme le fait d’avoir des antécédents de dépression ou d’événement de vie stressant au cours de la grossesse. Mais les abus sexuels dans l’enfance sont un facteur très fortement associé dans la survenue d’une dépression postnatale à début précoce, ce qui n’est pas le cas dans les DPP à début tardif. Le fait d’être sans emploi ou d’avoir des antécédents familiaux de dépression est spécifiquement associé à la dépression postnatale tardive. Les recherches menées sur la cohorte Igedepp portent aussi sur des données […]

Pas d'image
Actus

Faut-il dépister le CMV ?

Chez le fœtus, une infection à cytomégalovirus (CMV) peut se révéler dramatique : RCIU,ictère, thrombopénie, pneumopathie, nombreuses atteintes cérébrales, décès. Selon le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), le dépistage pendant la grossesse n’est pas recommandé. Pourtant, avec l’arrivée d’un traitement efficace, il faudrait peut-être revoir la copie. Lors d’une journée organisée par le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse (Grig) à l’occasion du rassemblement Paris Santé Femmes, qui s’est tenu en mai dernier, plusieurs spécialistes ont présenté leurs arguments, étayés par de récents travaux scientifiques. « Il est temps de dépister les infections à CMV », déclarait Olivier Picone, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Louis-Mourier, à Colombes, en région parisienne, et président du Grig. « C’est un problème fréquent, poursuivait-il. 0,4 % des enfants naissent infectés par le CMV. » En moyenne, le taux de transmission materno-fœtale s’élève à 30 %. Une immense majorité (90 %) des enfants infectés vont être asymptomatiques à la naissance. Mais chez eux, entre 5 % et 10 % vont développer des troubles neurosensoriels pendant l’enfance. Si la surdité est bien connue, l’oreille interne peut aussi être touchée : la cochlée comme le vestibule. En résultent des troubles de l’équilibre et du développement posturo-moteur. Plus grave, 10 % des enfants infectés pendant la vie fœtale vont naître symptomatiques. Si l’infection a eu lieu au cours du premier trimestre de la grossesse, cette proportion est plus élevée. Parmi eux, 10 % vont décéder, 10 % – parmi les moins symptomatiques à la naissance – vont connaître un développement quasi normal, 60 % vont présenter des séquelles plus graves. L’hygiène avant tout « La prévention primaire est simple, rappelait Olivier Picone. Le CMV est un virus fragile. Il suffit de se laver les mains avec du savon et le virus disparaît. » Dès la fin des années 1990, il y a eu des campagnes pour ne pas embrasser un enfant sur la bouche, […]

Pas d'image
Actus

La réalité des corps comme support éducatif

« Les supports pédagogiques en santé sexuelle et reproductive sont souvent trop simplifiés et stéréotypés et les livres de dissection ne sont pas beaux et comportent trop d’informations. » Lou Poll, jeune sage-femme de 33 ans, diplômé en 2013, fait ce constat dès ses études. Il mûrit l’idée de rénover les outils pédagogiques au fil de son expérience en libéral à Toulouse. Il réalise combien les femmes méconnaissent leur corps et combien les outils à disposition ne permettent pas au plus grand nombre de s’identifier. L’accompagnement global et les suivis gynécologiques qu’il propose, de même que les ateliers d’éducation affective et sexuelle qu’il anime, notamment auprès de personnes ayant un handicap mental, lui permettent de construire sa philosophie.  ESTHÉTIQUE ET RÉALISTE « Des femmes de tout milieu et tout âge ne font pas la différence entre l’utérus et le vagin ou se les représentent mal, explique Lou Poll. Bien des schémas montrent l’utérus comme un triangle vide dans lequel on imagine qu’un DIU peut se balader. Et combien de femmes savent pourquoi au début des règles les pertes sont plus foncées ? Pourtant, l’information médicale existe et nous sommes souvent sûrs d’avoir transmis des informations, mais il est difficile de se les approprier et de s’y retrouver. Par ailleurs, ayant suivi une formation sur la violence et le consentement, je me suis demandé comment les femmes peuvent consentir réellement à un examen si elles ne comprennent pas leur corps. Il n’existait pas non plus d’outils pour les personnes malvoyante ou malentendantes. » En 2017, sa rencontre avec Saturne, une des rares illustratrices formées en illustration médicale, fait office de déclic. Pendant trois ans, la sage-femme et l’illustratrice peaufinent leur projet. L’entreprise Korpo Real voit le jour officiellement en août 2020. Son nom est en esperanto, langue internationale symbole de paix et de bienveillance. Les premiers […]

Claire Wolker-Jarfaut
Actus

« On ne naît pas orthogéniste, on le devient » Entretien avec Claire Wolker-Jarfaut

Quelle est la mesure phare de cette loi ? Elle était très attendue. En amont et dans l’ombre, il y a eu un gros travail de fond de toutes les associations et collectifs féministes, de divers professionnels, en collaboration avec la députée Albane Gaillot qui a fait preuve d’une vraie ténacité politique. La mesure phare est l’allongement du délai légal de l’accès à l’IVG jusqu’à 16 semaines d’aménorrhée. Chaque année, en France, 3000 à 4000 femmes partaient à l’étranger pour réaliser une IVG. Pour ces femmes, contraintes à un parcours extrêmement difficile, à leurs frais, c’était toujours trop. Tous les orthogénistes ont été confrontés à cette date butoir. Quand une femme en détresse nous sollicitait et que nous nous apercevions qu’elle avait dépassé le délai légal, souvent de très peu, c’était frustrant de ne pas pouvoir lui venir en aide. Les autres points sont-ils aussi importants ? L’obligation des professionnels d’informer sur les méthodes abortives, qui fait aussi partie de cette nouvelle loi, va au-delà d’une simple information. Désormais, les professionnels doivent définir l’IVG, présenter les différentes méthodes et les parcours. Ils doivent aussi répondre aux questions des patientes dans le cadre d’un entretien personnalisé. Malgré une éventuelle clause de conscience, le professionnel doit donc informer de façon exhaustive et orienter la patiente pour que son parcours puisse aboutir. Ce devoir d’information est renforcé. Il sera accompagné de la création d’un répertoire des professionnels pratiquant les actes d’IVG qui doit être tenu par les ARS. Il faudra faire un travail de veille et de réactualisation, notamment du côté des professionnels de ville, car cela évolue régulièrement.  La disparition du délai de 48 heures entre l’entretien psychosocial et la réalisation de l’acte pour les mineures permet également de gagner du temps sur le parcours. Les mesures à propos de l’IVG médicamenteuse, établies dans le cadre de […]

L’agent de la coqueluche, Bordetella pertussis.
Actus

Vacciner contre la coqueluche

Alors que la France était l’un des derniers pays développés sur le plan sanitaire à ne pas prévenir la coqueluche néonatale, c’est désormais chose faite. En avril dernier, la Haute Autorité de santé a enfin émis une recommandation de vaccination des femmes enceintes. Elle demande de privilégier la période entre 20 et 36 SA. Le vaccin contre la coqueluche n’existant pas en forme monovalente, il faudra utiliser un vaccin trivalent ou tétravalent, combiné avec les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (Repevax® ou Boostrixtetra®). Comme il s’agit de protéger le bébé, il faut recommencer la manœuvre à chaque grossesse. Risque mortel pour le nouveau-né En effet, même si une coqueluche pendant la grossesse est associée à une augmentation du risque de prématurité, notamment à cause des très grosses quintes de toux, la maladie n’entraîne pas de surrisque chez la mère. En revanche, pour le nouveau-né, la maladie peut être très grave. En France, entre 2013 et 2021, 993 cas de coqueluche ont nécessité une hospitalisation chez les enfants de moins de 12 mois, dont 604 chez les moins de 3 mois. Chez les tout-petits, la coqueluche peut même provoquer un décès.Or, pendant les premiers mois de sa vie, le bébé ne peut pas être vacciné. Encore immature, son système immunitaire ne parvient pas à produire les anticorps protecteurs. Aujourd’hui, plus de 90 % des décès par coqueluche surviennent chez des enfants de moins de 6 mois. « On sait que dans plus de la moitié des cas, c’est un des parents qui contamine son enfant, notamment pendant l’incubation, qui dure deux semaines, et au cours de laquelle on est asymptomatique », rappelait Olivia Anselem, infectiologue à la maternité de Port-Royal, à Paris. Ayant participé au groupe de travail sur le sujet, elle faisait le point mi-mai, pendant le congrès Paris Santé Femmes, au cours […]

Actus

« Mes expériences artistiques accompagnent mon métier de sage-femme »

Pourquoi avoir choisi de traiter l’histoire récente du toucher des bébés ? Pour mon travail de thèse en sociologie entamé en 2012 et soutenu en 2017, j’ai voulu comprendre pourquoi les parents, qui pourtant ne remettent pas en cause le suivi médical, vont chercher des recours complémentaires pour soigner leurs nourrissons : les soins d’un « toucheur » – une pratique encore fréquente dans la Sarthe, où j’ai exercé – ou ceux d’un ostéopathe. J’ai donc observé ces pratiques et interrogé les différents acteurs qui interviennent dans le parcours de soin des nourrissons. En remontant l’histoire, j’ai distingué deux approches du toucher des bébés qui ont évolué différemment depuis les années 1950. D’une part, le « toucher-manipulation », professionnel, intrusif, plutôt à visée diagnostique et d’autre part, le « toucher-contact », plus chargé d’affects. Il est intéressant de noter que la valorisation du toucher manipulatoire n’est pas apparue avec le « grand déménagement » des naissances du domicile à l’hôpital dans les années 1950. Même à la maison, avant l’ère de la technicisation de la naissance, les gestes d’accueil des nouveau-nés étaient vigoureux et intrusifs. Et plus on manipulait les corps des bébés, plus on contrôlait le toucher-contact, en limitant la proximité mère-bébé, le partage du lit parental, etc. Dans les années 1970, Frédéric Leboyer et Bernard This, suivis de Michel Odent – pour ne citer qu’eux – ont semé des graines en faveur du respect du corps du nouveau-né et d’un accueil moins violent. Mais ces précurseurs arrivaient trop tôt pour que leur parole soit admise par une doxa médicale prônant l’intervention systématique. La bascule a eu lieu dans les années 1990, durant lesquelles notre façon de nous représenter le corps a changé. Le respect de l’intégrité des corps devient primordial, les manipulations sont de plus en plus limitées alors que la proximité mère bébé est prônée. Cette histoire des soins aux bébés […]

Pas d'image
Actus

« L’engagement maternité » réduit au minimum

En février 2019, suite au décès d’un enfant in utero à Die, dans la Drôme, et à la colère contre la fermeture de petites maternités, Agnès Buzyn avait promis « le pack de services “engagement maternité” pour chaque femme dont le domicile se trouve à plus de trente minutes d’une maternité ». Ce pack devait comprendre l’hébergement des femmes et de leur famille en hôtel près de la maternité avant le terme de la grossesse et le remboursement du transport. La ministre de la Santé de l’époque envisageait aussi l’organisation d’une permanence de sages-femmes dans tous les territoires éloignés et la contractualisation avec des sages-femmes libérales pour accompagner 24 heures sur 24 les parturientes en ambulance. En septembre 2019, la Direction générale de l’offre de soins avait mené des consultations pour concrétiser ces annonces.De multiples propositions étaient sur la table. La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, votée à l’automne 2019, a prévu le financement du dispositif, au contour encore mal défini. Au final, le décret ne prévoit que le remboursement par l’Assurance Maladie de cinq nuitées consécutives, précédent la date du terme, en hôtel hospitalier, et la prise en charge des transports nécessaires. Le texte ne dit rien de l’hébergement des familles, de la garde des aînés et ne concerne au final que les femmes résidant à 45 minutes d’une maternité. C’est donc la déception pour les associations de patientes et les sages-femmes, qui souhaitaient des mesures plus ambitieuses. En 2019, les syndicats de sages-femmes proposaient notamment de préciser le cahier des charges des centres périnataux de proximité et de mieux organiser le parcours de soins des femmes éloignées des maternités. Consulté en 2019, le Collectif interrassociatif autour de la naissance (Ciane) est aujourd’hui indigné. « Les auteurs du texte savent-ils que 15 à 20 % des femmes se mettent en travail après la […]